Un pays menacé par la fonte des glaciers

La Bolivie évoque la dette de l’Occident

10 décembre 2009, par Manuel Marchal

Dans la cordillère des Andes, la Bolivie est aujourd’hui sous la menace de la fonte des glaciers qui alimentent ses cours d’eau. C’est le résultat de la hausse des températures. La Bolivie demande une compensation de l’Occident, et évoque le mot ’dette’ car historiquement, l’Occident est responsable de la situation.

C’est une civilisation millénaire qui est brutalement confrontée à la question de sa survie. La Bolivie est en effet un pays enclavé qui tire ses ressources en eau des rivières qui dévalent de la cordillère des Andes. Ces rivières sont alimentées par des glaciers, ce qui permet un écoulement tout le long de l’année. Mais quelques degrés suffisent à briser ce fragile équilibre. Les glaciers des Andes commencent à reculer, alors que le spectre de la sécheresse progresse.
Pour la délégation de la Bolivie, le responsable de la situation, c’est l’Occident. Le modèle de développement mis en œuvre depuis plus de 200 ans dans cette région du monde a provoqué une telle pollution qu’il a changé le climat.
« D’où vient le réchauffement ? C’est l’économie de marché qui l’a créé », soutient une des négociatrices boliviennes.
La rapidité du changement est telle qu’il ne reste que très peu de temps pour agir. Et pour la Bolivie, l’action immédiate c’est l’adaptation et le transfert de technologie. Tout cela a un coût. Pour le moment, la proposition évoquée est un fonds mondial de 10 milliards de dollars par an jusqu’à 2012. Les négociateurs boliviens constatent que l’Occident a dépensé en quelques mois 3.000 milliards de dollars pour sauver les banques de Wall Street, soit 300 fois plus dans un délai plus court.
De plus, la Bolivie demande un accès libre des pays du Sud à toutes les technologies du développement durable.
La Bolivie mise donc sur l’attitude responsable des représentants de 20% de l’humanité. Et au-delà des chiffres, la Bolivie souligne que nous sommes tous des frères, issus de la Terre-mère, et que l’accord qui sera trouvé doit aussi bénéficier aux 80% des habitants de la planète qui ne vivent pas en Occident.
La conférence de presse s’est conclue par la présentation d’une feuille de coca, symbole d’une culture vieille de 5.000 ans.


La question de la transparence

La Bolivie a soulevé la question de la transparence dans les décisions qui sont prises. Les négociations sont-elles l’affaire de 192 pays ou de quelques-uns ?
Pour démontrer cette affirmation, une négociatrice de la Bolivie constate que plusieurs fois le programme de la Conférence a été changé sans que tout le monde ne soit concerté. Décidément, l’épisode du "texte danois" laisse des traces.

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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