Pour un nouvel engagement international contre le changement climatique

L’OCDE appelle à une réduction importante de l’utilisation du charbon, pétrole et gaz

2 novembre 2017

Les pays doivent élargir leur vision au-delà d’étroits programmes d’action nationaux pour faire baisser les émissions mondiales et réduire les risques climatiques, a déclaré aujourd’hui le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. Les gouvernements devraient profiter de l’Accord de Paris de 2015 pour viser des réductions d’émissions plus ambitieuses et plus rapides, a-t-il indiqué.

« Où qu’ils soient émis, les gaz à effet de serre ont un impact mondial. Les programmes d’action étroitement nationaux ne sont pas adaptés à la lutte contre le dérèglement climatique mondial », a ajouté Angel Gurría lors d’un exposé présenté à l’invitation de la Munk School of Global Affairs à Toronto. Pour lui, l’ambition des politiques d’atténuation des pays et les prix du carbone fixés par les pouvoirs publics doivent refléter les bienfaits mondiaux – et non nationaux – de l’action climatique.

La transformation de nos sociétés et de nos technologies vers le bas-carbone est désormais irréversible. La question est seulement de savoir si elle ira assez vite, a estimé Angel Gurría. « À trop se focaliser sur le court terme et sur des intérêts nationaux étroits, on empêche une action efficace face aux émissions. En l’absence de vision et de détermination, toujours plus de pays risquent de se retrancher davantage sur leurs positions… Pourtant, nous pâtirions tous de ce sombre scénario. » Il a réaffirmé son espoir de voir à l’avenir le gouvernement des États-Unis reconsidérer sa décision de sortir de l’Accord de Paris.

Stopper les subventions aux énergies fossiles

Angel Gurría a indiqué qu’en tardant à agir, les gouvernements courront davantage le risque d’engendrer des populations laissées pour compte et des actifs échoués. Les progrès technologiques rapides continueront certes d’alimenter la transition, mais « les transformations ne pourront pas intervenir au rythme et à l’échelle nécessaires pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sans des interactions positives entre des politiques publiques énergiques et le potentiel transformateur des acteurs non étatiques ».

Selon Angel Gurría, dans de nombreux pays, les conditions économiques offrent l’opportunité d’agir maintenant, pour stimuler la croissance et les investissements qui favoriseront la transition vers un monde résilient et sobre en carbone, prospère et inclusif. Une politique climatique ambitieuse est tout simplement une bonne politique, a-t-il déclaré, ajoutant que « les gouvernements devraient hâter l’arrêt des subventions aux énergies fossiles, qui s’élèvent toujours à environ 500 milliards de dollars par an ».

2,6 à 3,1 degrés au lieu de 0,5 degré

Angel Gurría a fait observer que les réductions d’émissions auxquelles les pays se sont engagés jusqu’à présent n’empêcheront pas une hausse moyenne des températures de 2.6 à 3.1 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle, d’où la nécessité pour les pays de définir des objectifs plus ambitieux à long terme. Pour tenir ces objectifs, les gouvernements doivent fixer des prix du carbone qui reflètent progressivement le coût social mondial – et non simplement national – des émissions de CO2, et aligner leurs cadres d’action politiques, financiers et de planification pour parvenir à une croissance inclusive et respectueuse du climat.

S’il est encourageant de voir des États, des villes, des entreprises et des individus faire avancer des initiatives vertes, l’efficacité de ces efforts dépendra de l’action des gouvernements nationaux, qui peuvent les aider ou les bloquer, a souligné Angel Gurría. Les gouvernements devraient remédier aux incohérences entre les politiques économiques et climatiques et prendre des mesures pour stimuler l’investissement et l’innovation verts.

Les efforts d’atténuation du changement climatique convenus dans l’Accord de Paris seraient plus efficaces économiquement si l’on parvenait à une harmonisation des prix du carbone entre les pays, a expliqué Angel Gurría. Un système d’échange de quotas d’émission pleinement international pourrait diviser par deux le coût des réductions d’émissions promises. Angel Gurría a rappelé aux pays développés leur responsabilité en matière de mobilisation de financements pour l’action climatique dans les pays en développement.

A la Une de l’actuAccord de Paris sur le climatCOP23-Bonn

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Messages

  • Que se passerait -il si nous augmentions notre température corporelle de 2,6° à 3,1° ?. A partir de 39° nous serions gravement malade et à partir de 40° nous serions en danger de mort ..

    Comme notre planète fonctionne un peu comme notre corps et que la moindre petite hausse de température peut avoir des conséquences incalculables sur les êtres vivants qu’elle a créés depuis des centaines de millions d’années on peut se demander pourquoi les humains ne font rien ou presque pour limiter au minimum le réchauffement climatique au cours des prochaines années ou l’a stopper définitivement en changeant complètement de civilisation .

    Sachant que la disparition du moindre petit maillon dans la chaine alimentaire universelle peut avoir des conséquences catastrophiques et que c’est le mode de fonctionnement de la société capitalise de consommation qui nous conduit à notre perte nous devrions tout faire pour en sortir . Mais malheureusement malgré une certaine prise de conscience du danger nous continuons à nous diriger droit dans le mur .

    Lorsque la température de la terre se sera réchauffée de 3,1° de plus que la moyenne actuelle , il est probable que la banquise arctique aura disparue ,que la plupart des glaciers du Groenland auront fondu et que ceux de l’Antarctique seront bien entamés . Ce qui aura pour conséquences une élévation du niveau de l’océan de plusieurs mètres , mais aussi une disparition de milliers d’espèces vivantes qui ont un équilibre biologique extrêmement fragile , notamment les coraux et une très grande partie des abeilles et insectes polinisateurs sur les zones les plus chaudes de la planète , ce qui aura pour conséquence de réduire la vie dans les océans mais aussi d’augmenter les zones désertique sur terre et de réduire à la famine près de la moitié de l’humanité .

    La Planète est déjà malade et si on continue de ne rien faire ou presque , elle va certainement mourir .Mais tout le monde se fout pas mal de ce qui va arriver . Peut être que certains animaux ressentent ce danger et attirent notre attention sur la gravité de la situation en adoptant un comportement suicidaire .Des pieuvres se sont échouées de manière inexplicables sur une plage en Angleterre , des baleines s’échouent un peu partout sur la planète , .... Pourquoi les humains continuent -ils de laisser la température de leur planète aller dans la zone rouge sans réagir sérieusement et efficacement ?


Témoignages - 80e année


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