13 morts et plus de 80.000 sinistrés à Madagascar

L’adaptation au changement climatique : question de vie ou de mort

19 janvier 2015

La tempête Chedza vient de faire des dégâts très importants à Madagascar. Cet événement rappelle que l’adaptation au changement climatique est une question vitale.

La tempête Chedza n’était pas classée comme cyclone au moment où elle a abordé les côtes de Madagascar. Vendredi. Son passage samedi sur les terres de la grande île auraient dû modérer sa force. Mais le résultat est désastreux. Hier venait l’heure du bilan. La radio de Madagascar a annoncé 13 morts dont 3 dans la capitale, Antananarivo. Plus de 80.000 personnes sont sinistrées. C’est le centre et le Sud de l’île sœur qui est le plus touché. La côte du Sud-Est concentre plus de 50.000 personnes victimes d’inondation ou des vents.
Dans la région d’Antananarivo, les vents n’ont pas été les plus violents. Ce sont les fortes pluies qui sont à l’origine des plus gros dégâts : 3 morts et plus de 20.000 sinistrés. Les décès sont la conséquence de l’effondrement de plusieurs maisons à cause de l’accumulation de l’eau.
Le Bureau national de gestion des risques climatiques et les secours ont mis en place des mesures d’urgence : évacuation et relogement d’un maximum de sinistrés, distribution de nourriture ou pompage des zones inondées. Ceux qui avaient pu trouver une place dans un campement de tentes de fortune, ces derniers jours, sont désormais évacués dans des abris moins précaires, comme des gymnases ou des entrepôts.

Dramatique confirmation

Hier après midi, la tempête Chedza était à 360 kilomètres de La Réunion. Selon les prévisions de Météo France, elle doit s’éloigner en se dirigeant vers le Sud.
Cette catastrophe rappelle que l’adaptation au changement climatique est une question vitale. Elle apporte une dramatique illustration de deux études qui viennent d’être publiée. La première est à lire dans les colonnes de la revue « Nature ». Selon les projections du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat), le niveau des mers monte 25 % plus vite que prévu. C’est la condamnation à très brève échéances de plusieurs pays dont les Maldives, pas loin de chez nous.
La seconde vient de l’Université d’Harvard. Elle montre que ces 25 dernières années, la mer a inondé 250 % de terres qu’en 90 ans au cours du siècle passé. Cette accélération est confirmée par l’Institut d’océanologie de l’Académie des Sciences de Russie. La mécanique est enclenchée et « une augmentation de 5 à 10 mètrs n’est pas exclure ». De plus, « « l’augmentation du niveau de l’océan mondial n’est pas régulière. Dans la zone tropicale elle sera plus prononcée que sous les latitudes septentrionales. C’est vraiment très dangereux pour les petites îles tropicales et les terres basses comme le Bangladesh ou Shanghaï », souligne Alekseï Kokorine, directeur du programme Climat et énergie du Fonds mondial pour la nature.

Et à La Réunion ?

Autrement dit, c’est la prévision d’une hausse de plusieurs mètres à La Réunion. C’est une donnée à laquelle il faudra s’adapter pour protéger la population. Manifestement, la route en mer de Didier Robert est à contre-courant de cette réalité, car elle ne prend pas en compte ces avertissements. Il a suffi qu’un cyclone passe à quelques centaines de kilomètres pour infliger d’importants dégâts à des travaux préparatoires au chantier.
Dans dix mois, la France accueille son plus important rassemblement de chefs d’État de son histoire. L’objectif est d’une portée considérable : la signature d’un traité mondial de lutte contre le changement climatique. Devant le monde entier, la France va-t-elle cautionner un projet qui persiste à ne pas tenir compte de la réalité du changement climatique ?

A la Une de l’actuRoute du littoralOcéanInondationTempêteAccord de Paris sur le climatCyclones et ouragans

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus