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Paul Vergès, président de l’ONERC
8 juillet 2008, par
Lors de son intervention, le président de l’ONERC et de la Région Réunion rappelle toute l’importance de l’Outre-mer pour l’Europe en termes de biodiversité et d’espaces pionniers pour l’étude de l’impact et de l’adaptation au changement climatique. Paul Vergès ajoute qu’il est essentiel de remettre en cause le modèle de développement dominant, afin de relever les défis de la transition démographique, du réchauffement climatique et de la mondialisation des échanges.
Le président de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique a tout d’abord insisté sur l’aspect historique de la tenue de cette rencontre à La Réunion. C’est en effet la première fois que notre île accueille un événement de cette importance, qui plus est « sur un sujet d’importance planétaire ».
L’importance de cette conférence est rehaussée par son inscription à l’agenda de la présidence française de l’Union européenne. La présence de Jean-Louis Borloo « témoigne de la priorité accordée par la présidence française de l’Union européenne aux enjeux éminents pour l’avenir du monde et de l’humanité que sont devenus la lutte contre les effets du changement climatique et la sauvegarde de la biodiversité ». Le président de la Région rappelle d’ailleurs que Nicolas Sarkozy affirme que le “paquet climat” de l’Union européenne « serait la priorité de la présidence française ».
Paul Vergès explique que sur ses points, « les six mois qui s’ouvrent sont décisifs ». Ils sont le point de départ « d’un nouveau round de négociation » chargée de préparer un nouvel accord global sur le plan climatique, « lequel devra dépasser l’actuelle dichotomie entre la Convention cadre des Nations Unies et le Protocole de Kyoto ».
Le président de l’ONERC souligne que l’importance accordée par l’Union européenne à cette manifestation est « un considérable encouragement dans les efforts des RUP et des PTOM européens, pour ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre l’Union européenne et ses territoires ultra-marins ». Un « renversement d’approche », fondé sur « la valorisation de l’apport incomparable de ces territoires à l’Union européenne ».
Paul Vergès insiste largement sur tout ce que peut apporter « la propre voie » de l’insularité « à la résolution de problèmes mondiaux ».
Des îles qui ont de nombreux points communs : vulnérabilité face au changement climatique, dépendance dans l’approvisionnement énergétique, « toutes sont confrontées aux effets de la mondialisation et toutes s’interrogent, dans un contexte de crise multiforme, sur leur modèle de développement ».
« Nous pensons qu’il nous faut aujourd’hui nous affranchir des modèles de développement qui conduisent vers des impasses certaines, et opérer les choix fondamentaux pour anticiper et nous adapter au monde nouveau qui se dessine sous nos yeux », précise Paul Vergès, « ce monde qui, dans près de cinquante ans, c’est-à-dire demain, devra vivre sans pétrole ».
Dans ce contexte, la bataille pour l’autonomie énergétique « peut aussi avoir une portée au-delà même de nos frontières ». « Ce pari est ambitieux, il est en passe d’être gagné ».
Le président de l’ONERC insiste également sur « l’importance de pouvoir développer des projets régionaux d’adaptation pour atténuer les effets du réchauffement planétaire » (voir encadré).
Car les changements climatiques, combinés à la croissance démographique et à la mondialisation, vont amener en, « quelques décennies », « une période de bouleversement sans précédent ».
Nous en ressentons déjà les prémices, dit en substance Paul Vergès : émeutes de la faim, pénurie d’eau et de matières premières.
Or, en prenant en considération tous ces bouleversements, « comment ne pas s’interroger sur les conceptions de la croissance et du développement, sur les modes de production érigés en modèles et qui, étendus à l’échelle mondiale, pour peu que cela soit possible, conduisent la planète vers une impasse mortelle ? ». Quelles seraient les conséquences sur le réchauffement climatique si les 9 milliards d’habitants du monde de 2050 pourraient consommer comme un Européen aujourd’hui ?
