Prise de conscience de la part des décideurs

La migration reconnue conséquence des changements climatiques

4 janvier 2012, par Céline Tabou

Le rapport de l’Office Internationale des migrations a salué la « prise de conscience accrue de la part des décideurs » vis-à-vis des « conséquences des changements environnementaux sur la migration ». En effet, depuis décembre 2010, avec les accords de Cancún, la migration est reconnue comme une conséquence des changements climatiques.

Mais les rapporteurs s’alarment du manque d’intérêts pour « les effets des changements climatiques et environnementaux et des catastrophes naturelles sur la migration ». Les états membres des Nations Unies n’ont pas « arrêté leurs politiques nationales en la matière. De fait, les mécanismes de coopération internationale et les politiques régionales et nationales de gestion des flux migratoires environnementaux n’en sont qu’à leurs débuts ».

Certains états développés ont encouragé des politiques environnementales, comme en France avec le Grenelle de l’environnement, mais celles-ci s’avèrent « ponctuelles et ne s’inscrivent pas dans un système cohérent de gestion des migrations ». Toutefois, plusieurs pays ont décidé d’adopter des dispositions législatives ou de favoriser les consultations et le débat sur les solutions potentielles aux problèmes de la migration environnementale, permettant de mettre les questions de migration et d’environnement au sein même du débat politique d’un point de vue national, mais aussi international, lors des conférences mondiales sur le climat.

Les accords de Cancún conclus lors de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 2010 au Mexique se révèlent être « le résultat le plus important de l’année sur la question de la migration et de l’environnement ». Le rapport a tenu à soulever l’un des éléments des accords qui est le Cadre de l’adaptation de Cancún, faisant référence aux migrations et aux déplacements dans le contexte de l’adaptation. « La Conférence des Parties invite toutes les Parties à renforcer, au titre du Cadre de l’adaptation de Cancún, l’action engagée pour l’adaptation, compte tenu de leurs responsabilités communes mais différenciées et de leurs capacités respectives, ainsi que de la spécificité de leurs priorités nationales et régionales de développement, de leurs objectifs et de leur situation, en s’acquittant notamment des tâches suivantes : […] Adoption de mesures propres à favoriser la compréhension, la coordination et la coopération concernant les déplacements, les migrations et la réinstallation planifiée par suite des changements climatiques, selon les besoins, aux niveaux national, régional et international ».

Pour l’OIM, la mention des migrations dans ces accords est « une étape importante sur la voie d’une plus grande concertation à l’échelle mondiale pour faire face aux migrations induites par le changement climatique et promouvoir des mesures concrètes visant à réduire la vulnérabilité et à renforcer les capacités d’adaptation, notamment parmi les populations les plus touchées dans les pays en développement ».

Céline Tabou


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