Lutte contre le réchauffement climatique

La publicité pour les énergies fossiles interdite

24 août 2022

Il est désormais interdit de promettre qu’un produit respecte le principe de « neutralité carbone ». Cependant, le gaz ne sera soumis à cette interdiction qu’à compter du 30 juin 2023.

Depuis ce 22 août, il n’est plus permis aux entreprises de faire de la publicité pour les énergies fossiles. Cette mesure est prévue par la loi « climat et résilience », votée en 2021. Il « est interdite la publicité relative à la commercialisation ou faisant la promotion des énergies fossiles ». Cette interdiction concernera les produits pétroliers, les énergies issues du charbon minier et l’hydrogène carboné.

Le gaz, en revanche, bénéficie d’une exemption temporaire et verra sa publicité autorisée jusqu’au 30 juin 2023. Pour Edina Ifticene, de Greenpeace France, "une fois de plus, les lobbies ont raison de la politique du gouvernement. Après avoir insisté pour inclure le gaz fossile dans le cadre de la taxonomie européenne, la France refait un cadeau à l’industrie du gaz fossile !".

Les publicités pour des énergies fossiles sont « une aberration à l’heure de l’urgence climatique » et « il est temps d’interdire à l’échelle européenne les publicités, partenariats et mécénats pour toute entreprise vendant des biens et services fossiles », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Greenpeace France estime que le gaz naturel émet beaucoup moins de CO2, alors que le charbon lors de la combustion, « pourrait être aussi néfaste pour le climat » que ce dernier notamment « en raison des émissions de méthane sous-déclarées ».

Le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine et possède un pouvoir très réchauffant. Ses émissions sont liées à l’activité humaine et les énergies fossiles représentent le deuxième secteur émetteur après l’agriculture.

Or cette mesure d’interdiction permet au gouvernement "d’être en conformité avec le droit européen dans la perspective de la fin des TRV gaz, qui intervient en 2023. S’ils n’ont pas accès à la publicité, les fournisseurs alternatifs de gaz ne peuvent pas se démarquer de l’acteur historique et ce serait considéré comme une barrière à l’entrée", avait expliqué l’entourage de la ministre de la Transition écologique de l’époque, Barbara Pompili.

Le respect du principe de « neutralité carbone » pour le gouvernement est une mention, basée sur le principe de « compensation » ; c’est-à-dire que l’entreprise soutient des technologies dites « d’élimination » du dioxyde de carbone. Et ces financements compensent les émissions de gaz à effet de serre issues de la production de ses produits.

Mais à compter du 1er janvier 2023, cela ne sera plus possible, sauf si le produit ne soit assorti d’un « bilan des émissions de gaz à effet de serre du produit ou service concerné couvrant l’ensemble de son cycle de vie ». Le gouvernement tient ainsi à éviter le « greenwashing » de la part des entreprises.


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