Tempêtes Linfa et Chan-Hom, typhon Soudelor

La Chine touchée par des phénomènes climatiques extrêmes

10 août 2015, par @celinetabou

La Chine subit depuis deux mois plusieurs catastrophes naturelles, entraînant l’évacuation de milliers de personnes et la mort d’une quinzaine de personnes sur le continent et à Taïwan. A quatre mois de la Conférence mondiale sur le Climat de Paris, en décembre, les enjeux de celle-ci sont fondamentaux pour le premier pays pollueur au monde.

La Chine vient d’être durement frappée par le typhon Soudelor. (Photo Weather Channel)

Ce week-end, Taïwan a été frappé de plein fouet par le typhon Soudelor, avec des vents supérieurs à 200 km/h, accompagnés d’une très forte houle (vagues de 7 mètres), et de pluies diluviennes. Taipei, la capitale, a été inondée, tout comme les régions montagneuses, entraînant d’importantes crues et éboulements de terrain. Le bilan officiel des victimes à Taïwan fait état de 6 morts, près de 379 blessés et 3 millions de foyers taïwanais ont été privés de courant.

Une douzaine de morts en Chine

Ce dimanche 9 août, 250.000 personnes ont été évacuées du littoral vers l’intérieur des terres dans la province du Fujian et de Zhejiang. Le typhon Soudelor perturbe les services ferroviaires et aériens et près de 120 trains, dont la plupart assurent les liaisons entre Shanghai et les grandes villes du Fujian et du Guangdong, ont été préventivement annulés.
Les intempéries ont provoqué des glissements de terrain dans les zones rurales de la province de Zhejiang, dans l’est du pays, a indiqué l’agence de presse, Xinhua. Les victimes dénombrées pourraient avoir été emportées par les inondations ou ensevelies sous des maisons, selon les secours.
Le typhon a affecté près de 1,36 million de personnes et provoqué environ 3,83 milliards de yuans de dégâts, selon Xinhua. Plus de deux millions de foyers ont été privés d’électricité sur le continent.
Les pluies tombées sur le comté de Wencheng sont considérés comme les plus importantes depuis 100 ans, car les précipitations ont atteint 645 millimètres en 24 heures. D’après le Centre météorologique national, Soudelor a été rétrogradé dans la soirée, devenant une tempête tropicale.

Pékin met la barre haut

Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a officiellement présenté, lors d’une visite à l’Elysée en juin 2015, la contribution de son pays à la réduction des émissions de CO2, dans la perspective de la conférence mondiale sur le climat de Paris, en décembre 2015.
La Chine est actuellement le premier pollueur mondial avec 25 % des rejets de gaz à effet de serre. Raison pour laquelle, sa contribution était vivement attendue. L’Empire du Milieu a décidé d’"atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030 tout en s’efforçant de l’atteindre au plus tôt. »
Pour Samantha Smith, directrice de l’initiative mondiale Climat et Energie du WWF, « il s’agit du premier pays en développement fortement émetteur à se fixer un objectif en pic total d’émissions. » Cette dernière a salué « la contribution de la Chine, (…) qui fixe l’objectif d’atteindre un pic de ses émissions d’ici 2030. »
Face à l’évolution du changement climatique et l’intensité des phénomènes climatiques dans le pays et dans la région, certains experts, la contribution chinoise pourrait avoir un effet d’entraînement sur l’Inde. Mais il s’agit surtout d’éviter de nouvelles catastrophes.
Le mois dernier, près d’un million de Chinois ont été évacuées, dans l’est du pays, lors du passage de la tempête Chan-Hom. Chan-Hom est la seconde tempête à toucher la Chine en deux jours après l’arrivée de Linfa sur les côtes de la province de Guangdong. la tempête serait la plus puissante à frapper la province de Zhejiang depuis 1949.

Des engagements concrets

La Chine devrait également « baisser (son) intensité carbonique de 60/65 % par rapport à 2005 » et « porter la part de (ses) énergies non fossiles dans la consommation énergétique primaire à environ 20 %. » De plus, le Premier ministre chinois a indiqué que son pays allait « augmenter (son) stock forestier d’environ 4,5 milliards de mètres cubes par rapport à 2005 », afin de préserver la biodiversité.
Li Keqiang espère qu’« un accord global, équilibré et ambitieux » de réduction des émissions de gaz à effet de serre sera signé lors de la Conférence de Paris. Cette position donne confiance aux français mais également à certaines organisations environnementales, qui alertent de l’urgence de la situation.
D’après le rapport publié par l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), « l’Europe a connu son année la plus chaude et de loin, avec une vingtaine de pays qui ont battu de précédents records ».
Les experts ont également expliqué que « beaucoup de pays en Asie ont connu des températures annuelles parmi les dix plus chaudes. L’Afrique a recensé des températures supérieures à la moyenne sur la majorité du continent, l’Australie a battu un record de températures pour la troisième fois, après un sommet en 2013 ». Et enfin, en Amérique latine, plusieurs ont atteint pour la deuxième fois des sommets de températures.
Raison pour laquelle les experts attendent beaucoup de cette conférence internationale à Paris, en décembre. En effet, il s’agit d’aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’impulser, voire même d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résiliantes et sobres en carbone, selon l’ONU.

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