Forêts et changement climatique

L’aménagement des forêts joue un rôle clé

3 avril 2006

Lorsque les combustibles fossiles brûlent, ils émettent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement de la planète et au changement climatique. Les forêts peuvent “piéger” une partie de ce carbone, elles en stockent 1.000 milliards de tonnes.

Le changement climatique et les forêts sont indissolublement liés. D’une part, les forêts subissent déjà les conséquences de la modification du climat de la planète par un accroissement des températures annuelles moyennes, une altération des régimes de précipitations et des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents.
D’autre part, les forêts et le bois qu’elles produisent piègent et stockent le dioxyde de carbone, jouant un rôle essentiel dans l’atténuation du changement climatique. Revers de la médaille : lorsqu’elles sont détruites ou surexploitées et incendiées, les forêts peuvent devenir des sources de gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone.
Selon la FAO, il faut prendre dès maintenant des mesures pour gérer ces liens complexes dans une optique holistique.
"Nous devons assurément arrêter la déforestation et accroître la superficie des terres émergées boisées", affirme Wulf Killmann, qui préside le groupe de travail interdépartemental de la FAO sur le changement climatique. "Mais il nous faut aussi remplacer les combustibles fossiles par des biocarburants - comme les combustibles ligneux de forêts gérées rationnellement - afin de réduire les émissions de carbone. Nous devrions aussi utiliser plus de bois dans des produits durables pour éliminer le carbone de l’atmosphère pendant des périodes plus longues".

Mille milliards de tonnes de carbone

Lorsque les combustibles fossiles brûlent, ils émettent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement de la planète et au changement climatique.
Les arbres et les forêts aident à atténuer ces changements en prélevant le dioxyde de carbone de l’atmosphère et en le convertissant durant la photosynthèse en carbone qu’ils emmagasinent ensuite sous la forme de bois et de végétation, un processus connu sous le terme de "piégeage du carbone".
Les arbres sont généralement constitués d’environ 20 pour cent de carbone et la biomasse totale des forêts fait fonction également de "puits de carbone". Par exemple, la matière organique présente dans les sols des forêts, tel l’humus produit par la décomposition des matières végétales, sert aussi de réservoir à carbone.
En conséquence, les forêts emmagasinent d’énormes quantités de carbone : au total, les forêts et les sols forestiers mondiaux stockent plus de mille milliards de tonnes de carbone - deux fois plus que le volume présent dans l’atmosphère - d’après les études de la FAO.
La destruction des forêts, en revanche, injecte près de six milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère chaque année. Empêcher ces stocks de carbone d’être relâchés est important pour le bilan du carbone et vital pour la conservation de l’environnement, déclare l’Organisation des Nations Unies.

Mieux utiliser les forêts

Les forêts pourraient être mieux utilisées dans la lutte contre le changement climatique non seulement en empêchant l’abattage mais aussi par des programmes de boisement (nouvelles plantations) et de reboisement (replantation des zones déboisées).
En particulier sous les tropiques, où la végétation pousse vite et absorbe donc le carbone plus rapidement, la plantation d’arbres prélève de grandes quantités de carbone en un laps de temps relativement bref ; les forêts peuvent stocker jusqu’à 15 tonnes de carbone par hectare et par an dans leur biomasse et leur bois.
La FAO et d’autres experts ont estimé que la rétention mondiale de carbone dérivant d’une baisse de la déforestation, de l’accroissement du recrû forestier et de l’expansion de l’agro-foresterie et des plantations pourrait compenser environ 15 pour cent des émissions de carbone des combustibles fossiles au cours des 50 prochaines années.


Du bois plutôt que du plastique

Le bois récolté constitue également un "puits" de carbone ; le bois utilisé dans l’industrie du bâtiment ou en ameublement stocke le carbone efficacement des siècles durant. La fabrication des matériaux de construction énergivores utilisés à la place du bois - tels que plastique, aluminium et ciment - requièrent des quantités considérables de combustibles fossiles. Les remplacer par du bois porterait d’autres avantages en termes de réduction des émissions de carbone.
De même, l’utilisation des combustibles ligneux à la place du pétrole, du charbon et du gaz naturel peut véritablement atténuer le changement climatique. Le bois et la biomasse qui brûlent relâchent effectivement du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, mais si ces combustibles viennent d’une forêt gérée dans une optique durable, les émissions de carbone peuvent être compensées par de nouvelles plantations d’arbres. D’ailleurs, si elles sont bien gérées, les forêts peuvent fournir une énergie biologique quasiment sans apport de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.


L’impact des incendies de forêt

La préservation et l’extension des forêts se heurtent aux besoins grandissants de terres agricoles dans les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud.

Le taux de pertes nettes de forêts en Afrique est le deuxième du monde, tandis que le continent détient le record de fréquence des feux de forêt, a déclaré la FAO à la 15ème session de la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l’Afrique (CFFSA) qui se tenait la semaine dernière à Maputo au Mozambique.
Dans l’ensemble, l’Afrique a subi une perte nette annuelle de plus de 4 millions d’hectares de forêts entre 2000 et 2005, essentiellement due à la conversion de superficies boisées en terres agricoles. Le couvert forestier est tombé de 655,6 à 635,4 millions d’hectares durant cette période. L’Amérique du Sud détient le record mondial de pertes nettes de forêts.
Les incendies de forêts sont un autre sujet de préoccupation, a souligné l’Organisation des Nations Unies. Le triste record des feux de forêt détenu par l’Afrique est imputable en grande partie à la pratique traditionnelle consistant à utiliser le feu pour convertir les terres boisées à l’agriculture ou aux pâturages.
En dépit des problèmes, l’Afrique a accompli de gros progrès dans l’amélioration des politiques et programmes forestiers, indique la FAO. Au cours des quinze dernières années, plus de la moitié des pays africains ont instauré de nouvelles politiques et lois forestières, et les deux tiers ont mis en place un programme national de gestion forestière actif.
Cependant, la mise en œuvre et l’application de ces mesures restent faibles, compte tenu essentiellement du manque de fonds et des dysfonctionnements des institutions nationales.
Les populations africaines dépendent des forêts pour de multiples raisons, et les ressources forestières jouent un rôle important pour les activités de subsistance comme pour la réduction de la pauvreté.


Fonte des neiges en Europe

Quatre pays inondés

D’importantes inondations ont conduit à l’évacuation de milliers de personnes en République tchèque, en Slovaquie, en Hongrie et dans l’Est de l’Allemagne.
La République tchèque est le pays le plus touché de la région. L’état d’urgence a été déclaré vendredi soir dans la région d’Olomouc, où les risques d’inondations sont très forts. Les autorités ont conseillé aux 1.800 habitants de cette ville d’évacuer leurs résidences.
L’alerte est maintenue à Prague, où les eaux boueuses de la Vltava ont envahi des quais du centre-ville.
Un homme de 55 ans, un sans-abri, est mort noyé dans une rivière, ce qui porte le nombre de victimes des inondations à cinq.
En Slovaquie, où la crue a touché quelque 140 villes et villages, les autorités ont évacué près de 400 personnes vivant près de la Morava. Deux personnes sont mortes, dont un enfant de 4 ans.
En Hongrie, près de 350 riverains du Danube et de rivières du Nord du pays ont été évacués samedi. Les inondations ont également provoqué la fermeture de lignes ferroviaires dans le Nord du pays ainsi que de routes dans le Nord-Est.
Enfin, en Allemagne, quelque 300 habitants de Dresde ont été évacués de leur logement dans la nuit de vendredi à samedi, à cause d’une crue de l’Elbe qui menaçait d’inonder la ville.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus