Le Protocole de Kyoto sauvé et la promesse d’engagements plus contraignants

La Conférence de Durban prend fin sur un accord

12 décembre 2011

La conférence de deux semaines des Nations-Unies sur les changements climatiques à Durban, en Afrique du Sud, a pris fin dimanche avec deux jours de retard, qui se sont avérés bénéfiques, les parties ayant convenu de l’établissement historique de la Plateforme de Durban, un accord juridique universel pour négocier un nouvel accord mondial d’ici 2015. Cet accord inscrit dans le marbre le principe des responsabilités communes, mais différenciées, une revendication des représentants de l’écrasante majorité de l’humanité.

Les gouvernements, parmi lesquels les 35 pays industrialisés pollueurs historiques, ont convenu d’une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto à partir du 1er janvier 2013, avec la fin de la première période d’engagement du Protocole en 2012.
Ils ont reconnu l’impérieuse nécessité d’élever leur niveau d’ambition collective pour réduire les émissions de gaz à effet de serre pour maintenir l’augmentation de la température mondiale moyenne en dessous de deux degrés Celsius.
« Pour plus de clarté, les Parties à cette deuxième période vont revoir leurs objectifs économiques dans leur ensemble en faveur de limitations chiffrées ou d’objectifs de réduction et les soumettre pour examen avant le 1er mai 2012 », indique le communiqué publié dimanche à la fin des négociations.

Responsabilités communes, mais différenciées

L’accord conclu à la conférence de Durban, en particulier sur la promesse pour une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto, est considéré comme une percée dans l’effort de relever les défis des changements climatiques.
Les travaux sur l’accord juridique sur les changements climatiques, adoptés à Durban, devraient commencer dès que possible, au plus tard en 2015, sous un nouveau nom, appelé le Groupe ad-hoc de travail sur la Plateforme d’action améliorée de Durban.
Un cadre considérablement avancé pour la déclaration des réductions d’émissions pour les pays développés et ceux en voie développement, a été également convenu, en tenant compte les responsabilités communes, mais différenciées des pays différents.
En plus de tracer la voie à suivre pour réduire les gaz à effet de serre dans le contexte mondial, les gouvernements, réunis en Afrique du Sud, ont convenu de la mise en œuvre intégrale du train de mesures, convenu à Cancun, au Mexique, pour soutenir les pays en développement.
« Cela signifie qu’un soutien urgent en faveur des pays en voie de développement, surtout pour les pauvres et les plus vulnérables à s’adapter au changement climatique, sera également lancé à temps », a ajouté Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations-Unies sur le Changement climatique.

« Avancer avec confiance »

Le train de mesures comprend le Fonds vert pour le climat, une commission d’adaptation visant à améliorer la coordination des actions d’adaptation à l’échelle mondiale, et un mécanisme de technologie, qui devront être pleinement opérationnels en 2012.
« Tout en s’engageant à faire des progrès dans un certain nombre de domaines, les gouvernements ont reconnu l’impérieuse nécessité que le total actuel des engagements de réduction des émissions à la fois des pays développés et des pays en développement n’est pas suffisamment élevé pour maintenir l’élévation de la température mondiale moyenne en dessous de deux degrés Celsius.
Ils ont donc décidé que le processus des Nations Unies de lutte contre les changements climatiques va augmenter l’ambition d’agir et sera dirigé par les experts en sciences du climat dans le cinquième Rapport d’évaluation du GIEC et la revue mondiale de 2013-2015 »
, précise le communiqué final de la Conférence de Durban.
La secrétaire exécutive de la CCNUCC indique que « sachant qu’il est clair que ces échéances doivent être respectées, les pays, les citoyens et les entreprises qui sont derrière le renforcement de la lutte contre les changements climatiques dans le monde peuvent maintenant avancer avec confiance, sachant que Durban a ouvert la voie à un avenir avec de faibles émissions et résistant aux changements climatiques ».
La prochaine grande Conférence de la CCNUCC sur les changements climatiques, la COP 18/CMP 8, aura lieu du 26 novembre au 7 décembre 2012 au Qatar.


