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par le Dr Raymond Vergès

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L’alliance des îles pour le développement durable

’L’Union européenne et l’Outre-mer : stratégies face au changement climatique et la perte de biodiversité’

mercredi 16 juillet 2008


Quelles alliances sont possibles entre l’UE, l’Outre-mer, les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) et les Petits Etats Insulaires en Développement (PEID) pour contrer le changement climatique et la perte de biodiversité ? Telle était la question posée aux participants de la discussion ’au salon’ présidée par le Seychellois Rolph Payet vendredi dernier. Voici le compte-rendu des débats publié sur le site Réunion2008.eu


La dernière matinée du congrès s’est terminée par une discussion "au salon" sur l’alliance des îles, animée par le Seychellois Rolph Payet.(photo MM)

En introduction, le président de séance, Rolph Payet - conseiller pour l’Environnement du président des Seychelles et auteur du chapitre sur les îles dans le dernier rapport du GIEC - relève l’importance, pour le travail en réseau, des coalitions qui existent déjà, qu’elles soient globales, régionales ou locales. Il estime qu’en rentrant chez eux, les participants à la conférence doivent convaincre les autorités de leur pays que l’adaptation au changement climatique doit commencer immédiatement.

Pourquoi les alliances, souvent, ne fonctionnent pas ?

Yves Renard préfère citer les caractéristiques de celles qui marchent bien : la légitimité, qui vient d’un statut, de la participation, le degré d’appropriation et l’équité, à savoir qu’une alliance doit toujours s’efforcer de donner la parole au plus marginalisés.

Stuart Stevenson met en avant quant à lui l’importance de l’échange d’informations entre les milieux (gouvernements, chercheurs, secteur privé, société civile, Parlements). Il cite pour exemple le fonctionnement des politiciens. Ceux-ci se sont dépêchés d’établir des quotas de production pour les biocarburants à l’horizon 2020. Maintenant qu’ils réalisent que les biocarburants peuvent affamer des populations entières, on revient en arrière. C’est l’exemple type de décisions prises sans information suffisante.

José Gaillou, de Guyane, estime que le contact humain possible dans une conférence comme celle de La Réunion est important pour faire durer une alliance. Il ajoute que des organisations de communautés autochtones, des Indiens d’Amazonie, des Kanaks, Papoues, Pygmées, etc... peuvent aussi être associées à la conservation de la biodiversité car elles sont directement touchées.

Pour fonctionner, les partenariats doivent être ouverts, estime Gerald Miles. Sans une vision fédératrice, il est difficile de mener une action commune. Une position que partage John Crump. Dans son cas, le message des populations de l’Arctique est de dire que 2 degrés de réchauffement moyen sur la planète, à savoir 4 à 6 degrés pour l’Arctique, ce n’est pas vivable.

Calixte d’Ofray prend le cas précis de l’Alliance des petits Etats insulaires qui a vu le jour à l’occasion de la deuxième Conférence mondiale sur le changement climatique. Selon lui, elle n’a pas encore fonctionné comme elle le devrait.

Alors, comment tirer profit le maximum de cette alliance, comme de toute coopération possible ?

Les propositions sont les suivantes : améliorer l’accès aux institutions européennes ; encourager une approche participative de tous les secteurs ; allez voir les parlementaires de son pays pour les informer et les sensibiliser ; entretenir le réseau mis en place à La Réunion ; utiliser ce réseau, cette alliance pour mettre le sujet de la biodiversité sur le tapis de la prochaine conférence sur le changement climatique à Genève en 2009 ; les réseaux fonctionnent si leurs membres y participent activement.

Où est le secteur privé dans ces alliances ?

Rolph Payet estime qu’on invite souvent le secteur privé, mais qu’il ne vient pas.
Stuart Stevenson part plutôt d’un constat : deux représentants de l’industrie dans la salle, sur plusieurs centaines de personnes. Pourtant, selon son expérience au sein de la Commission européenne de la pêche, il estime que les échanges sont positifs avec les grandes sociétés actives dans ce domaine.
Le secteur privé ne s’engage pas dans un processus qui représente une menace, estime Yves Renard. Ou encore si les contours du projet sont trop vagues. De ce point de vue, il estime utile de toujours revenir au niveau local.
Le secteur privé aime travailler dans un cadre solide, explique Gerald Miles. Il apprécie donc les engagements politiques de haut niveau en faveur d’une alliance internationale.
Quant à John Crump, il remarque enfin que les secteurs économiques des assurances est maintenant engagé à fond dans la réflexion économique sur le changement climatique.

(Source : www.reunion2008.eu)


Participants à la table-ronde :

* Yves Renard, coordinateur de l’initiative Caraïbes à l’UICN
* Stuart Stevenson, membre du Parlement européen, président de l’Intergroupe Environnement
* José Gaillou, vice-président du Conseil régional de la Guyane
* Kenneth Ebanks, du gouvernement des îles Caymans
* Gerald Miles, The Nature Conservancy, Global Island Partnership
* John Crump, Strong Voices
* Lawrence Warnink, gouvernement des Antilles néerlandaises
* Calixte d’Ofray, prochain secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien


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