Préparation de la COP28
L’Afrique du Sud, les ÉAU, l’Égypte et l’Arabie saoudite leaders de la durabilité en Afrique et au Moyen-Orient
18 novembre 2023
L’Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Arabie saoudite fournissent le plus d’efforts pour lutter contre le changement climatique au Moyen-Orient et en Afrique, selon un nouveau rapport comparatif sur les politiques, investissements et mesures des autorités publiques et des entreprises. En Afrique, l’Égypte, le Maroc et l’Ouganda réalisent également de bonnes performances dans les principaux domaines environnementaux.
Publié jeudi, le rapport Middle East and Africa Environmental Sustainability Scorecard est un tour d’horizon détaillé de la performance des pays en matière de durabilité environnementale, de politiques gouvernementales et de pratiques d’entreprise dans les deux régions. Le rapport conclut que les 17 pays à l’étude « arrivent relativement tardivement dans le développement durable mondial, mais représentent en même temps des régions qui renforcent rapidement leurs stratégies, programmes et investissements de durabilité. »
Le rapport a été commandé par Agility, une société mondiale de services de la chaîne d’approvisionnement basée au Koweït. Le rapport a été élaboré par Horizon Group, une société basée à Genève qui se spécialise dans l’étude et l’analyse pour les gouvernements, les organisations internationales et les plus grandes entreprises du monde.
Afrique du Sud, Egypte et Maroc en tête en Afrique
L’Afrique du Sud fait partie des leaders dans quatre des six catégories phares. Le pays termine à la 2e place dans la catégorie énergie et transport durable ; 5e dans la transition énergétique ; 2e dans les écosystèmes environnementaux ; et 2e dans la circularité. Parmi les pays africains, l’Afrique du Sud se classe 3e dans les investissements et les technologies écologiques, derrière le Maroc et l’Égypte.
Parmi les facteurs qui soutiennent la performance de l’Afrique du Sud figurent : une stratégie industrielle nationale en matière de biocarburants ; un code formel de gouvernance d’entreprise ; des exigences de déclaration ESG et des normes de transparence et de responsabilité pour les entreprises cotés sur le Johannesburg Stock Exchange ; un partenariat de transition énergétique avec la Banque mondiale visant à déclasser une centrale au charbon et remplacer l’approvisionnement en électricité par des énergies renouvelables et des batteries ; et des mesures pour protéger l’habitat et réduire la pollution.
L’Égypte se classe 3e au général. Elle termine 5e dans les investissements et technologies écologiques ; 7e dans les infrastructures et transports durables ; 5e dans la gouvernance et le reporting ; 3e dans les écosystèmes environnementaux ; et 1ère dans la circularité, qui mesure l’utilisation des ressources et la gestion des déchets.
Le programme de sécurité alimentaire et de déplacements en Afrique lancé par l’Égypte ont contribué à son classement, au côté de sa participation dans le programme de crédit carbone dirigé par le Qatar.
Autres pays les plus performants en Afrique : le Maroc est 3e dans les investissements et les technologies écologiques, et 3e dans la gouvernance et le reporting ; le Rwanda et le Kenya sont 5e et 6e dans les infrastructures et les transports durables.
Transition énergétique : l’Afrique en tête
Les pays africains dominent la catégorie transition énergétique, s’appuyant principalement sur leurs efforts dans les transports écologiques et la conservation énergétique. Ouganda, Nigeria, Rwanda, Kenya, Afrique du Sud, Ghana, Tanzanie, Mozambique, Côte d’Ivoire, Égypte et Maroc occupent les places 1 à 11 dans la transition énergétique.
Le classement utilise 48 indicateurs de performance et de progrès pour comparer les pays. Parmi les indicateurs figurent les données, les cadres réglementaires, les évaluations de politiques, les incitations et les pratiques d’entreprise dans six domaines clés : les investissements et technologies écologiques ; les infrastructures et transports durables ; la gouvernance et le reporting ; la transition énergétique ; les écosystèmes environnementaux ; et la circularité. Pour évaluer les pratiques et progrès des entreprises, Horizon a interrogé 647 dirigeants d’entreprise dans 17 pays.
De la 1ère à la 17e place, voici le classement général des pays : Afrique du Sud, ÉAU, Égypte, Arabie saoudite, Rwanda, Kenya, Ouganda, Ghana, Maroc, Qatar, Tanzanie, Nigeria, Bahreïn, Koweït, Côte d’Ivoire, Oman, Mozambique.
Conclusions clés
• Les entreprises ne prêtent pas attention au processus COP. Quatre-vingt-deux pour cent des entreprises africaines et 49 % des entreprises du Moyen-Orient n’ont pas connaissance de la COP onusienne qui aident les pays à renforcer et mesurer les efforts de lutte contre le changement climatique. Peu d’entreprises utilisent la COP pour fixer leurs objectifs de durabilité.
• Le changement climatique nuit aux entreprises. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des entreprises disent que leur activité a été affectée par le changement climatique, et 49 % disent que le changement climatique a provoqué des « dégâts importants » ou a un impact « significatif et croissant ».
• Les gouvernements mènent la marche et les entreprises tentent de les rattraper. En matière d’action climatique, les gouvernements devancent le secteur privé aussi bien au Moyen-Orient qu’en Afrique.
• Une approche personnalisée s’impose. Chaque pays à ses propres priorités en termes de durabilité en fonction des revenus, des forces économiques, de la dépendance énergétique et d’autres facteurs. Les pays du Golfe à revenu élevé et producteurs d’énergie investissent généralement davantage dans les infrastructures et les écosystèmes durables. Les économies africaines réalisent leurs meilleures performances dans la conservation et la consommation énergétiques.
• Les investissements écologiques sont coûteux. Les pays à revenu élevé et intermédiaire sont ceux qui investissent le plus : Qatar, ÉAU, Maroc et Arabie saoudite.
• L’Afrique se concentre sur les transports écologiques. Les pays africains terminent en tête du classement dans la transition des transports vers les carburants non fossiles. Les pays du Golfe producteurs d’hydrocarbures se concentrent davantage sur les bâtiments écologiques. Pour les pays du Golfe, la transition vers une énergie plus propres est compliquée par des priorités nationales à forte intensité énergétique : le désir de stimuler la fabrication et le besoin en eau dessalée.
• La gestion des déchets et la consommation sont corrélées à la richesse. Les pays à revenu élevé font davantage pour gérer les déchets de manière durable. Les pays moins riches font davantage pour limiter la consommation. Au général, l’Égypte, l’Afrique du Sud, Bahreïn et les ÉAU sont les plus performants dans la circularité – en réduisant les déchets, en promouvant le recyclage et la production durable, et en diminuant la consommation.
Défi pour les entreprises
Le rapport est publié à la veille de la COP28, la conférence onusienne consacrée au changement climatique qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. Ses conclusions viennent confirmer celles du rapport du Forum économique mondial (FEM) publié en octobre sur la décarbonisation et la transition énergétique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le rapport du FEM conclut que les « pays MENA sont à la traîne par rapport à des régions comparables en termes de durabilité. Alors que les gouvernements locaux se sont engagés au cours de ces 24 derniers mois pour que 60 % des émissions de la région MENA atteignent le zéro net, les entreprises doivent encore rattraper leur retard et combler le fossé avec les marchés mondiaux comparables – 12 % se sont fixées un objectif zéro net et 6 % ont mis en place une feuille de route pour atteindre le zéro net. »