Après les Caraïbes, la première puissance militaire du monde impuissante

L’ouragan Sandy dévaste tout sur son passage

30 octobre 2012, par Céline Tabou

La première puissance économique et militaire du monde contrainte à appeler ses citoyens à évacuer les villes touchées par l’ouragan Sandy. Depuis le 28 octobre, les côtes américaines sont touchées par des inondations et une mer déchaînée, obligeant les autorités à ordonner l’évacuation des zones à risque et multipliant les préparatifs face à la tempête.

Les Caraïbes ont précédemment été fortement frappées par le vent et les pluies diluviennes, qui ont fait plusieurs dizaines de morts. Certains Etats, comme Haïti et Cuba, peinent à se remettre de la catastrophe et ont conservé l’état d’urgence en prévention des vents violents qui continuent.

Des mesures extrêmes de prévention

Près de 60 millions de personnes sont actuellement dans la cible de l’ouragan Sandy. Celui-ci menace les grandes métropoles comme Washington, Philadelphie, New York ou Boston, bien que classé en catégorie 1. En effet, l’ouragan possède des vents violents pouvant atteindre 100 kilomètres à l’heure quand ils touchent terre. Cette menace a poussé les autorités à mettre en place des mesures préventives sans précédent. Parmi elles, l’évacuation de 350.000 personnes à New York, la fermeture de la bourse américaine, Wall Street, les casinos d’Atlantic City fermés, l’annulation de 7.700 vols et l’état d’urgence a été mis en place dans plusieurs districts de New York. À l’heure de l’écriture de cet article, l’ouragan Sandy prend de l’ampleur et a conduit Barack Obama à appeler ses compatriotes à prendre « très au sérieux » le danger, a cité l’Agence France Presse.

Selon les spécialistes, l’ouragan serait plus puissant qu’Irène, qui avait touché en août 2011 la côte atlantique et inondé des villes entières, entrainant la mort de 47 personnes. Les inquiétudes portent sur la pression atmosphérique, relevée du Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), basé à Miami, qui serait de 951 hectopascals, un chiffre jamais observé sous ces latitudes, d’autant que la pression normale est de 1.015 hectopascals. Un spécialiste de la météo cité par le "Washington Post" a admis n’avoir « jamais vu » de pareilles prévisions : « on entre là dans un terrain inconnu ».

Sandy aux Caraïbes

L’ouragan Sandy a traversé, le 25 octobre, les Bahamas, Cuba, Haïti et la Jamaïque faisant près d’une cinquantaine de morts. Haïti, qui ne se remet pas du séisme de 2010, a été la région la plus touchée par les inondations. Aidés par l’Organisation internationale des migrations, plus d’un millier de sinistrés du séisme ont été évacués des camps où ils résident depuis bientôt trois ans. Au total, toujours selon le dernier bilan, ce sont 10.000 personnes qui ont été déplacées.

Depuis jeudi, de nombreuses rivières sont en crue et le niveau de l’eau continue à monter. Les autorités haïtiennes ont appelé la population à être prudente dans les jours à venir, car des rafales de vent ont été mesurées à 175 km/h sur le passage de l’ouragan. En dépit des nombreuses catastrophes naturelles passées, les gouvernements n’ont pas développé de mesures d’urgence permettant de protéger la population et les habitats. En effet, Haïti, encore sous les décombres du séisme de 2010, doit compter sur la venue de cyclones d’intensité grandissante au fur et à mesure des années.

Renforcé après avoir frappé la Jamaïque, Sandy a balayé la côte sud-est de Cuba, avec des vents soufflant à 175 km/h, selon l’Institut météorologique cubain. « C’en est fini pour Santiago », a cité Radio France International, cette déclaration « revient le plus chez les Cubains, depuis le passage de l’ouragan Sandy qui a détruit l’est du pays ». La ville coloniale de Santiago a été affectée par des vents soufflant autour de 175 km/h, avec des pointes à 200 km/h. Selon un bilan officiel, plus de 300.000 personnes auraient été évacuées dans toute la région est du pays. Et l’état d’urgence a été décrété, deux jours après le passage de l’ouragan, la situation dans la région ne devrait pas s’arranger dans les jours à venir. Tant par la violence des vents qui perdurent que les nombreux dégâts matériels auxquels les gouvernements vont devoir faire face.

Céline Tabou

Inondation record à Pékin

Face aux changements rapides du climat, certains pays auparavant peu touchés par les catastrophes naturelles doivent aujourd’hui faire face à des risques naturels grandissants et intenses. Pékin principalement touchée par les vents de sable, des hivers glaciaux et une pollution intense, a été le théâtre cette année d’un déluge, jamais vu depuis 60 ans.

La tempête a débuté samedi 21 juillet et aura duré près de seize heures inondant des quartiers entiers de la ville qui se sont retrouvés sous un mètre d’eau. Cette tempête a eu pour conséquence l’une des plus fortes inondations de ces 60 dernières années dans la capitale de la Chine, faisant une quarantaine de morts. Selon les médias chinois, environ 220 mm de précipitations sont tombés dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville. Le plus haut niveau de précipitations observé, soit 460 mm a été enregistré dans l’une des banlieues. Les autorités ont dû évacuer plus de 14.000 personnes des quartiers qui ont été affectés par le sinistre.
Centre Européen de Prévention du Risque Inondation

Le Centre Européen de Prévention du Risque Inondation, en partenariat avec l’ACUF (Association des communautés urbaines de France), et le support du master STU de Sciences-Po Paris, a réalisé une étude intitulée, « Vivre avec les inondations, de la résistance à la résilience ». Ce colloque a défini la notion de résilience qui est capacité d’une société à s’adapter et à s’organiser suite à un événement extrême. L’étude a fait le bilan de la gestion du risque d’inondation dans les territoires des communautés urbaines afin de trouver des solutions destinées à impulser une gestion intégrée, globale et résiliente du risque d’inondations. « Appréhender le risque de manière positive - et non plus négative – doit conditionner la façon d’envisager le développement territorial » a indiqué le site FranceMatin.

L’étude explique également qu’une approche adaptée doit se mettre en place au sein de chaque territoire afin de concilier la sécurité des populations et le développement durable des territoires. Les conclusions du colloque stipulent que - « l’urbanisme résilient doit faire l’objet de futurs échanges entre l’Etat, les collectivités territoriales et l’ensemble des acteurs de la politique de gestion du risque inondation, pouvoir vivre avec l’eau et non contre l’eau ».
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