Le Fonds vert pour le climat dès l’an prochain

À propos du Fonds vert pour le climat, les pays ont déjà commencé à contribuer pour le financent les coûts de son démarrage, ce qui signifie qu’il peut être disponible en 2012, et qu’il peut en même temps aider les pays en développement à se préparer pour accéder au Fonds, en stimulant leurs efforts pour établir leur propre avenir en matière d’énergie propre et de s’adapter aux changements climatiques actuels, tandis que le mécanisme technologique sera pleinement opérationnel en 2012.


Le secrétaire général des Nations-Unies

« Un accord important et progressiste »

Le porte-parole du secrétaire général des Nations-Unies a, en outre, déclaré dans un communiqué publié dimanche sur les résultats des négociations que « le Secrétaire général se félicitait de l’ensemble des décisions, connues sous le nom de Plate-forme de Durban qui a été conclu aujourd’hui par les 195 parties à la Convention sur les changements climatiques et qui va guider les efforts mondiaux pour lutter contre les causes et l’impact des changements climatiques.
« La plate-forme de Durban représente un accord important et progressiste qui définit comment la communauté internationale va affronter les changements climatiques dans les prochaines années », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général a exprimé la conviction que la décision de lancer un protocole ou un instrument juridique applicable à toutes les parties de la CCNUCC est essentielle pour stimuler davantage l’action et pour élever le niveau d’ambition et la mobilisation des ressources pour répondre aux défis des changements climatiques.
Il a salué l’accord visant à établir une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto qui va accroître la sécurité pour le marché du carbone et offrir des incitations supplémentaires pour de nouveaux investissements dans la technologie et l’infrastructure nécessaires dans la lutte contre les changements climatiques.
Le secrétaire général se félicite également que les pays aient pris des décisions qui vont rendre opérationnels les accords de Cancun, parmi lesquels un mécanisme technologique qui va favoriser l’accès des pays en développement pour des technologies propres et à de faibles émissions de carbone et un comité d’adaptation qui va coordonner les activités d’adaptation à l’échelle mondiale.


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Maite Nkoana-Mashabane, présidente de la conférence de Durban

« Nous avons pris des mesures importantes pour le bien de tous et pour la population mondiale d’aujourd’hui. Je crois que ce que nous avons réalisé aujourd’hui à Durban va jouer un rôle essentiel pour sauver l’avenir », ont déclaré Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération et le président de la Conférence des Nations-Unies à Durban sur les changements climatiques (COP17/CMP7) à la fin des négociations.

Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques

« Je félicite tous les pays qui ont permis cet accord. Ils ont tous mis de côté certains objectifs qui leur étaient chers pour répondre à une ambition commune — une solution à long terme aux changements climatiques. Je remercie sincèrement la présidence sud-africaine qui a piloté à travers une longue et intense conférence un accord historique qui a répondu à toutes les grandes questions ».
« C’est un pas très important car les règles comptables du protocole de Kyoto, les mécanismes et les marchés demeurent tous dans l’action comme des outils efficaces pour financer l’action climatique mondiale et en tant que modèles pour informer les accords futurs ».

Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International

« En ce moment le régime climatique mondial n’est rien d’autre qu’un accord volontaire qui va durer une décennie. Cela pourrait nous mener au-dessus du seuil de deux degrés, où nous passons du danger à une éventuelle catastrophe ».
« Notre atmosphère a une dette de carbone et la facture, portant le cachet de Durban, a été envoyée aux pays les plus pauvres du monde. La chance d’éviter un changement climatique catastrophique nous glisse chaque année entre les doigts avec ces pays qui ne parviennent pas à s’entendre sur un plan de sauvetage pour la planète ».

A la Une de l’actuConférence de Durban sur le climat

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