10 ans après le vote unanime de la loi proposée par le Réunionnais Paul Vergès

La Région Île-de-France adopte son Plan climat

27 juin 2011

Voici 10 ans, le Parlement a voté à l’unanimité une loi proposée par Paul Vergès, sa motivation était de faire de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre une priorité nationale. 10 ans plus tard, la collectivité territoriale la plus peuplée de la République vient d’adopter un Plan climat. Voici un communiqué du Conseil régional d’Île-de-France expliquant les enjeux de cette décision.

« La Région a adopté ce 24 juin son Plan climat. Une stratégie globale mais aussi 24 actions concrètes pour lui permettre de répondre à l’urgence écologique et sociale.

Chaque année, 79 millions de tonnes équivalent CO2 (bilan carbone®2005) sont émises en Île-de-France. Beaucoup trop. Réchauffement climatique, émission de gaz à effet de serre... La situation actuelle a non seulement des conséquences écologiques déterminantes pour l’avenir de la région et de la planète, mais également des conséquences importantes en matière économique et sociale. La Région a donc décidé d’agir et de se doter d’un Plan climat. Fruit d’un travail de consultation et de diagnostic entamé dès 2009, ce Plan a été adopté ce 24 juin en séance plénière.

Le Plan précise les mesures nécessaires à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et les actions d’adaptation à envisager sur le territoire francilien pour faire face aux impacts du changement climatique. Pour le président de la Région, Jean-Paul Huchon, « aujourd’hui, nous passons un cap. Avec ce Plan, l’ensemble des actions menées ou aidées par la Région ne pourra plus se faire sans prendre en compte l’urgence écologique et sociale que nous impose la situation actuelle. Ce Plan est un programme concret qui va considérablement transformer le visage de l’Île-de-France dans les 20 prochaines années.

Trois objectifs cadres

Conforme à la loi du 12 juillet 2010, qui rend obligatoire les plans climats énergie territoriaux pour les régions, départements et collectivités de plus de 50.000 habitants, le Plan régional climat (PRC) se structure autour de trois objectifs cadres :
- L’exemplarité : avoir un effet d’entraînement à travers la gestion du patrimoine, les financements et la commande publique ;
- L’atténuation : réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ;
- L’adaptation : anticiper le futur en adaptant le territoire aux effets du changement climatique.

Le PRC s’articule évidemment avec l’Agenda 21 d’Île-de-France, ainsi qu’avec l’ensemble des autres dispositifs régionaux tels que le Plan de déplacements urbains d’Île-de-France (PDUIF), la Stratégie régionale du développement économique et de l’innovation (SRDEI), adoptée également lors de cette séance, le Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles (CPRDFP), le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) et les États généraux de la conversion écologique et sociale (EGCES).

24 actions et chantiers concrets

Le Plan propose non seulement des préconisations stratégiques sur l’ensemble des politiques régionales, mais aussi une série de 24 actions et chantiers concrets, privilégiant le court et le long terme. Développées parallèlement aux préconisations, ces actions traduisent une volonté de passer à l’acte rapidement via les dispositifs existants ou par l’adoption de politiques-cadres à relatif court terme.
Si elles touchent à la plupart des secteurs dont la Région a la charge (énergies, lycées, bases de loisirs, transports, agriculture…), ainsi qu’aux pratiques de l’administration régionale elle-même (nouvelles méthodes de travail, plan de déplacement), ces actions se veulent avant tout un outil de mobilisation des « acteurs » et des territoires franciliens. L’une d’entre elles prévoit également la création d’un Club climat, instance d’échange et de suivi réunissant l’ensemble des acteurs du PRC en Île-de-France (collectivités, élus régionaux, associations, partenaires sociaux et CESER). Le lancement de ce Club climat qui sera chargé de mettre en oeuvre des actions permettant d’atténuer et de s’adapter au changement climatique, est prévu à l’automne prochain ».


Et à La Réunion ?

Pendant de nombreuses années, La Réunion a fait figure de pionnière dans la lutte contre le changement climatique. En 1999, la Région lance le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025 et favorise la création des outils pour y parvenir. En 2002, notre île est un des premiers territoires à signer un Agenda 21. En 2007, lors des 3èmes Rencontres réunionnaises du développement durable, la Région annonce sa volonté d’adopter un Plan climat territorial. Ce projet est en partenariat avec l’Observatoire national des effets du réchauffement climatique (ONERC). Une étude est lancée pour identifier les principales causes des émissions de gaz à effet de serre : le transport et les centrales thermiques. La Région met alors en place une fiscalité sur le principe pollueur-payeur : plus forte taxation des voitures importées les plus polluantes, exonération d’octroi de mer pour les voitures zéro émission, hausse de la taxe sur le charbon et le fuel destinés à brûler dans les centrales thermiques pour produire de l’électricité.
L’autre volet de cette stratégie, c’est le remplacement des énergies fossiles par les énergies renouvelables.
Tous ces projets connaissent un coup d’arrêt depuis mars 2010. Première décision du nouveau président de la Région, l’UMP Didier Robert : l’arrêt de la géothermie. L’UMP à Paris décide de stopper le développement du photovoltaïque. Toute la dynamique réunionnaise est cassée et de collectivité en avance, nous allons être en retard. C’est ce que rappelle le vote du Plan climat de l’Île de France.

TrainDidier RobertPaul Vergès

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus