Alors que le monde est au pied du mur

La Réunion recule

6 octobre 2010, par Céline Tabou

« Vous pouvez rester au point mort ou avancer » : cette déclaration de la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Christiana Figueres. Cette dernière s’adressait aux négociateurs de plus de 190 pays réunis à Tianjin (Chine), pour le 4ème cycle de négociations des Nations Unies sur le changement climatique, avant le Sommet de Cancun. Mais depuis le mois de mars, les décisions politiques prises à Paris et à la Région ne font plus avancer, ni même stagner mais bien reculer.

À l’heure où les grandes puissances mondiales se concertent pour mettre en place une politique climatique, et énergétique, à La Réunion, des décisions politiques font reculer l’île. Pourtant, jusqu’en mars dernier, la politique menée par la Région avait été saluée par de hauts responsables politiques pour son innovation en matière d’énergies renouvelables.

Une fin de non-recevoir

« Vous pouvez rester au point mort, ou avancer. Le temps du choix est venu », a déclaré Christina Figueres. À Cancun, un « résultat concret est nécessaire et urgent », a-t-elle averti. Un an après le désastre de la conférence de Copenhague, la secrétaire exécutive de l’UNFCCC (Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique) préconise, entre autres, le lancement d’un mécanisme pour lutter contre la déforestation, ou encore la suite à donner aux engagements pris par les différents gouvernements pour réduire ou limiter leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), dans le protocole de Kyoto, dont la première période d’engagement s’achève en 2012.
L’accord de Copenhague fixait de limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés, mais sans calendrier et en restant évasif sur les moyens d’y parvenir. Le négociateur chinois pour le climat, Su Wei, a d’ailleurs ajouté, que ces objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment des pays industrialisés doivent être « considérablement revus à la hausse ».

La Réunion était en pointe

Le chef de l’état, Nicolas Sarkozy ne tarissait pas d’éloges, le 19 janvier à Saint-Pierre, en déclarant, « Le projet GERRI est né du Grenelle de l’Environnement, en octobre 2007. Il a été confirmé par le conseil interministériel à l’Outre-mer et s’incarne aujourd’hui dans les projets d’énergies renouvelables et de mobilité durable, les plus grands et les plus avancés de France. C’est formidable que cinq des 10 plus grandes fermes photovoltaïques de France se trouvent ici, à la Réunion, y compris la plus grande, 13,5 mégawatts ».
Aujourd’hui, le programme GERRI est vide, la géothermie est abandonnée, le transport écologique et économique Tram Train est annulé, de nombreux projets visant à répondre aux objectifs du Grenelle de l’environnement ont été supprimés par décision politique. Ces décisions entrainent non seulement un recul en arrière en matière de développement durable, mais aussi un coup d’arrêt sur l’économie réunionnaise.
Ni au point mort et encore moins en position d’avancer, La Réunion recule du fait des décisions concertées de l’UMP à Paris et à La Réunion, c’est-à-dire du gouvernement et de Didier Robert.

Céline Tabou

Energies renouvelablesA la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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