La sécurité alimentaire menacée par des ravageurs

3 septembre 2013, par Céline Tabou

Conséquence du réchauffement climatique, la dissémination des ravageurs a un impact sur la sécurité alimentaire. Dans une étude publiée dans la revue “Nature”, des chercheurs expliquent que la propagation des insectes nuisibles, bactéries, vers et autres champignons constitue « une menace croissante pour la sécurité alimentaire mondiale ».

Daniel Bebber, Mark Ramotowski et Sarah Gurr, de l’Université d’Exeter, ont mis en évidence, dans leur article intitulé "Crop pests and pathogens move polewards in a warming world" (Les ravageurs des cultures et des agents pathogènes se déplacent vers les pôles dans un monde en réchauffement) que « la sécurité alimentaire mondiale est menacée par l’émergence et la propagation des ravageurs des cultures et des agents pathogènes ».

Cette propagation serait principalement facilitée par le transport de personnes, mais surtout une « inquiétude croissante que le changement climatique permet l’établissement de ces ravageurs dans des régions jusque-là inadaptées ».

Pour prouver leur analyse, les chercheurs ont démontré le déplacement de centaines de parasites et d’agents pathogènes vers les pôles Sud et Nord, au rythme de 26,6 km par décennie, depuis 1960. Cette propagation est légèrement plus lente que celle de 17,6 km par décennie annoncée en 2011 pour les animaux sauvages et la végétation.

« Cette propagation découle du réchauffement climatique »

La dissémination accrue des ravageurs est principalement causée par le transport de marchandises, combiné à la hausse des températures. Cette hausse des températures favorise leurs acclimatations à des latitudes nouvelles, menaçant ainsi la sécurité alimentaire mondiale.

Interrogé par l’agence de presse “Reuters”, Daniel Bebber a affirmé que « cette propagation découle dans une grande mesure du réchauffement climatique » , car il existe un lien entre la hausse globale des températures au cours des 50 dernières années et l’implantation accrue des ravageurs.

L’étude s’est basée sur la progression de 612 ravageurs au cours des 50 dernières années. Les auteurs en ont conclu que les ravageurs menacés pouvaient désormais s’acclimater dans des zones auparavant trop basses. Forcés de s’adapter, ces parasites vont s’implanter et ainsi détruire les cultures. En effet, l’étude note qu’entre 10 et 16% des cultures mondiales sont déjà perdues à cause de l’action de ces parasites. « Si les ravageurs continuent de se développer en direction des pôles alors que la Terre se réchauffe, les effets combinés d’une population mondiale en augmentation et de pertes de cultures de plus en plus importantes menaceront sérieusement la sécurité alimentaire mondiale », a précisé Daniel Bebber.

Pour Sarah Gurr, « des efforts plus grands sont nécessaires pour surveiller la dissémination des ravageurs et pour contrôler leur mouvement d’une région à l’autre si nous voulons stopper leur destruction continue des cultures dans un contexte de changement climatique ».

Pour exemple, la pyriculariose du riz est un champignon désormais présent dans plus de 80 pays. Ce parasite a des conséquences dramatiques pour l’agriculture et les écosystèmes, il a notamment contaminé les récoltes de blé, comme au Brésil.

Céline Tabou

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