Tornades aux États-Unis, inondations en Amérique du Sud et en Grande-Bretagne

La Réunion doit être protégée des effets du changement climatique

29 décembre 2015, par Manuel Marchal

Inondations en Amérique du Sud et en Grande-Bretagne, tornades aux États-Unis, températures très nettement supérieures à la normale dans l’hémisphère Nord, le changement climatique fait la une de l’actualité en cette période. Quelques jours après l’Accord de Paris, cela prouve que c’est un défi urgent. Mais à La Réunion, des responsables politiques font comme si cette réalité n’existait pas, et ils ont le soutien du gouvernement et de son opposition. Si le cadre ne change pas pour remettre en cause ce système, La Réunion ira droit dans le mur.

Que restera-t-il du centre historique de Saint-Denis avec la montée du niveau de la mer ?

À New York en plein mois de décembre, le thermomètre franchit la barre des 20 degrés. C’est une température estivale alors que la saison est l’hiver. Les conséquences sont dramatiques. Une série de tornades a ravagé l’Est et le Sud des États-Unis, faisant au moins 43 morts et de nombreux sinistrés. En Europe, les arbres fleurissent. Des producteurs sont affolés. Normalement, il devrait geler. Si les températures reprennent leur cours normal ne serait-ce que pendant quelques jours, alors les fleurs seront détruites par le gel et tout sera perdu.

En Amérique du Sud, des inondations ont amené à l’évacuation de plus de 100.000 personnes. En Grande-Bretagne, des crues ont poussé le gouvernement à mobiliser l’armée pour venir au secours des sinistrés. Tous ces phénomènes extrêmes montrent que le changement climatique est bien là. Et ce n’est qu’un début, car les pollutions émises aujourd’hui mettront longtemps à venir s’agglutiner dans l’atmosphère, augmentant encore le réchauffement climatique à cause de l’effet de serre.

Quelques jours après la COP21

Ces événements surviennent peu de temps après la conférence de Paris sur le Climat. Au terme de deux semaines de négociations, 195 États ont réussi à s’entendre sur un texte commun. Il fixe notamment comme but la transition vers une nouvelle civilisation, capable de fonctionner sans utiliser de pétrole ou de charbon. Il place aussi comme priorité la protection de la population contre les effets du changement climatique qui touchent en premier lieu les îles et les régions littorales. Pour financer cette adaptation, un fonds annuel de 100 milliards de dollars sera mobilisé. Ces décisions marquent une prise de conscience mondiale, pour une action rapide. Les phénomènes climatiques extrêmes de ces derniers jours rappellent que le statu quo n’est plus possible, et que l’Accord de Paris ne peut souffrir de retard dans son application.

Huguette Bello et Didier Robert pour une route en mer

À La Réunion, cette réalité est ignorée par des responsables politiques. Il suffit de voir les programmes des deux listes qui étaient présentes au second tour des élections régionales. Celle conduite par Didier Robert propose de construire une ville de 40.000 habitants quasiment au niveau de la mer, ainsi qu’un nouveau port en eau profonde à Bois-Rouge. Celle dirigée par Huguette Bello est d’accord avec le projet phare de Didier Robert : construire une route en mer, dite NRL.

Les deux font comme si le changement climatique ne concernait pas La Réunion.

PS et LR d’accord pour une route en mer

D’autres responsables politiques à Paris partagent cet aveuglement. Le gouvernement a ainsi donné à Didier Robert toutes les autorisations pour continuer son projet de NRL, même quant le Conseil national pour la protection de la nature a voté unanimement contre. En visite à La Réunion au mois de juin, Manuel Valls avait été dans le même sens.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Alain Juppé a fait part de son accord avec le programme de la liste de Didier Robert. Cela veut donc dire qu’il soutient non seulement la NRL, mais aussi la ville nouvelle de 40.000 habitants, Ecocité de Cambaie, et le projet de port à Bois-Rouge.

Autant dire que si le cadre ne change pas, La Réunion ira droit dans le mur. Le changement climatique n’est plus une menace lointaine, il est urgent que la population puisse avoir le droit de se protéger en étant informée de ce qui se passera.

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