Le 5 mars : Marche réunionnaise pour le climat

La Réunion : futur bouleversé par le changement climatique

27 février 2023

Le 5 mars prochain aura lieu à Sainte-Suzanne la Marche réunionnaise pour le climat afin notamment de sensibiliser la population sur les effets du changement climatique à La Réunion et les actions entreprises pour l’atténuer. Le 17 février dernier à l’Université de La Réunion, le CCEE a présenté la première partie d’une étude sur l’impact du changement climatique à La Réunion et dans sa région. Cette étude s’intitule « La Réunion à l’horizon 2040 : une île face au changement climatique, état des lieux des politiques d’adaptation 2022 ». Elle donne l’ampleur du défi que les Réunionnais devront relever. Voici un extrait de cette étude relatif à La Réunion.

« Quel que soit le scénario, les prévisions thermiques suggèrent une augmentation de la température moyenne inévitable. Les modélisations réalisées par Météo France, promettent même pour La Réunion, un avenir caniculaire. En effet, selon le scénario le plus optimiste, RCP 2.6, même une politique visant à faire baisser les concentrations en CO2 ne permettrait pas une stabilisation des températures d’ici à 2040. Une augmentation moyenne des températures de 0,8 degré serait commune aux deux scénarios impliquant des actions politiques. Sans aucune politique climatique, le constat d’une augmentation d’un degré à l’horizon 2040 est assez alarmant puisqu’il s’inscrit dans une trajectoire atteignant « +3 °C » en 2100, dépassant largement les deux degrés maximum des accords de Paris.

Sécheresse et intensification des précipitations extrêmes

Dans le contexte du réchauffement climatique, on peut s’attendre à une intensification des précipitations extrêmes au cours du XXIe siècle confirmées par les données BRIO à La Réunion. Le nombre de jours de précipitations extrêmes (cumuls quotidiens supérieurs à 300 mm en un lieu) devraient y augmenter de 10 à 20 % dès la seconde moitié du siècle. Dans le même temps, les modèles s’accordent sur une baisse moyenne des précipitations annuelles dans le bassin à l’horizon 2060-2100. L’amplification des contrastes saisonniers devrait ainsi compliquer la gestion de l’eau en saison des pluies (inondations) et en saison sèche (sécheresses). En scénario pessimiste, la baisse des précipitations pourrait atteindre 10 % à 40 % sur la saison juillet-août-septembre selon la zone. Une baisse sensible de 20 à 30 % des précipitations sur le dernier trimestre de l’année présage un allongement de la saison sèche avec un probable retard de démarrage de la saison des pluies. Il devrait en découler des épisodes de sécheresse plus fréquents et plus sévères sur des périodes de l’année où les ressources en eau sont déjà déficitaires, avec un fort stress hydrique pour la végétation et les cultures.

Hausse du nombre des cyclones très intenses

Les simulations régionales disponibles montrent une probable diminution du nombre total de systèmes dépressionnaires dans le sud-ouest de l’océan Indien, un nombre de systèmes intenses ou très intenses constant ou en hausse, et une probable augmentation du maximum d’intensité cyclonique. En outre, la bande de latitude où l’on observe actuellement les maximums d’intensité cyclonique devrait migrer vers le sud, se traduisant par un risque accru de passage d’un système dévastateur touchant les îles Maurice et La Réunion.
Dans un futur réchauffé, les contrastes saisonniers et intra-saisonniers seront ainsi fréquents, avec une alternance de périodes d’importante sécheresse et d’épisodes de fortes précipitations. Cela pose des enjeux importants pour les populations, à la fois de limitation du ruissellement et de stockage de l’eau en période de sécheresse. Il faudrait donc amorcer une transition vers des systèmes innovants pour les infrastructures et la gestion de l’eau dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien.

Utilisation de la climatisation 250 jours par an

À l’horizon 2050, une augmentation inévitable des besoins en climatisation des réunionnais semble se dessiner. Jusqu’en 2040, là encore les scénarios à politique climatique suivent la même trajectoire et annoncent un nombre de jours annuels de climatisation de 250 environ. Au-delà de cette date, une stabilisation des besoins en climatisation est envisageable dans un scénario impliquant une politique visant à faire diminuer les concentrations en CO2, mais de fortes augmentations sont à prévoir dans le cadre de scénario incluant une politique de stabilisation des concentrations en CO2 (450 PPM en 2100) et dans un scénario sans aucune mesures climatiques nouvelles (plus de 700 en 2100). »

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Messages

  • Bien résumé et présenté tout ça, alors pourquoi ne pas commencer au plus vite ? Le fameux train péi, TER reliant Ste Rose à St Joseph sera un bon exemple de réaction face à ce qui nous attend ! Ne soyons pas optimiste (tout ça s’arrangera sans rien faire, faisons confiance à la science, les responsables sont assez forts, tout ira bien, faut pas s’en faire), ni pessimiste (tout est foutu, on va trinquer, c’est la faute des babyboomers, devenus des bobos, qui ont bien profité des 30 glorieuses, ont connu le plein emploi, la révolution de Mai 68, la retraite à 60 ans, les primes de départ en pré retraite même aussi parfois...) mais lucides, réalistes. On peut encore changer en s’y mettant vraiment, qui à oser déranger, provoquer, mettre au pied du mur les élus qui parfois sont soit sous informé, ou gênés, liés à tout ce qui bloque, un véritable paradoxe alors qu’ils sont aux manettes, ont voulu être responsables, dont la majorité en principe a donné sa confiance. Sans oublier que les jeunes sans vraiment de perspectives actuellement, même diplômés, auront enfin l’opportunité de participer au changement en mieux, que ce soit pour les études, les chantiers eux même, puis l’exploitation, la sécurité, la maintenance. Bref, quand on veut vraiment, on peut avec le soucis d’améliorer le présent qui en a bien besoin, il n’y a qu’ voir les sempiternels encombrement routiers avec tous ces véhicules qui encombrent, brisent le silence et réchauffe l’air que l’on respire chargé en micro particules cancérigènes, beurk ! Quel gâchis à long terme quand on réfléchit, ce n’est vraiment pas raisonnable ! Arthur.