Réunion du Comité de direction de l’OPAR

La Réunion, pôle de recherche incontournable

16 février 2005

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Pour savoir dans quel type de climat l’homme aura à évoluer d’ici 10 à 30 ans, l’Observatoire de physique de l’atmosphère de La Réunion (OPAR) permet la surveillance de l’atmosphère dans la zone de l’Hémisphère Sud, jusque là oubliée. Le Comité de direction de l’OPAR s’est réuni hier à l’Hôtel de Région pour élire les membres de son bureau et mettre en place le futur projet d’installation du site du Maïdo.
En complément des mesures satellitaires déployées par le monde occidental, les stations de mesures au sol, tel que l’OPAR, grâce à un niveau d’équipement pointu, offrent un complément scientifique indispensable pour mieux cerner le problème de la climatologie. Dans le cadre d’une coopération scientifique internationale, l’OPAR a pour mission d’assurer la surveillance opérationnelle de l’atmosphère et notamment de la stratosphère, et d’alimenter les bases de données de la communauté scientifique.

Un outil précieux et attendu

Les instruments de l’OPAR, installés à l’Université du Moufia depuis février 2003, devraient être transférés d’ici 2008 sur le site du Maïdo, au-dessus de la couche limite marine, afin de s’affranchir de toutes formes de pollution. Le budget prévu pour cette opération s’élève à 3 millions 900.000 euros avec une participation de la Région Réunion et du FEDER. La Région en collaboration avec la DIREN établira un cahier des charges visant à inscrire cet aménagement dans son environnement naturel immédiat. Pour les scientifiques de l’OPAR, c’est un site "remarquable et exceptionnel" qui, conjugué à la sensibilité précieuse de notre région vis-à-vis des problèmes climatiques, à une Université de qualité, va permettre de combler les lacunes d’observation des phénomènes climatiques dans la ceinture tropicale.
L’OPAR, troisième grand observatoire français, est actuellement une station secondaire du réseau mondial de surveillance et de détection des changements de la stratosphère. À terme, grâce à la masse et à la qualité de ses équipements, il deviendra la sixième station primaire de ce réseau et la seule située en zone tropicale de l’Hémisphère Sud. La fragilité et la vulnérabilité des îles tropicales face aux conséquences des changements climatiques appellent à de meilleures connaissances scientifiques, complètes et cohérentes. "Nous rattrapons un retard alors que nous aurions du anticiper", soutient Philippe Berne, vice-président de Région soulignant le décalage entre les chercheurs, l’opinion publique et les décideurs.
Grâce à la contribution de partenaires scientifiques (Laboratoire de Physique de l’atmosphère de l’Université de La Réunion, Centre national de recherche scientifique, Institut national des sciences de l’Univers, l’Université de Versailles Saint-Quentin, Institut Pierre-Simon Laplace), du soutien politique et financier de la Région Réunion, le président de l’Université souligne que l’OPAR est une infrastructure de recherche qui va permettre d’accroître le rayonnement de l’Université comme de La Réunion toute entière. Il permettra également aux jeunes Réunionnais intéressés par ce domaine d’étude d’avoir un outil de haute qualité à leur disposition.

Estéfany


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