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L’eau de ruissellement : le plus grand danger

Dégâts important à cause de fortes pluies

samedi 13 janvier 2018, par Manuel Marchal


Routes dégradées, prix des fruits et légumes en hausse, maisons inondées, La Réunion est touchée par d’importantes conséquences à la suite du passage au large de la tempête Ava puis d’un épisode de fortes pluies. Ce sont pourtant des phénomènes courants.


La Réunion se situe dans la zone tropicale. Elle détient également des records de pluviométrie. Elle est donc potentiellement sous l’influence des tempêtes et cyclones. À cela s’ajoute la menace de fortes pluies, phénomènes localisés, brefs mais intenses. Notre île a connu successivement les effets de la tempête Ava passée à plusieurs centaines de kilomètres des côtes, ainsi que de fortes pluies. Ce sont des phénomènes habituels, et ils ont fait d’importants dégâts.

Dans la commune du Tampon, des routes ont été abîmées. À cause de fortes pluies jeudi et vendredi, des rues se sont transformées en torrent. Pour les témoins interrogés hier à la télévision, c’est du jamais vu. Les routes ont besoin d’importantes réparations pour être de nouveau utilisables. Plusieurs maisons ont été inondées. André Thien Ah-Koon, maire du Tampon, a notamment souligné que des constructions ont dévié le cours naturel des ravines. Cela a donc amplifié les dégâts.

Eviter le bétonnage

Dans les années qui viennent, La Réunion devra faire face à deux phénomènes inéluctable. C’est tout d’abord le changement climatique qui concerne toute la planète. La pollution de l’atmosphère par l’utilisation massive du charbon et du pétrole a créé accentué l’effet de serre. La température moyenne sur les continents et les océans augmente très rapidement. En conséquence le climat est déréglé. Cela amène la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes. Ile tropicale, La Réunion est particulièrement concernée par les cyclones. Ces dernières années, des ouragans très dévastateurs ont été observés. Le dernier en date à avoir marqué les mémoires est celui qui a ravagé Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Il faudra beaucoup de temps et d’argent pour reconstruire.

Le second phénomène inéluctable est celui de la croissance de la population. Au cours des 70 dernières années, La Réunion a vu son nombre d’habitants passer de 250.000 à près de 900.000 et la barre du million d’habitants sera franchie d’ici une vingtaine d’années. Il faut donc construire des logements en conséquence.

Le maire du Tampon a mis l’accent sur des constructions qui ont détourné le lit naturel des ravines. Il faut également noter que la construction de routes, de parking et plus largement le bétonnage des pentes créent des zones imperméables. Au lieu de s’infiltrer dans le sol, l’eau ruisselle et finit par toucher des habitations situées plus bas.

Ne prendre aucun risque

Cela montre l’importance de revoir cet aménagement du territoire et de sécuriser les biens des personnes qui vivent dans des zones à risque. C’est aussi la nécessité absolue d’éviter de prendre le moindre risque dans la construction des futurs logements. Ainsi le projet de ville nouvelle de Cambaie est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Le site est une plaine côtière au pied de la montagne, menacée par la montée du niveau de la mer consécutif au réchauffement climatique.

Ailleurs, la construction près d’un lit de ravine est à proscrire. Et plus largement, il est nécessaire d’être économe en termes d’emprise foncière pour limiter les surfaces imperméables qui permettent à l’eau de ruisseler. Sans cela, l’impact de fortes pluies sera toujours plus important.

M.M.


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Messages

  • TB idées, que les états unis devraient suivre aussi, la Californie en particulier. Suite aux incendies, les fortes pluies font comme sur l’île de la Réunion, terrains en pente, torrents de boue. Il faut au plus vite replanter arbres arbustes, comme en France aussi dans les champs, arrêter les grandes surfaces cultivées "à perte de vue" sans aucun arbre, même sur du terrain plat, recréer du bocage, les arbres fournissent de l’ombre, acceuillent la faune sauvage, les insectes qui disparaissent, penser aux abeilles et retiennent l’eau si vitale. Au journal de ce samedi 13, sur France 2, à 20h (23h pour vous), un beau reportage sur elles, édifiant ! Si vous pouvez, sur France Inter, les samedis de 14 à 15h (17-18 pour vous), ou en podcast (www.franceinter.fr) passe "CO2 mon amour", ce samedi c’était sur les déchets, avec deux invités très bien aussi, qui donnent envie d’avoir envie, qui sont sérieuses, originales, à suivre. Bonne continuation, WE,Arthur.


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