Conséquence d’événements climatiques extrêmes

Graves menaces sur la sécurité alimentaire à cause des criquets

26 février 2020

Trois agences des Nations Unies ont appelé mardi la communauté internationale à agir de manière plus décisive face aux criquets pèlerins qui envahissent l’Afrique de l’Est. 138 millions de dollars sont nécessaires pour aider huit pays de la région à répondre à ce fléau qui menace leurs agricultures et moyens de subsistance.

Un criquet pèlerin dans la région Somali de l’Éthiopie. (Photo : FAO/Peterik Wiggers)

« L’Éthiopie, le Kenya et la Somalie sont confrontés pour l’instant à une situation tout à fait exceptionnelle. Au Kenya cela fait 70 ans qu’ils n’ont pas connu une telle situation. En Éthiopie et en Somalie, cela fait 25 ans », a déclaré Dominique Burgeon, Directeur de la Division des urgences et de la réhabilitation de la FAO.
« En fait, les conditions de reproduction des criquets pèlerins ont été rendues favorables par une série d’événements climatiques, plus spécifiquement des cyclones, qui ont amené beaucoup d’humidité dans la région et qui donc ont créé des conditions favorables à la multiplication des criquets pèlerins, » a-t-il ajouté.

Dans le village éthiopien de Dereba, Awuno Menka a vécu de première main les effets désastreux des criquets pèlerins. « Deux essaims massifs ont atterri dans notre région et ont détruit toute ma récolte de maïs » a expliqué cet agriculteur de 60 ans vivant dans la région des Nations, nationalités et peuples du Sud, située au sud-ouest de l’Ethiopie.
Awuno Menka s’inquiète de la poursuite de l’invasion de criquets. « Bien qu’ils aient ensuite été contrôlés, d’autres essaims viennent du Kenya. Je crains pour la prochaine campagne agricole », a-t-il déclaré.

« Nous sommes à une étape critique au cours de laquelle nous devons sauver les prochaines récoltes et sauvegarder les moyens de subsistance de la population », a déclaré Fatouma Seid, Représentante de la FAO en Éthiopie. L’Ethiopie n’est pas le seul pays touché par l’invasion de criquets pèlerins. L’ensemble des pays d’Afrique de l’Est sont confrontés à des essaims. La région est déjà en proie à des chocs liés au climat et aux conflits. Des millions de personnes, déjà en situation d’insécurité alimentaire aiguë, sont désormais confrontés à une autre menace de faim majeure créée par les criquets pèlerins qui ravagent les agricultures.

« La recrudescence acridienne affectant l’Afrique de l’Est est un rappel dramatique et choquant de la vulnérabilité de cette région », ont déclaré Qu Dongyu, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ; Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence (OCHA) ; et David Beasley, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).
Alors que les criquets pèlerins poursuivent leur invasion dans toute l’Afrique de l’Est et que de plus en plus de détails émergent sur l’ampleur des besoins dans les zones touchées, le coût de l’action a déjà doublé pour atteindre 138 millions de dollars. La FAO a besoin de ce financement d’urgence pour aider les gouvernements à contrôler ces ravageurs dévastateurs, en particulier au cours des quatre prochains mois.

« Ce financement garantira que des activités de lutte contre les criquets pourront avoir lieu avant l’émergence de nouveaux essaims. Il fournira également une aide aux personnes dont les cultures ou les pâturages sont déjà affectés, pour protéger leurs familles et leurs moyens de subsistance », ont expliqué les trois hauts responsables onusiens.
« La prochaine vague de criquets pourrait dévaster la récolte la plus importante de l’Afrique de l’Est de l’année, au moment même où elle est la plus vulnérable », ont prévenu les chefs de la FAO, d’OCHA et du PAM. « Mais cela ne doit pas se produire. La fenêtre d’opportunité est toujours ouverte. Il est temps d’agir », ont-ils insisté.

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