Le PCR ne cesse de donner l’alerte depuis 21 ans

Irma : anticiper les catastrophes naturelles pour éviter de nouveaux dégâts

14 septembre 2017

À l’occasion d’une conférence de presse, les cadres du PCR Camille Dieudonné et Julie Pontalba ont tenu hier à alerter sur les défis du réchauffement climatique, rappelant également les propositions du Parti Communiste Réunionnais, par la voix de Paul Vergès, dès 1996.

Julie Pontalba et Camille Dieudonné.

« Ces derniers jours, on a vu les images qui nous viennent de Saint-Martin, nous montrant la désolation consécutive à la violence du cyclone Irma ». En effet, selon Saretec, cabinet en gestion et prévention des risques, 90 % du bâti à Saint-Martin et 70 % à Saint-Barthélemy ont été dégradés par le passage de l’ouragan, « pourtant c’est un pays riche et les infrastructures sont modernes », note Julie Pontalba.

Cette dernière a indiqué que cette catastrophe naturelle « renforce encore une fois l’analyse du PCR qui a toujours placé les questions climatiques en priorité de ses préoccupations ».

Face à l’ampleur de la situation à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, des débats ont surgi, mais « on constate que beaucoup de choses ont été dites mais l’essentiel finalement n’a pas été abordé », particulièrement, la question de la responsabilité.

La jeune femme pose alors « à quoi est due cette catastrophe naturelle ? », sachant toutefois que la réponse est « finalement c’est quelque chose qui dérange ». D’autant que « les catastrophes naturelles ne sont pas si naturelles que cela » pour Julie Pontalba.

Des leçons à tirer de l’ouragan Irma

« On le sait tous, les îles comme Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont des îles paradisiaques, on dira même des îles à paradis fiscaux, qui accueillent des milliardaires qui veulent échapper au contrôle de leurs activités et aux impôts », a indiqué Julie Pontalba.

Cette dernière a souligné que « les impôts sont une recette destinée à financer l’action publique, la solidarité sociale et pourtant, pour ne donner qu’un exemple. On voit Charles Branson, patron de Virgin, qui a du son salut en se réfugiant dans la cave de sa villa, puis maintenant appeler à la solidarité. Si la situation n’était pas aussi dramatique, elle serait grotesque une telle anecdote ».

La jeune militante du PCR a évoqué les propos du ministre de l’écologie, Nicolas Hulot, qui a déclaré lors d’une conférence de presse, le 9 septembre : « Que cela nous serve de leçon, le pire est devant nous. Ne nous divisons pas sur ces questions de long terme, est-ce que les Antilles resteront habitables à l’ère de la transition écologique ? ».

« Nous, on a envie de se dire est-ce qu’il y aura ne serait-ce qu’un endroit sur la Terre qui sera habitable et sûr demain ? ». Cette dernière pose une question qui va « un peu plus loin que ce que nous dit Monsieur Hulot ».

D’autant plus que le coût des dégâts matériels suite au passage d’Irma a été évalué à 1,2 milliard d’euros par la Caisse centrale de réassurance. Il apparaît évident pour le PCR que les infrastructures seront reconstruites, d’autant que « la France est un pays riche, l’Union européenne aussi », sans oublier la manne venant des « assurances, notamment celles des milliardaires ».

Reconstruire, certes mais autrement

Mais « une fois reconstruit, est-ce que l’on aura l’assurance que ces îles seront à nouveau habitables. Faut-il reconstruire à l’identique et à agir comme on le fait actuellement ? ». Prenant l’exemple de La Havane à Cuba, Julie Pontalba a expliqué comment la ville a été noyée par la montée des eaux, car elle a été construite au moment où la question du réchauffement climatique ne se posait pas.

« L’ouragan Irma nous rappelle qu’il faut arrêter de construire en mer et d’urbaniser le littoral », a assuré cette dernière, ajoutant qu’en Floride, « on peut prendre sa voiture pour se réfugier ailleurs, mais sur une île comme la nôtre, cela est impossible de fuir ».

« Irma et Saint-Martin illustrent les propos du PCR en faveur d’une société nouvelle qui anticipe les lourdes conséquences de ces catastrophes, qui a envie de connaître pareil situation, es - ce qu’à La Réunion, on peut éviter cela ? » a fait savoir Julie Pontalba.

Le PCR a depuis des années alerté la population et les pouvoirs publics des dangers des changements climatiques et de la nécessité d’anticiper ces effets.

21 années d’alertes sur les changements climatiques

La jeune femme a évoqué le travail de Paul Vergès, qui disait dans un rapport de l’ONERC (Observatoire national sur les effets du changement climatique), qu’il a présidé : « d’ici la fin du siècle, nous n’aurons plus le choix : la hausse du niveau de la mer nous obligera à nous adapter ; mais cela sera d’autant plus simple que cette adaptation aura été anticipée — comme par exemple en prenant en compte l’élévation inéluctable du niveau de la mer dans les infrastructures littorales — et non subie ».

« Il n’est certes plus là maintenant », mais cela montre que « ce n’est pas aujourd’hui qu’on le dit parce qu’il y a un fait d’actualité, mais c’est quelque chose que l’on dit » depuis plusieurs décennies.

« La responsabilité de tous est de voir ce qu’il faut faire maintenant, pour ne subir ce genre de catastrophe naturelle, humaine et financière. Le PCR a lui apporté sa contribution à La Réunion et en France », a assuré Julie Pontalba.

Ainsi, cette dernière a rappelé qu’en 1996, en pleine élection, Paul Vergès et Philippe Berne ont convoqué une conférence de presse pour parler des dangers du réchauffement climatique. Paul Vergès « a été largement critiqué, mais une fois élu sénateur, il a déposé une proposition de loi pour la création d’un observatoire concernant les effets du réchauffement climatique » (ONERC).

Cet observatoire, créé en 2001, « c’est la contribution d’un Réunionnais, d’un communiste réunionnais. Cela relève de la responsabilité du Parti Communiste Réunionnais », dont les autres propositions sont présentées par Camille Dieudonné.

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