Quant à biodiversité (voir encadré), Paul Vergès souligne qu’« une utilisation déprédatrice des ressources naturelles a comme corollaire une utilisation inhumaine des hommes ». Pour illustrer son propos, le président de l’ONERC rappelle une citation de Philippe Descola, professeur au Collège de France : « ce n’est pas un hasard si la deuxième expansion coloniale s’est faite en pleine révolution industrielle : ravalés au même rang de ressources naturelles, les colonisés avaient droit au même traitement que le charbon dans les mines ».
Etant donné la richesse de la biodiversité dans les îles, et prenant en compte le fait que « la lutte contre la perte de biodiversité est un enjeu pour nos pays, pour l’Europe et pour le monde », Paul Vergès conclut en soulignant que « c’est dans nos pays que se joue, pour une part non négligeable, le sort du monde et de l’humanité toute entière ».
Biodiversité : la responsabilité décisive de notre génération
Tout comme le réchauffement climatique, les activités humaines ont une responsabilité dans la disparition de la biodiversité, rappelle Paul Vergès. Mais si pour le changement climatique, la mobilisation internationale a progressé, « le sursaut attendu pour la protection de la biodiversité n’a pas eu lieu ». Car « dans une indifférence encore quasi-généralisée, le fruit de millions d’années d’évolution disparaît à jamais, lentement, silencieusement, irrémédiablement. Et dans sa courte histoire, notre île a connu la disparition d’espèces endémiques, d’autres sont gravement menacées ».
Le président de l’ONERC cite notamment les coraux, barrières naturelles contre les cyclones, menacées par deux dangers : le réchauffement des océans et l’acidification de l’eau.
Ce qui fait dire à Paul Vergès que « le problème de la biodiversité est l’expression la plus claire de la crise de civilisation dans laquelle nous sommes plongés ».
A ce moment charnière, nous sommes « les dernières générations à pouvoir agir pour que le seuil irréversible ne soit pas atteint ». Et c’est l’espèce humaine qui est elle-même menacée. « L’heure est venue de faire émerger une nouvelle éthique planétaire fondée sur la conscience de la solidarité de l’espèce humaine dans son ensemble, et de celle-ci avec celle de toutes les autres espèces vivantes ».
Les îles : un atout pour l’Europe et le monde
Lors de son intervention, Paul Vergès a rappelé l’initiative de l’ONERC : le lancement du projet “Adaptation au changement climatique dans les îles de l’océan Indien”, sous l’égide de la Commission de l’Océan Indien, avec le soutien du Fonds français de l’environnement mondial.
Le président de l’ONERC note également la « décision de l’Union européenne de lancer une Alliance mondiale pour lutter contre le changement climatique avec les PMA et les petits États insulaires en développement ». Cela témoigne de « l’importance grandissante des îles sur la scène mondiale ».
Or, dans le même temps, les conséquences du réchauffement climatique menacent d’anéantir tous les efforts faits pour tenter de libérer ces pays du sous-développement. « C’est une question majeure au cœur de la Déclaration de la Barbade et qui fut centrale à l’occasion du Sommet des petits États insulaires en développement chez nos amis de l’Île Maurice en 2005 ». Paul Vergès souligne qu’à cette occasion, et en présence des chefs d’Etat et du secrétaire général de l’ONU, il avait rappelé que « l’adaptation des pays en voie de développement à la dérive climatique, par les transferts technologiques adaptés et de savoir-faire, doit être impérativement intégré dans les politiques de développement, à moins de laisser s’ajouter une nouvelle fracture entre le Nord et le Sud ».
Paul Vergès demande à l’Union européenne de ne pas laisser les RUP et les PTOM à l’écart de la constitution de ce réseau mondial des îles. D’autant plus que les RUP, de par leur situation géographique, « peuvent constituer, par excellence, des postes avancés pour la recherche, la surveillance et l’observation des phénomènes climatiques et des impacts du réchauffement planétaire ».
Manuel Marchal
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