Réunion de haut niveau à Paris

Hausse du niveau des océans : alerte mondiale

3 février 2016

Un mois après la COP21, l’UNESCO accueille à Paris une rencontre scientifique pour étudier l’évolution du niveau de la mer. De nouveaux outils d’observations réévaluent constamment cette augmentation. Cela imposera l’abandon de projet de grosses infrastructures sur le littoral, comme la NRL ou la ville nouvelle de Cambaie.

La montée du niveau de la mer rapproche la population du danger.

L’observation du niveau de la mer est essentielle pour appréhender par exemple les effets du changement climatique comme l’évolution du niveau marin ou estimer ses possibles liens avec l’activité humaine notamment à travers les études portant sur les surcotes marines. En tant que référent national pour l’observation in situ du niveau de la mer, le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la marine

) organise avec le concours du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, de la Commission océanique intergouvernementale (COI) et du BRGM les Journées REFMAR 2016 à l’UNESCO (Paris). Commencées hier, elles se tiennent jusqu’à demain.

150 experts scientifiques et chercheurs français et francophones seront présents.

Les Journées REFMAR sont l’occasion pour les spécialistes de discuter et de partager leurs expériences en matière d’observations du niveau de la mer, ces dernières venant appuyer la science, la gestion des côtes et la prise de décision.

En dessous de la réalité

Chaque journée portera sur un thème différent. Le 2 février était consacré à « l’observation du niveau marin au profit de la recherche » ; le 3 février aux « surcotes marines » ; et le 4 février à « l’évolution du niveau de la mer ».

Le niveau des mers a grimpé deux fois plus vite qu’on ne le pensait : 1,4 millimètres par an depuis 2002 d’après les données des satellites. Cette hausse est la conséquence de pollution du passé.

Et c’est sans doute en dessous de la réalité. Ces données ne sont collectées que depuis 25 ans. Alors que nous avons des informations depuis le milieu du dix-neuvième siècle grâce aux marégraphes. Le satellite mesure le même endroit tous les 10 jours. Le marégraphe travaille toute la journée.

Selon une étude faite sur des données collectées pendant 300 ans à Brest, le niveau de la mer est monté de 13 centimètres en 200 ans, et de 17 centimètres au cours des 100 dernières années. Mais c’était une autre époque…

Bouleversements à La Réunion

La donnée nouvelle est l’influence des activités humaines sur le climat. L’année dernière, des satellites ont montré une accélération de la fonte des glaciers aux pôles. Cela aura un effet direct sur la montée du niveau de la mer. L’unité de mesure va changer. Il ne parlera plus de centimètres mais de mètres. C’est un bouleversement total qui se prépare.

Pour des pays comme La Réunion, les répercussions seront très importantes. Elles se conjugueront avec la fragilisation des récifs coralliens. Une disparition de ces barrières protectrices est maintenant envisagée, à cause de l’acidification des océans. La mer absorbe une grande partie des rejets de CO2 créés par les activités humaines. Sa composition chimique se modifie donc rapidement. Trop vite pour que des espèces aient le temps de s’adapter.

De quoi remettre en cause tous les projets d’aménagement sur le littoral, comme la NRL ou l’écocité de Cambaie.

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