Face à la hausse du prix du pétrole, une décision à l’encontre de l’Accord de Paris sur le climat pour préserver le pouvoir d’achat de la population

Forte baisse des taxes sur les carburants, le gaz et le pétrole en Russie

4 janvier 2022

L’absence d’alternative aux énergies fossiles pour le chauffage et les transports expliquent pourquoi le gouvernement de la Russie décide de diminuer fortement le montant des taxes sur les produits pétroliers afin d’atténuer l’augmentation record des prix du pétrole et du gaz. La Russie est un des principaux producteurs de gaz et de pétrole. Le mode de vie de sa population est encore loin de reposer sur les énergies renouvelables. Le gouvernement choisit de baisser les taxes pour ne pas diminuer le pouvoir d’achat de la population, mais va à l’encontre de l’objectif de l’Accord de Paris sur le climat.

Moscou, capitale de la Russie. Photo Dmitry Chistoprudov, CC0, via Wikimedia Commons

Alors que les prix du pétrole et du gaz atteignent des records, le gouvernement de la Russie a décidé de baisser fortement les taxes sur les produits pétroliers et les carburants.

La taxe sur les exportations de pétrole russe diminue à partir du 1er janvier de 30,80 dollars pour passer à 46,70 dollars la tonne (environ 41,20 euros), indique le ministère du Développement économique. Cette réduction est opérée dans le cadre d’une manœuvre fiscale dans l’industrie pétrolière qui prévoit de diminuer la taxe, depuis 2019, à raison d’un sixième de son montant par an.

Le prix moyen du brut Urals était, du 15 novembre au 14 décembre, de 75,75 dollars (presque 67 euros) pour le baril, alors qu’un mois plus tôt, il coûtait l’équivalent de 72,80 euros. Les prix du gaz ne cessent de grimper et ont volé de record en record l’année dernière. Après une forte hausse de 10% au 1er juillet, de 5% en août et de 8,7% en septembre, une nouvelle augmentation a été enregistrée au 1er octobre 2021.
Il s’avère aujourd’hui que ce n’était que le début puisque le 6 octobre, les prix ont flambé pour atteindre 1.740 euros le millier de mètres cubes. Un record qui a été pulvérisé deux mois plus tard, avec plus de 1.855 euros.

La taxe sur les produits pétroliers légers et les huiles est réduite à 14 dollars au lieu de 23,20 dollars la tonne (environ 12,30 euros au lieu de 20,50 euros) et sur les produits lourds à 46,70 dollars au lieu de 77,50 dollars (respectivement 41,20 et 68,40 euros). Les taxes à l’exportation de l’essence commerciale représentent désormais 14 dollars la tonne, alors qu’elles étaient de 23,20 dollars, et l’équivalent de 22,50 euros au lieu de 37,60 la tonne pour la coupe Naphta.
La taxe sur le gaz de pétrole liquéfié (GPL) est ramenée à 120,80 dollars contre 168,80 dollars un mois plus tôt (106,70 euros contre 149,10 euros), pour les fractions pures de gaz naturel liquéfié (GNL) à 108,70 dollars contre 135 dollars (respectivement 96 et 119,30 euros). La taxe sur le coke passe de 5 dollars à 3 dollars pour la tonne.

A la Une de l’actuAccord de Paris sur le climatCOP27

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Je ne comprends pas l’analyse, en quoi la flambée des prix pour les livraisons internationales au marché spot, et le montant des taxes à l’exportation, peuvent être reliées aux prix du marché intérieur russe, à la dépendance de l’industrie russe à son gaz et au pouvoir d’achat de sa population ?
    Aujourd’hui l’Europe paye son gaz presque au prix du LNG à destination de l’Asie (essentiellement LNG de provenance américaine et du moyen orient). C’est la loi du marché libre et la conséquence des envies européennes d’un marché énergétique libre et ouvert, non contraint par des contrats de long terme comme il existait par le passé avec la Russie. L’abaissement des taxes à l’exportation des hydrocarbures par la Russie permet de rendre plus compétitif le gaz russe face à des gaz de provenance américaine et du moyen orient. Il réduit la facture in fine pour le consommateur européen. Il peut être incitatif justement pour que l’Europe envisage à nouveau des contrats de longs termes à prix bas visant à stabiliser les prix du marché sur les hubs européens.


Témoignages - 80e année


+ Lus