Pour la première fois depuis 3 millions d’années

La concentration du CO2 dans l’atmosphère dépasse 400 ppm

13 mai 2013

Un observatoire hawaiien a annoncé que pour la première fois que des mesures existent, la concentration du CO2 dans l’atmosphère a franchi la barre des 400 ppm. Pour trouver une valeur aussi élevée, il faut remonter à 3 millions d’années en arrière. La responsabilité du modèle de développement basé sur la consommation des énergies fossiles est de nouveau montrée du doigt. La principale conséquence, c’est le réchauffement climatique.

Voici deux graphiques qui montrent le parallèle entre la progression exponentielle des émissions de gaz à effet de serre. La responsabilité du modèle de développement est clairement engagée, l’urgence est dans la rupture.

L’observatoire de l’atmosphère de Mauno Lea, situé sur l’île volcanique d’Hawaii, vient d’annoncer une nouvelle très importante : il a détecté le 9 mai une concentration de CO2 dans l’atmosphère supérieure à 400 ppm (parts par million). Cela n’est pas arrivé depuis 3 millions d’années, soit avant que l’être humain que nous connaissons aujourd’hui ne soit apparu sur le Terre. Selon les mesures des scientifiques, la concentration en CO2 dans l’atmosphère était de 280 ppm avant que les pays occidentaux lancent leur Révolution industrielle basée sur la combustion de charbon et de pétrole. Ce sont des sources d’énergies fossiles stockées depuis des millions d’années dans des poches souterraines.

À plus de 3.000 mètres d’altitude, l’observatoire de Mauna Lea est une référence dans la mesure des différents composants de l’atmosphère.

De plus, les scientifiques ont pu constater que ce niveau avait oscillé entre 180 ppm pour les périodes glaciaires, et 280 pour les interglaciaires.

Le communiqué de l’observatoire du Mauna Loa montre que le franchissement de ce seuil symbolique n’est pas étonnant. Depuis que les mesures en direct existent, ils ont constaté une accélération de la hausse. Elle était en moyenne de 0,7 ppm par an à la fin des années 1950, et de 2,1 ppm par an au cours des 10 dernières années. Cela signifie que la hausse moyenne actuelle est 100 fois plus importante que celle qui a permis à la Terre de sortir de son dernier âge glaciaire.

Tout s’est considérablement dégradé depuis 150 ans, avec une accélération au cours des 50 dernières années. Entretenir la domination du tout-automobile, c’est s’exposer à de nouvelles catastrophes.
(photo NOMAD)

Une fois relâché dans l’atmosphère, le CO2 met plusieurs centaines d’années à être réabsorbé. Autrement dit, la mécanique est enclenchée, et même si du jour au lendemain il n’y avait plus de pétrole, gaz ou charbon brûlé, la Terre mettrait de très nombreuses années à retrouver un niveau de concentration de CO2 comparable à ce qui existait avant la Révolution industrielle.

Rappelons que voici 10 jours, le rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) annonçait un recul sans précédent de la banquise de l’océan Arctique. Selon les prévisions de l’OMM, la disparition totale de la banquise dans l’hémisphère Nord durant l’été sera possible dans quelques années.

L’an dernier, un cyclone avait fait de nombreux morts aux Philippines. La hausse moyenne de la température du monde n’atténue pas la puissance des cyclones, bien au contraire.
(photo IRRI)

La génération des êtres humains présents actuellement sur Terre est donc la première à vivre dans une atmosphère où la concentration de CO2 dépasse les 400 ppm, et elle sera aussi la première à voir disparaître totalement la glace de l’océan Arctique en été.

Ce sont autant de données qui montrent que l’échéance se rapproche. Ou les humains sont capables de s’entendre à l’échelle du monde pour arriver à atténuer considérablement les émissions de gaz à effet de serre, ou alors il deviendra impossible de tenter de contrôler un climat qui verra les phénomènes extrêmes devenir la norme.

M.M.

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