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G-77 et Chine élaborent leur stratégie à Copenhague

Conférence internationale sur le climat : J-1

lundi 7 décembre 2009, par Manuel Marchal


Parmi les réunions préparatoires au sommet qui se tiennent à Copenhague, l’une d’entre elles a un relief particulier. Il s’agit de la Conférence préparatoire G-77/Chine. Les représentants de la majorité de l’humanité sont en effet autour de la table. Et ce sont précisément les pays qui sont les plus touchés par l’impact des changements climatiques.


Plus de 130 pays et la Chine tenaient hier une rencontre préparatoire à la Conférence internationale de Copenhague sur le climat. Il s’agit du Groupe des 77 et de la Chine. Il est en effet important de souligner que si en termes d’émission de CO2 par habitant, les pays du G-77 et la Chine sont loin d’être les plus grands pollueurs, ils sont malheureusement ceux qui sont les plus touchés et les plus vulnérables.
À cela s’ajoute une donnée essentielle. C’est au moment où les pays du G-77 sont en pleine transition démographique qu’ils sont confrontés en même temps aux défis du changement climatique, et cela alors qu’ils tentent de relever une économie ruinée par plusieurs siècles d’exploitation coloniale.

Le risque d’émeutes de la faim permanentes

La semaine dernière à Pékin, des représentants de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, du Brésil et du Soudan s’étaient accordés sur une position commune. Ces pays participaient hier à la rencontre préparatoire de Copenhague.
Les pays du G-77 subissent en effet de plein fouet l’impact du changement climatique déclenché par les pays du Nord. Devant des prévisions de plus en plus alarmistes, l’heure est à la mobilisation. En effet, quelques petits degrés risquent de diminuer le rendement des récoltes. Chacun a encore en mémoire les conséquences d’une tension sur le marché des produits alimentaires en 2007, ce furent les émeutes de la faim. L’impact du changement climatique, ce sont des émeutes de la faim qui pourraient devenir permanentes.
C’est donc une des raisons pour laquelle il est essentiel de limiter au maximum les émissions de gaz à effet de serre, afin d’atténuer les conséquences d’un changement déjà enclenché.

L’enjeu de l’adaptation

Autre aspect soulevé à cette réunion préparatoire, celui de l’adaptation. Les délégués de 130 pays et de la Chine devaient en effet approfondir les conclusions d’un rapport d’expert présenté du 24 au 26 septembre à Bangkok. Ce rapport avait fait le point sur l’état d’avancement des programmes nationaux d’adaptation. Au 30 septembre dernier, 48 pays avaient reçu des fonds du Global environment facility (GEF), 5 avaient présenté leur plan stratégique, et 43 étaient à des stades plus ou moins avancés de la réflexion. Il est important de constater que nombre de ces pays sont confrontés à des réalités climatiques et démographiques voisines de La Réunion. Faisant partie du groupe des pays moins avancés (PMA), Madagascar et les Comores sont inscrits dans cette action.
À La Réunion comme partout ailleurs, des mesures d’adaptation sont nécessaires. Elles passent notamment par l’éradication des radiers, l’adaptation des documents d’urbanisme à un climat en évolution rapide et permanente, ce qui signifie la prise en compte de risques nouveaux.

La question du transfert de technologie

Enfin, le dernier aspect préparatoire à cette conférence est la question du transfert de technologie. La diminution des émissions de CO2 ne doit pas signifier l’interdiction à la majorité de l’humanité d’avoir accès aux droits universels tels que le logement décent, l’énergie, la mobilité, le développement d’infrastructures.
Des technologies visant à remplacer des outils polluants pour atteindre ces objectifs sont expérimentés. La Réunion est elle-même un champ d’expérimentation de ce nouveau modèle alternatif. Charbon et fuel sont remplacés par le soleil, le vent, tandis que se met en place un moyen de déplacement moderne, le tram-train. C’est une des conséquences de la marche vers l’autonomie énergétique en 2025.
Ces avancées doivent être partagées le plus largement possible pour qu’enfin, toute l’humanité puisse accéder à ces technologies de développement propre. Pour sa part, la Chine a déjà plusieurs fois répété qu’elle inscrit dans sa politique le transfert de mécanismes de développement propre vers les pays du Sud.
Réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre chez les pays riches, mise en œuvre de mesures d’adaptation et transferts de technologie. Voici trois questions importantes qui ne manqueront pas de faire débat à partir d’aujourd’hui à Copenhague.

Manuel Marchal


Qui est le G77 ?

Le Groupe des 77 (G-77) a été créé le 15 juin 1964 par 77 pays signataires de la Déclaration des 77 pays qui a conclu la première réunion de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement à Genève.
Le premier Conseil des ministres du G-77 s’est tenu du 10 au 25 octobre 1967 à Alger. A été alors adopté la Charte d’Alger. Ce Conseil des ministres est la première structure institutionnelle permanente de ce groupe.
Aujourd’hui, le G-77 comporte plus de 130 pays, mais le nom original a été conservé en hommage aux membres fondateurs.
C’est le rassemblement le plus large des pays des Nations Unies. Son objectif est de fournir des moyens aux pays du Sud pour mieux défendre leurs intérêts partagés, notamment lors des négociations avec les pays du Nord. Par ailleurs, le G-77 vise à promouvoir le co-développement Sud-Sud.


Conférence de Copenhague sur Internet

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