Réunion des auteurs du rapport du GIEC à Brest

La construction d’une nouvelle référence mondiale dans l’adaptation

21 juillet 2011, par Manuel Marchal

C’est cette semaine que les principaux responsables de la rédaction du 5ème rapport du GIEC se réunissent à Brest en Bretagne. Parmi les invités à cette rencontre, le président de l’ONERC, Paul Vergès.

Cette semaine, la France est sous les feux de l’actualité en matière de lutte contre le changement climatique. La ville de Brest accueille depuis lundi la seconde réunion des principaux auteurs du Cinquième rapport d’évaluation du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat), c’est le Groupe de travail 1 (voir encadré). Et hier, le gouvernement présentait son Plan climat.
Ces deux rendez-vous permettent à ce pays de rehausser un peu son image très écornée par le déclenchement de la guerre en Libye et l’aventure de Côte d’Ivoire.

L’Outre-mer a enrichi la République

Mais si la France devient le premier pays d’Europe à présenter un plan gouvernemental pour une stratégie d’adaptation au changement climatique, elle le doit à un parlementaire réunionnais.
Tout a commencé en 2000, lors de l’examen d’une proposition de loi déposée par Paul Vergès au Sénat. Ce texte vise à faire de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre une priorité nationale. Adoptée à l’unanimité du Sénat et de l’Assemblée nationale, et promulguée le 19 février 2001, cette proposition va tout changer.
Une de ses conséquences est la création de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), créé par décret le 8 mars 2002. La présidence est confiée à Paul Vergès. C’est cette institution qui va être chargée d’orienter tout le travail dans le domaine de l’adaptation au changement climatique à l’attention des décideurs. L’ONERC rédige à ce sujet plusieurs rapports et reçoit la responsabilité de coordonner la concertation préalable à la stratégie nationale d’adaptation. C’est ce travail qui a servi de base à la présentation hier du Plan climat national.

Un enjeu central

Parallèlement à cela, l’ONERC est également une institution reconnue sur le plan international. C’est ce qui a notamment permis à notre île d’accueillir le 16 février 2005, date de l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, une réunion d’un groupe de travail du GIEC au Conseil régional.
Deux ans plus tard, Paul Vergès présidait à Paris une rencontre du Groupe de travail 1 du GIEC. Ces travaux allaient déboucher sur la rédaction d’un rapport qui constitue depuis lors la base des discussions au sein de la Convention-cadre sur le changement climatique. Ce sont ces conclusions qui ont été portées par Rajendra Pachauri, président du GIEC, lors de l’ouverture du Sommet de Copenhague sur le Climat en 2009, elles rappellent le peu de temps qu’il reste pour agir en vue de sauver la planète.
C’est lors de ce sommet que les présidents du GIEC et de l’ONERC se sont rencontrés, l’occasion pour Rajendra Pachauri de dire tout le bien qu’il pense du « formidable » projet d’autonomie énergétique pour 2025 lancé par l’ancienne mandature de la Région.
Mardi, Paul Vergès et Rajendra Pachauri avaient rendez-vous à Brest pour ouvrir la session du Groupe de travail 1 du GIEC. Les travaux se poursuivent jusqu’à vendredi. L’objectif est de rédiger le nouveau rapport du GIEC, celui qui à partir de 2014 doit devenir le nouveau document global de référence en matière d’adaptation.

Manuel Marchal

En 2009, Paul Vergès avait rencontré Rajendra Pachauri à Copenhague. Cette semaine, les deux présidents avaient rendez-vous à Brest pour participer à une rencontre du GIEC. (photos d’archives M.M.)

Le GIEC ?

Conscients du problème que pourrait poser le changement climatique à l’échelle du globe, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont créé, en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le GIEC est un organe intergouvernemental qui est ouvert à tous les pays membres de l’ONU et de l’OMM. 
Le GIEC a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. Il n’a pas pour mandat d’entreprendre des travaux de recherche ni de suivre l’évolution des variables climatologiques ou d’autres paramètres pertinents. Ses évaluations sont principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue.
L’une des principales activités du GIEC consiste à procéder, à intervalles réguliers, à une évaluation de l’état des connaissances relatives au changement climatique. Le GIEC élabore aussi des rapports spéciaux et des documents techniques sur des sujets qui nécessitent des informations et des avis scientifiques indépendants et contribue en outre à la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) par ses travaux sur les méthodes à appliquer pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre.

Le GIEC définit actuellement les grandes lignes du Cinquième Rapport d’Évaluation (AR5), qui paraîtra en 2014. Comme ce fut le cas dans le passé, les grandes lignes sont élaborées selon des modalités précises auxquelles doivent se conformer des spécialistes du changement climatique de toutes les disciplines et des utilisateurs des rapports du GIEC, en particulier les représentants gouvernementaux.


Le Groupe de travail 1 ?

Le Groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est réuni à Brest du 18 au 22 juillet. La session d’ouverture s’est déroulée le 19 juillet, en présence du Dr Rajendra K. Pachauri, president du GIEC, du Pr Thomas Stocker et du Pr Qin Dahe, co-présidents du Groupe de travail 1 et de Jean Jouzel, vice-président du Groupe de travail 1.
Le GIEC comprend trois groupes de travail et prépare actuellement son 5ème Rapport d’Évaluation qui sera rendu public en 2014.
Le Groupe de travail 1 qui doit rendre son rapport fin 2013 a pour mission d’évaluer les aspects scientifiques du changement climatique (fonctionnement de l’effet de serre, cycle du carbone, variations climatiques du passé, etc.). Ses 250 membres travaillent principalement par correspondance et se réunissent une semaine chaque année pour coordonner leurs travaux de synthèse des publications scientifiques et la rédaction du futur rapport d’évaluation. La précédente réunion a eu lieu en novembre 2010 en Chine.

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus