1 dollar par tonne de charbon

Inde : la fiscalité orientée vers le développement durable

6 mars 2010, par Sanjiv Dinama

New Delhi a proposé la semaine dernière une taxe de 1 dollar par tonne qui serait appliquée sur les importations et les ventes nationales de charbon. Il ya une prise de conscience mondiale de réduire l’utilisation des énergies fossiles et passer vers les énergies renouvelables.
La Réunion également s’est fixé pour objectif de supprimer l’utilisation des énergies fossiles polluantes et passer vers les énergies renouvelables. Depuis 1998, la Région s’est orientée vers une politique de développement durable avec pour objectif l’autonomie énergétique en 2025 à partir des énergies renouvelables. Aujourd’hui, 36% de l’électricité est produite à partir des énergies renouvelables sur notre île et le cap des 100.000 chauffe-eau solaires installés a été dépassé.

Le but de la proposition de taxe proposée par New Delhi est d’inciter les consommateurs à se tourner vers les énergies propres et créer un fonds pour le développement de ces mêmes énergies : solaire, éolien et géothermie. Ce fonds, le National Clean Energy Fund, financera la recherche et les projets innovants. Il devrait être doté, grâce à la taxe sur le charbon, de 543 millions de dollars.
Pour l’heure, les trois quarts de l’électricité indienne proviennent encore du charbon et la demande en 2009 a atteint 550 millions de tonnes. Le gouvernement indien a récemment décidé d’approfondir la piste de l’énergie solaire. Ce projet devrait permettre à 60 villes indiennes d’être alimentées en énergie solaire d’ici 2020.
Des rapprochements avec d’autres pays devraient permettre d’établir des projets de coopération entre experts, universitaires et gouvernements locaux sur la question de l’énergie solaire.
L’Inde a fait un grand pas en avant vers l’exploitation de l’énergie renouvelable grâce à l’énergie solaire, à l’énergie éolienne, à la petite hydraulique et à d’autres technologies émergentes. Le pays figure aujourd’hui à la 5ème place mondiale pour l’énergie éolienne avec une capacité de 10,9 milliards de watts. Le gouvernement offre désormais une réduction de leur facture d’électricité mensuelle aux personnes qui installent des chauffe-eau solaires.

Approvisionner en énergie plus de 600.000 établissements

Le pays est confronté à un formidable défi : il doit approvisionner en énergie plus de 600.000 établissements humains éparpillés sur plus de 300.000 kilomètres carrés, abritant une population de plus d’un milliard de personnes — qui continue d’augmenter et dont on estime qu’elle devrait se stabiliser à environ 1,6 milliard dans 40 ou 50 ans.
L’Inde prévoit de construire 20 GW de capacités solaires d’ici à 2022, un objectif pour lequel le gouvernement a prévu de baisser les taxes à l’importation sur les équipements solaires.
Il y a aujourd’hui urgence de réduire les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) dans le monde. L’objectif est de faire prendre conscience et de stimuler les solutions innovantes favorisant la transition vers le développement durable.

Et La Réunion ?

A La Réunion, conscient des atouts géographiques et économiques dont dispose notre île, dès 1975, dans son "Plan immédiat de survie", le Parti Communiste Réunionnais préconisait le développement des énergies renouvelables en utilisant la bagasse, l’énergie hydraulique, l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie géothermique et les énergies de la mer. En 1999, un an après son élection à la Présidence du Conseil régional, Paul Vergès annonçait, lors d’une conférence de l’UNESCO, l’autonomie énergétique de La Réunion pour 2025.
Pour relever ce défi, le Conseil régional a mis en place le Plan Régional pour l’Energie Renouvelable et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie (PRERURE). Les communes s’engagent dans cette perspective et se rassemblent au sein de l’ARER (Agence Régionale de l’Energie Réunion). Plusieurs projets ont vu le jour : les fermes photovoltaïques et éoliennes se répartissent ainsi sur l’ensemble de l’île, au Port, à Saint-Pierre, Sainte-Rose, Sainte-Suzanne… La commune de Sainte-Suzanne par exemple a obtenu dernièrement le Ruban du Développement durable 2009 pour 2 ans.
Depuis 1998, la Région s’est orientée vers une politique de développement durable. Elle a toujours adopté un budget vert. La Réunion fait par exemple figure de pionnière en matière d’installation de chauffe-eau solaires : près de 40% des foyers réunionnais en sont équipés (100.000 chauffe-eau solaires installés fin 2009). Chaque foyer réunionnais possédant déjà un chauffe-eau solaire réalise une économie certaine. En effet, l’eau chaude représente entre 30 et 50% d’une facture EDF pour un ménage (15 euros/mois).

Un chauffe-eau solaire pour les ménages les moins favorisés

Avec la création du Fonds de garantie “STARTER-SOLARIS”, La Région Réunion propose de permettre aux ménages les moins favorisés de s’équiper d’un chauffe-eau solaire pour des mensualités de l’ordre de 10 euros par mois.
Dans le domaine des transports également, des économies peuvent être réalisées. Rappelons que les carburants sont utilisés à 75% dans notre production d’énergie (hors production électricité) pour nos déplacements.
L’autonomie énergétique passe par un changement du modèle énergétique des transports. Le tram-train est donc indispensable. De plus, il va permettre la création de milliers d’emplois aussi bien dans sa phase de construction que d’exploitation.
Notre île est dépourvue de ressources en énergies fossiles. Le coût estimé de la facture en importation est de l’ordre de 500 millions d’euros par an. La Région a fait du développement durable une orientation politique majeure.

Sanjiv Dinama

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