Barack Obama prône la rupture avec la domination des pollueurs

Impulser un virage de l’économie américaine

13 janvier 2009

Les propositions volontaristes du président élu en matière d’énergie et d’environnement marquent une vraie rupture par rapport à l’ère Bush. Après des décennies d’impunité, les pollueurs sont prévenus, le prochain président des Etats-Unis est favorable à une taxe prélevée sur leurs immenses bénéfices.

Le Président Barak Obama, dans le cadre de son plan de relance, a prévu de doubler d’ici à trois ans la production d’énergies « nouvelles », d’améliorer l’efficacité énergétique de 2 millions de logements et de rénover plus de 75% des immeubles du gouvernement. Des observateurs indiquent que ce sont des projets certes moins ambitieux que le paquet climat européen, qui fixe un objectif de 20% d’économie d’énergie, de 20% de production d’énergies renouvelables, et de réduction de 20% des émissions de CO2. Mais en tout état de cause, c’est une impulsion qui sera donnée dès le début de la mandature du prochain président des Etats-Unis.
« Nous ferons ainsi économiser des milliards de dollars aux consommateurs et aux contribuables », a affirmé Barack Obama, qui espère aussi créer un demi-million d’emplois Verts. Mais il n’a pas détaillé la manière dont il compte y arriver, et n’a pas chiffré les investissements nécessaires.

Le plan Obama prévoit d’améliorer l’efficacité énergétique de 1 million de logements par an. Un chiffre à mettre en rapport avec les quelque 110 millions de logements américains existants. Déjà divisés - certains trouvant ce volet énergie pas assez ambitieux -, les sénateurs démocrates demandent au gouvernement de porter de 2.000 à 5.000 dollars le crédit d’impôt accordé aux constructions neuves performantes, et de se concentrer sur les logements des personnes défavorisées.

Interrogée par le “Wall Street Journal” sur le doublement de la production d’énergie alternative, l’équipe d’Obama a évoqué des garanties d’emprunt significatives aux projets éoliens, solaires et géothermiques. En 2007, les énergies renouvelables (solaire, hydroélectricité, géothermie, biomasse, éoliennes) ne représentaient que 7% de la consommation énergétique du pays, contre 40% pour le pétrole, plus de 20% pour le charbon ainsi que pour le gaz.

Vers un bonus-malus ?

La rénovation des bâtiments d’Etats agite aussi les lobbies de la construction. Le gouvernement dépense 17 milliards de dollars par an pour ses bâtiments dont un tiers pour le chauffage et l’éclairage, selon un audit du Congrès. Deux précédentes lois en 2005 et 2007 prévoient de réduire la consommation d’énergie de 3% par an, soit de 30% en 2015 par rapport à 2003... mais jusqu’à présent, les agences ne sont pas vraiment mobilisées. Selon le département de l’Energie, il faut 1,1 milliard de dollars par an pour atteindre cet objectif, mais seuls 640 millions ont déjà été débloqués.
Prudent, le Président Obama s’est d’autre part bien gardé jusqu’ici de lancer le débat sur une taxe sur le carbone ou sur un mécanisme de marché comme l’ont fait les Européens, même s’il était favorable à ce dernier avant son élection. James Hanse, éminent expert américain du climat, a écrit au couple Obama pour demander un moratoire sur la construction de toute centrale à charbon et proposer un projet de taxe CO2 sur la consommation de pétrole, dont les revenus seraient intégralement reversés chaque mois aux foyers américains, dont les plus économes seraient ainsi récompensés.

(Source "20 minutes")

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