Paul Vergès rapporte devant le Parlement européen pour la Commission du développement

’La lutte contre le changement climatique est inséparable de la lutte contre la pauvreté’

17 novembre 2005

Hier, Paul Vergès a rapporté devant le Parlement européen pour la Commission du développement sur le changement climatique. Un communiqué du secrétariat parlementaire du député réunionnais rend compte de cet événement. Nous le reproduisons ci-après avec des intertitres de “Témoignages”.

Le Parlement européen réuni à Strasbourg a débattu en séance plénière de la Communication de la Commission européenne, "Vaincre le changement climatique planétaire".
Désigné sur ce dossier comme rapporteur pour la Commission du développement, Paul Vergès est intervenu en séance pour expliciter l’avis dont il est l’auteur.
Cet avis fut approuvé en juillet dernier à l’unanimité.

"Période d’instabilité sans précédent"

Dans son intervention, Paul Vergès a tracé le cadre général de la problématique du réchauffement planétaire au regard du développement.
Si le réchauffement planétaire est un défi environnemental, il est surtout, a insisté Paul Vergès, "un défi pour le développement".
En fait, le réchauffement climatique constitue selon lui "un véritable enjeu de civilisation".
C’est pourquoi, a-t-il expliqué, "la commission du développement a tenu à souligner que la combinaison du changement climatique, de l’évolution démographique mondiale et de la mondialisation économique ouvrent une période d’instabilité sans précédent dans l’histoire de l’humanité".
Pour Paul Vergès, "il est à craindre en effet que dans ce contexte, le réchauffement planétaire n’aggrave la fracture entre le monde développé et les pays en retard de développement".

Petits États insulaires menacés

S’appuyant sur les travaux du GIEC (Groupe intergouvernemental d’étude du climat), le député a indiqué qu’il est "malheureusement certain que les pays en voie de développement seront les plus touchés par les impacts du changement climatique". L’avis de Paul Vergès détaille ces impacts et met en exergue ceux qui toucheront les petits États insulaires, particulièrement vulnérables notamment face aux cyclones et à la montée du niveau des océans.
Paul Vergès a expliqué que ce constat l’avait conduit au nom de la Commission du développement du Parlement européen à recommander que l’aide à l’adaptation de ces pays face aux effets du réchauffement climatique devienne une priorité dans la stratégie d’aide au développement que l’Union européenne déploie vis à vis de ces pays.
S’adressant au représentant du Conseil et de la Commission, Paul Vergès a ainsi résumé la position : "Vous l’aurez compris, pour la Commission du développement, la lutte contre le changement climatique est inséparable de la lutte contre la pauvreté et des objectifs du Millénaire".

Deux questions

En conclusion, le député européen a évoqué, à quelques semaines de la Conférence de Montréal sur la mise en œuvre du protocole de Kyoto, la question majeure de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pour l’élu de La Réunion, 2 questions méritent d’être posées :

- Premièrement, alors qu’aujourd’hui 20% de la population de la planète consomme 80% de l’énergie mondiale, qu’en sera-t-il vers 2050 de la pollution de l’atmosphère quand il faudra répondre aux besoins en énergie de près de 9 à 10 milliards d’habitants ?

- Deuxièmement, comment demander à des pays du tiers monde qui aspirent légitimement au développement de réparer les atteintes à l’environnement sur lesquelles les puissances industrielles ont assis leur puissance actuelle ?
Il faudra selon Paul Vergès trouver les agencements mondiaux pour "dépasser cette contradiction majeure". "Et celle-ci ne pourra l’être, selon lui, que si l’Union européenne donne l’exemple en suivant une politique ambitieuse, volontaire et ferme dans ses efforts pour réduire le niveau d’émission globale des gaz à effet de serre et en faveur du développement durable".

Le soutien précieux du Parlement européen

Dans sa communication, le Conseil a indiqué que la question du changement climatique est prioritaire pour la présidence britannique.
Le Conseil a rappelé que d’ici 2100, la température du globe risque d’augmenter de + de 5,8°C. Il a également souligné que le coût du changement climatique serait colossal. Selon les assureurs, il serait de 150 milliards de dollars chaque année !
Le commissaire à l’Environnement, M. Dimas, a remercié la Commission du développement, de l’industrie et de l’environnement pour leurs contributions respectives.
Il a souligné que l’année 2005, avec les inondations en Europe centrale, la sécheresse et les nombreux cyclones, fut celle de tous les dangers. "L’année 2005 est l’année la plus chaude de toute l’histoire de l’humanité", a-t-il déclaré.
L’un comme l’autre ont salué le rôle du Parlement européen qui est un soutien précieux dans les efforts de l’Union européenne en faveur de la mise en œuvre du protocole de Kyoto.


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