Visite de la délégation européenne GUE/NGL

La Réunion de tous les défis

16 février 2005

À l’occasion de la rencontre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le président de la Région Réunion a convié une délégation* de la Gauche unitaire européenne/Gauche Verte nordique (GUE/NGL), dont il est député, à venir constater les réalités de notre région insulaire de l’océan Indien. Les questions de la réforme sucrière et l’exploitation des énergies renouvelables seront également au programme de cette visite de deux jours.

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Francis Wurtz, président du GUE/NGL, a rappelé hier midi, à l’arrivée de la délégation reçue par le vice-président de la Région Réunion, Pierre Vergès, à l’aéroport de Gillot, les trois principaux objectifs de cette visite à la fois brève et dense.
Il considère tout d’abord comme une chance de participer à la séance d’ouverture du GIEC, le jour de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, visant à une limitation de 5,2% des émissions de gaz à effet de serre sur la période 2008-2012 pour lutter contre le changement climatique. La présence de la délégation permettra, selon le député au Parlement européen, d’affirmer "notre attachement très fort à cette bataille de civilisation, notre volonté d’adaptation aux conséquences des changements climatiques et de promotion des mesures de développement pour les régions les plus vulnérables, comme ici à La Réunion".

Étude d’impact avant la réforme sucre

En ce qui concerne plus directement La Réunion, notamment dans ses relations avec l’Union européenne, la question de la réforme sucrière interpelle particulièrement les membres de la délégation qui souhaitent se rapprocher de la réalité de terrain et des exigences vis-à-vis de l’Union européenne. Pour cela, rencontres et échanges entre les acteurs de la filière et la délégation sont au programme de la visite.
Conscient des valeurs sociales, économiques, culturelles que représentent le sucre et la filière canne pour La Réunion, Francis Wurtz, au même titre que Paul Vergès, soutient la mise en place d’une étude d’impact avant l’application de la réforme. L’idée de baisser de façon drastique le prix du sucre, de diminuer les quotas et de décupler les aides sont pour lui des "solutions irresponsables" qui préparent la fin de la filière, sans alternative. Il est impératif qu’avant la mise en place du nouveau régime, d’ici la fin juin 2006, la compensation financière tienne compte du caractère vital de cette culture pour notre région et son développement, culture qui emploie 12.000 personnes et mobilise 70% des terres arables.

La Réunion créative

Enfin, le dynamisme exemplaire de La Réunion en termes de recherche sur les énergies renouvelables interpelle particulièrement la délégation. Énergie solaire, hydraulique, éolienne, études géothermique et de la houle marine : Francis Wurtz estime que face à l’effort considérable mené localement pour utiliser tous les atouts de notre nature, "il ne faut pas parler de La Réunion qu’en termes de difficulté, mais aussi de création". Objectif emblématique de Paul Vergès de parvenir à l’autosuffisance, ses capacités d’anticipation pour répondre aux enjeux climatiques de notre siècle, s’offre selon lui comme un exemple. "En tant que Français, je suis fier d’essayer de montrer cette détermination aux collègues européens".

Estéfany

(*) Composition de la délégation : Francis Wurtz, député au Parlement européen, membre de la Conférence des présidents, membre de la Commission des affaires étrangères et membre de l’Assemblée parlementaire ACP-UE. Luisa Morgantini, députée italienne au Parlement européen, présidente de la Commission développement du Parlement européen et membre de l’Assemblée parlementaire ACP-UE. Kartika Lintard, députée néerlandaise au Parlement européen et membre de la Commission développement. Jonas Sjostedt, député au Parlement européen, membre de la Commission environnement et membre de l’Assemblée parlementaire ACP-UE.


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