
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
27 juinLa dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Colloque de l’ONERC à Paris
30 septembre 2004
Ce jeudi, le Sénat accueille le 2e colloque de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. Philippe Berne, vice-président du Conseil régional, insiste sur le rôle d’exemple que peut jouer La Réunion, notamment dans la définition des normes d’urbanisme et l’usage des énergies renouvelables.
Plus de deux cents personnes sont attendues. Avec la participation de Serge Lepeltier, ministre de l’écologie et du développement durable et de son président Paul Vergès, le 2e colloque de l’ONERC réunit aujourd’hui au Sénat plusieurs dizaines d’intervenants : responsables politiques, scientifiques impliqués à divers titres dans l’observation des phénomènes liés aux changements climatique et à l’effet de serre, acteurs confrontés aux conséquences de ces phénomènes sur l’aménagement du territoire et la préservation des ressources, entre autres effets auxquels ce colloque invite à nous préparer.
Philippe Berne, vice-président du conseil régional délégué à l’aménagement du territoire et à la recherche, intervient en matinée sur les effets des tempêtes, ouragans et cyclones. Il a précisé avant de partir les points sur lesquels il veut sensibiliser les participants au colloque et, avant tout, les Réunionnais.
Vous intervenez sur l’aspect politique des stratégies à déployer et en binôme avec un professeur de l’université de Toulouse III, spécialiste des cyclones. Quels sont les grands axes de vos préconisations ?
- Ils découlent de ce que l’on sait déjà, des éléments sûrs tirés des avertissements des scientifiques. Ces éléments portent sur l’augmentation de la température et du niveau de la mer, et il semble qu’il y aurait aussi des sécheresses plus prononcées.
L’accord des scientifiques sur ces trois points est général. A partir de là, ce qui nous importe est de voir quelles peuvent être les conséquences pour La Réunion et quoi faire.
Une première donnée à prendre en compte est le récif corallien : petit, fragile, il est chez nous, de par sa situation et du fait de l’urbanisation, toujours sous pression de l’homme. On pense que l’élévation du niveau de la mer n’aura pas de conséquence, si aucun autre facteur n’intervient, parce que la reconstitution du corail est plus rapide que le phénomène de montée des eaux. Cependant, le récif est fragilisé par l’urbanisation et peut se désagréger sous la houle cyclonique, ce qui aurait pour conséquence la disparition des plages.
Que faire pour protéger le lagon que nous ne fassions déjà ?
- Il faut effectivement poursuivre ce qui est fait avec le Parc marin et la Réserve marine. Nous ne pouvons rien faire d’autre, mais nous savons le faire déjà. Il faut aussi se souvenir que, dans l’histoire géologique de La Réunion, il y a déjà eu deux récifs coralliens qui se sont créés et qui ont disparu.
La deuxième donnée est l’augmentation de la température de la mer et la modification de la courantologie, avec les problèmes de biomasse et leurs impacts sur les ressources halieutiques. C’est souvent à la confluence de courants chauds et de courants froids que se développent des ressources, des algues par exemple, dont se nourrissent les poissons. Quoi faire ? Je pense à des recherches à mener sur les migrations de poissons par exemple. A partir de là, nous pourrions décliner dans des accords de pêches internationaux, les techniques de pêche à faire prévaloir pour protéger la ressource.
Il est aussi beaucoup question d’un réchauffement général, qui ne peut pas être sans effets à long terme...
- C’est la troisième donnée : l’augmentation de la température générale et son impact sur des facteurs aussi essentiels que l’agriculture. Pour nous, cela concerne, par exemple, la canne à sucre et les recherches sur les variétés d’altitude. En sachant que les “variations” de l’OCM (organisation commune des marchés) et de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) auront sur la canne à sucre des impacts plus tragiques que les aléas climatiques. Telles sont les grandes lignes des réponses à ce que disent les scientifiques : La Réunion, comme le reste du monde, doit se demander “comment anticiper” ?
La Réunion est fortement impliquée dans la protection des tortues. En quoi seraient-elles menacées elles aussi ?
- Sur elles pèse principalement un risque de disparition des sites de ponte, surtout dans petites îles de l’océan Indien. De façon plus anecdotique, on peut relever aussi les influences de la température sur les œufs, puisqu’on sait qu’au dessus de 27°, ils donnent naissances à des femelles et en dessous de 27°, à des mâles. Il pourrait y avoir un déséquilibre dans les populations de tortues.
C’est ce que l’on peut dire des éléments jugés à peu près sûrs.
Et concernant les cyclones ?
- Les experts pensent par exemple que les fréquences seront plus importantes dans l’hémisphère Nord que dans le Sud. En revanche, il pourrait y avoir dans le Sud plus de variabilité, c’est-à-dire des cyclones plus forts. Si nous étions une île déserte, cela ne poserait pas de problèmes particuliers, contrairement aux atolls.
Mais La Réunion du XXIe siècle sera plus urbanisée : nous allons vers 350.000 constructions. Il faut donc définir les zones à risques, les normes de construction, les évacuations des eaux de pluie, les dimensionnements, etc. C’est un problème d’aménagement du territoire et de densification urbaine, pour lequel il faut anticiper.
Toutes ces contraintes sont dues en grande partie à l’effet de serre, auquel La Réunion contribue. Vous abordez aussi cet aspect ?
- Dans un deuxième temps, oui, pour voir quelle part La Réunion prend à l’effet de serre et, de là, envisager les questions d’énergies renouvelables et d’autonomie énergétique. Il nous faut amplifier les actions, en tenant compte de l’augmentation de la population, car nous allons accélérer les dégâts. La lutte contre l’effet de serre nous concerne.
Si petite que soit l’île, nous avons une responsabilité et nous pouvons donner un exemple de ce qu’il est possible de faire. On en a un exemple concret et actuel, déjà, dans le fait que le gouvernement s’appuie beaucoup sur les DOM pour définir sa politique environnementale.
Les autres points mis au débat portent sur des sujets qui concernent l’ensemble de la France, comme il est normal pour un Observatoire à vocation nationale. Pour La Réunion, quelles actions peuvent être préconisées ?
- L’Observatoire national a, comme la météo, un rôle de co-développement.
Ce qui se passe actuellement dans la Caraïbe est très significatif des dérèglements en cours. Indiscutablement, il se produit des phénomènes : sont-ils conjoncturels ou s’agit-il de phénomènes “de fond” ? Il faut pouvoir répondre à ces questions. Même si nous devions, ici, ne pas connaître de cyclones pendant cinq ans, il ne faut pas perdre de vue les risques.
Quant aux actions prévues pour La Réunion, elles sont de deux ordres. Il va y avoir, à échéance moyenne, l’installation au Maïdo du Laboratoire de physique de l’atmosphère (LPA), pour chercher comment sont induites les modifications du climat. La Région va financer ces recherches, pour anticiper. Au niveau de l’ONERC, il n’y a pas de recherche pure. L’ONERC peut induire ou orienter la recherche, mais son rôle premier est d’anticiper.
Propos recueillis par Pascale David
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Des associations de défense de l’environnement et des citoyens sinistrés ont annoncé avoir déposé un recours pour obliger le gouvernement à (…)
En 2021, 595kg de déchets par personne sont collectés à La Réunion, soit davantage que dans l’Hexagone (548 kg/pers.). La Réunion se situe au 29e (…)
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
Le Parti socialiste reproche au Premier ministre, François Bayrou d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au (…)
Le Syndicat des énergies renouvelables a appelé les députés à rejeter la proposition de loi sur la programmation énergétique.
Au séminaire du 17 mai 2025, consacré au centenaire de la naissance de Paul Vergès, le PCR avait organisé 3 débats : ne soyons pas esclave de (…)
Face à l’urgence climatique et sociale, seize associations citoyennes et environnementales de La Réunion unissent leurs voix pour interpeller les (…)
Tou-lé-zan, dann moi zanvié-févrié, Tikok i sa rod gèp ek son bann kamarad. Zot i tras dann piton, la savann, la ravine… partou, é, souvandéfoi, i (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Les élus de Guadeloupe ont adopté des résolutions « sur la fusion des deux collectivités, sur les compétences et l’autonomie fiscale », le 17 juin (…)