Développement durable

L’illustration par l’exemple de Show-Co Arts

8 juillet 2008

Mickaël Fontaine, comédien, jeune metteur en scène, responsable artistique de la compagnie TIJAC est un artiste engagé pour un développement durable et ne peut plus concevoir ses projets de création sans prendre en considération les piliers du développement durable.

Depuis deux ans au sein d’un collectif d’artistes, d’acteurs culturels, de scientifiques...à La Réunion, à Madagascar et au Mozambique, ils réfléchissent, construisent un outil commun innovant qui par son organisation interne et ses actions en réseau répond aux critères économiques, sociaux, et environnementaux favorisant ainsi « un changement humain durable. » Aujourd’hui, cet outil est Show-Co Arts, l’association de préfiguration de la société coopérative d’intérêt collectif.
Vendredi au Conseil Régional Mickaël Fontaine a présenté brièvement le fonctionnement de cet outil en présentant sa dernière création "Tombe, tombe au fond de l’eau" de Mia Couto, auteur contemporain mozambicain également biologiste travaillant sur de grands projets environnementaux.

Économiquement durable

Sur l’aspect économique, Mickaël Fontaine démontre que « le centre de ressources fait baisser les coûts de production grâce à la mutualisation des moyens (ressources humaines, technique et matériels), la coordination étant pris en charge par la Coopérative en terme de recherche de financements, de partenariats et de publics, cela me permet d’envisager l’action à plus long terme : pérenniser mon activité professionnel et également de créer de l’activité pour d’autres professionnels du spectacle ici et à l’étranger. »

Socialement durable

Il en arrive à parler de l’aspect social du projet grâce à la création et à la pérennisation d’activités mais aussi, grâce la mise en commun de réseaux tissés par chacun des membres de Show-Co Arts... ainsi son projet de création bénéficie d’une visibilité internationale. Il souligne également l’implication de la culture dans la société : « Je souhaite sur ce projet associer des publics spécifiques, par exemple des personnes âgées ou encore les familles des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer afin de solliciter les prises de paroles sur ce sujet. »

Environnementalement durable

Enfin... L’aspect le plus innovant pour lui, ce qu’il tente d’intégrer dans le projet artistique c’est l’aspect environnemental. C’est pourquoi le site web de TIJAC est hébergé sur l’éco-serveur de Show-Co Arts : « Ce qui est très important, pour ma participation personnelle, à la diminution de l’émission de gaz carbonique au niveau planétaire. Ce serveur participe à un programme au niveau mondial en réservant une partie de ses recettes à ITF ( international tree foundation) qui œuvre pour le reboisement dans le monde. Quand cela est possible pour les déplacements nous favorisons les transports en commun ou le covoiturage. Étant sensible aux sujets environnementaux, nous essayons au maximum de diminuer les impressions papiers. »

Économie d’énergie

Dans "Tombe tombe au fond de l’eau", il innove avec l’utilisation de nouvelles ampoules à basse consommation d’énergie et la collaboration avec des ingénieurs de Microlampoo pour construire des modules légers et mobiles d’éclairage qui séduisent les responsables de salle du Mozambique victimes de coupures électriques fréquentes
Ces prototypes ont été utilisés vendredi soir au théâtre du grand marché pour la présentation de la maquette de sa création "Tombe tombe au fond de l’eau".


Francky Lauret


Coopération régionale

Le collectif sera également présent du 23 au 26 octobre à Madagascar pour la deuxième édition du forum alternatives qui réunit les acteurs et les initiatives de développement durable des pays de l’Océan Indien. Ce forum qui aura lieu à Tananarive est organisé par Gaia Solutions, membre et principal partenaire de Show-Co Arts à Madagascar. Séverine Berthet, responsable de la société, fait notamment un travail de recherche à l’université sur le thème de "peut-on protéger la biodiversité sans préserver la diversité culturelle ?"


"Tombe tombe au fond de l’eau", la pièce

Dona Luarmina qui effeuille des fleurs invisibles, ou Zeca Perpetuo obsédé par les cris des mouettes, tentent inconsciemment ou consciemment de compenser un manque, un amour perdu, une nostalgie, ou une promesse non tenue.
S’ils le font consciemment, peut-être nous apportent-ils une solution, un remède pour calmer nos douleurs affectives, en s’inventant des rituels ; comme l’a fait le père de Zeca Perpetuo, qui pendant le reste de sa vie, après la noyade de sa bien-aimée, a continué d’ apporter quotidiennement des offrandes au fond de l’océan pour faire exister encore son amour pour cette femme.
"Mar me quer" (titre original de "Tombe, tombe au fond de l’eau") , nous donne matière à réfléchir sur l’Alzheimer, sur les rituels, sur les secrets de famille cachés, sur la nostalgie de notre vie et sur notre mémoire.
À l’approche de nos derniers instants de vie, quel regard posons-nous, ou allons-nous poser sur notre histoire ? Devons-nous partir avec les mots que nous n’osons prononcer, ou devons-nous les faire entendre pour être ainsi réellement soulagé au moment de notre dernier soupir.


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