Inondations en Chine et feux de forêt en Californie

La protection de la population oubliée des débats politiques à La Réunion

25 juillet 2016, par Manuel Marchal

Grandes inondations en Chine et gigantesques incendies en Californie rappellent l’impact grandissant des phénomènes climatiques extrêmes dans le monde. La Réunion n’est pas à l’abri. Mais cette question est absente des débats politiques alors que ce sont les décideurs réunionnais qui seront responsables en cas de manquement dans les mesures de protection de la population.

Vue aérienne d’une partie des dégâts en Chine.

La semaine dernière, des pluies diluviennes sont tombées sur le centre de la Chine. Le dernier bilan fait état de 114 morts et de 100 disparus. À cela s’ajoutent d’importants dégâts matériels. C’est toute une région qui est bouleversée. Une fois les rivières revenues à un niveau normal, il faudra reconstruire.

En Californie, plus de 8.000 hectares de forêts sont déjà parties en fumée. La sécheresse rend plus probable la survenue de pareilles catastrophes.

Dans les deux cas, il est difficile de dire que le changement climatique est étranger à ces événements. En Chine, les précipitations ont surpris par leur ampleur à cette période de l’année, alors que la Californie est depuis quelques étés ravagées par de spectaculaires incendies.

Dégâts des fortes pluies

Ces faits rappellent les dangers pour La Réunion. Près du tiers de la population vit dans des zones à risque. Notre île se situe en effet en zone tropicale et elle détient des records du monde de pluviométrie. Quelques heures de pluie pour créent aussitôt des scènes de désolation. Pour la première fois depuis 45 ans, une tempête tropicale s’est développée en plein mois de juillet dans la région et elle est passée au large. Cela a suffit pour provoquer un éboulement sur la route du cirque de Salazie, provoquant l’isolement de milliers de personnes. Les inondations en Chine rappellent que les eaux de ruissellement sont les plus dangereuses, or La Réunion est parcourue par des centaines de ravines qui sont autant de torrent en furie potentiels. De plus, l’urbanisation des pentes empêche l’eau de pluie de pénétrer aussi facilement dans le sol, ce qui donne des volumes d’eau plus importants qui s’écoulent jusque dans les villes situées sur le littoral, là précisément où se concentre une grande partie de la population et l’essentiel des infrastructures. D’où l’importance de protéger la population de ce danger.

Le partage de l’eau

Les incendies qui ravagent chaque année d’importantes superficies de forêts ne sont pas le seul problème lié à la sécheresse. Les perturbations dans la distribution de l’eau potable en sont un autre. Mais pendant que la température moyenne de la planète augmente, sa population suit la même tendance. La Réunion est dans cette dynamique. Avec 850.000 habitants, le manque d’eau en période sèche entraîne des coupures pour préserver la ressource, qu’en sera-t-il avec un million d’habitants dans une vingtaine d’années, au moment où les effets du changement climatique seront au moins tout aussi présents qu’aujourd’hui ?

Une étrange route en mer

Dans le monde, les phénomènes climatiques font d’importants dégâts. Chaque semaine vient le rappeler. L’anticipation de ces phénomènes est une question de sécurité publique. Ce n’est malheureusement pas la principale préoccupation dans les débats politiques à La Réunion. Or que ceux qui veulent le pouvoir ou s’y maintenir sont ou seront responsables des mesures mises en œuvre pour protéger la population des effets des phénomènes climatiques extrêmes. Mais là encore La Réunion se distingue : le principal investissement est une route dans la mer, la zone de tous les dangers à l’heure du changement climatique.

M.M.

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