Rapport du GIEC

L’aménagement de La Réunion à revoir totalement

4 avril 2014

Dans son dernier rapport, le groupe de travail numéro 2 du GIEC consacre un chapitre aux petites îles. Les menaces annoncées concernent largement La Réunion : submersion du littoral, dégradation des récifs coralliens et cyclones. Tout l’aménagement est à revoir.

Le littoral de La Réunion est la zone la plus vulnérable aux effets du changement climatique.

Les risques actuels et futurs liés au climat pour les petites îles durant le 21è siècle sont la hausse du niveau de la mer, les cyclones, l’augmentation de la température de l’air et de l’océan, ainsi que la changement du rythme des précipitations. Ces risques futurs auront un impact sur la capacité d’adaptation des îles, notamment pour l’environnement et les moyens de subsistance.

La hausse du niveau de la mer est une des menaces les plus largement reconnues pour les régions littorales, les îles et les atolls. Il est presque certain que la hausse du niveau moyen mondial des océans s’accélère. D’ici 2100, la hausse pourrait être comprise entre 35 et 70 centimètres. Cette augmentation accentuera l’impact des raz de marée, et les risques d’érosion des régions côtières et insulaires.

Pollution des nappes phréatiques

Le rapport du GIEC considère également un autre fait majeur : une forte probabilité pour que ces submersions marines puissent polluer les nappes phréatiques proches des côtes. Un tel phénomène mettra en danger les ressources en eau proches du littoral, par exemple la nappe de la plaine des Galets.

La hausse de la température de la surface de la mer va également accentuer le phénomène de blanchiment des coraux, et la dégradation des récifs.
Etant donnée la dépendance des habitants des îles envers les récifs coralliens, notamment pour la protection des côtes, la pêche et le tourisme, il y a une haute probabilité que la dégradation de l’écosystème des récifs coralliens impacte négativement les habitants des îles, et les moyens de subsistance.

C’est donc tout le littoral Ouest qui est concerné, de Saint-Paul à Saint-Pierre en passant par Saint-Leu. C’est justement là que des opérations sont menées à bien pour y concentrer davantage la population au détriment des hauts, pourtant protégés des effets de la hausse du niveau de la mer.

Des causes lointaines redoutables

Etant données les caractéristiques physiques des petites îles, le 5e rapport du GIEC confirme à nouveau le haut niveau de vulnérabilité de ces pays à de multiples pressions.

Les petites îles ne courent pas toutes les mêmes risques. Du fait de leur diversité, leur vulnérabilité et les mesures d’adaptation peuvent varier d’une région à une autre, et entre îles proches géographiquement. Dans le passé, cette diversité n’a pas toujours été prise en compte dans les plans d’adaptation au changement climatique.

Le GIEC note également une amélioration de la connaissance des risques liés au climat concernant les petites îles, provoqués par une cause lointaine. Des phénomènes distants peuvent avoir un impact négatif, notamment les tempêtes de sable du Sahara ou des déserts d’Asie. Le GIEC met aussi l’accent sur les risques potentiels liés à l’importation de plantes et d’animaux venus de plusieurs milliers de kilomètres. La Réunion est déjà fortement touchées par les pestes végétales. Quant à sa faune, elle a été décimée en quelques siècles par les humains et les animaux venus d’autres continents. Ces risques seront amplifiés par le changement climatique, estime le GIEC.

Le grand bénéfice d’une politique d’adaptation

Le GIEC souligne que l’adaptation au changement climatique peut procurer de grands bénéfices aux petites îles, si cette politique est appliquée en association avec d’autres, comme la réduction des risques naturels, et une politique de développement plus proche de la population.

Face aux problèmes sociaux, économiques et environnementaux du moment, la sensibilisation et la communication sur les risques futurs vont probablement augmenter la capacité des populations et de l’environnement à résister aux impacts à long terme du changement climatique.

L’adaptation et l’atténuation dans les petites îles peuvent être considérés comme un complément dans la réponse mondiale au changement climatique. L’approvisionnement et l’utilisation de l’énergie, les infrastructures pour le tourisme et les activités, et les services associés aux zones humides côtières peuvent être pensés dès le départ pour concilier adaptation au changement climatique et atténuation de la pollution de l’atmosphère.

Solidarité internationale et savoir-faire traditionnels

C’est pourquoi le GIEC précise que les expériences pilotes d’adaptation et d’atténuation dans une île peuvent être une source d’inspiration pour d’autres petits États insulaires, à condition de tenir compte du contexte socio-économique, culturel, environnemental et politique de chaque lieu d’application.

Enfin, la capacité des petites îles à soutenir des programmes d’adaptation et d’atténuation, ainsi que leur efficacité, peuvent être fortement renforcées par un soutien approprié de la communauté internationale, indique le GIEC. Il ne faut toutefois pas non plus que cette solidarité soit la base du plan d’adaptation au changement climatique. Le GIEC pense qu’il est important de s’appuyer sur la responsabilité de la population, en mettant en valeur des pratiques qui ont déjà prouvé leur efficacité dans le temps.

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