« La Réunion peut être le laboratoire et la vitrine du développement durable »

8 juillet 2008, par Edith Poulbassia

Visite de terrain le matin, présentation du projet Gerri le soir. Acteurs politiques et économiques se sont réunis à l’Hôtel de Région hier pour un rappel des grands piliers du plan Réunion 2030.

Gerri doit permettre à La Réunion d’effectuer « un saut qualitatif » vers le développement durable, a précisé Paul Vergès. Le programme s’articule ainsi avec les TIC, le développement et l’innovation agricole, la biodiversité. Le champ d’action de Gerri englobe les énergies renouvelables, le stockage et la maîtrise des énergies, l’urbanisme, les transports, le tourisme.

Gerri, c’est d’abord arriver à stabiliser la consommation d’énergie d’ici 2020, à tous les niveaux de la société, de la simple consommation personnelle aux entreprises, et à l’agriculture. En parallèle, Gerri se fixe l’objectif de remplacer 50 à 100% des voitures de l’île par des véhicules électriques et 30% des déplacements par le transport en commun. En matière d’énergies renouvelables, 75% des besoins seront assurés en 2020 par le solaire, ou l’éolien, la biomasse, la méthanisation. Mais la géothermie et l’énergie de la mer feront de La Réunion « un laboratoire d’expérimentation », ces énergies devraient prendre le relais du solaire.

Pour les constructions, le référentiel Perene, qui détermine les règles thermiques, devrait être opérationnel à la fin de l’année. 8.000 logements sociaux seront construits, selon ce référentiel, sur 3 ans, ainsi que des écoles et crèches. La Réunion de demain comptera 60 logements par hectare, une densification qui devra se réaliser au sein d’écoquartiers (autosuffisance énergétique, économe en déplacements, maîtrise des eaux pluviales, traitement des déchets, etc...). L’attractivité de l’île devrait profiter au tourisme, avec la construction de structures d’hébergement vitrines de développement durable. Un tel développement aura des conséquences sur l’emploi, « 15.000 emplois créés dans les prochaines 20 années », estime Michel Dijoux de l’association Témergi.

(photo EP)

Pour Jean-Louis Borloo, La Réunion peut être le laboratoire et la vitrine du développement durable grâce à « ce Grenelle permanent » qu’elle incarne, allusion à tous les efforts déployés depuis des années pour tendre vers l’autonomie énergétique. « La spécificité de La Réunion est telle qu’on peut la tirer plus vite vers le développement durable ». La maîtrise de l’énergie ne peut pas se faire contre le progrès social, contre le développement de l’agriculture, etc... Bien au contraire. Exemple significatif, la complémentarité du photovoltaïque et de l’agriculture. Les agriculteurs auront la possibilité d’utiliser ces surfaces en serres pour les cultures maraîchères. Des négociations sont en cours avec les professionnels pour que toute surface agricole soit compensée par un terrain d’égale surface et de même tonnage sucrier. Une convention devrait être signée demain mercredi avec la Chambre d’agriculture.

Edith Poulbassia

Le site Internet Gerri : www.gerri.fr

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