La surface maximale annuelle de la banquise de l’Antarctique n’a jamais été aussi petite

La surface maximale annuelle de la banquise de l’Antarctique n’a jamais été aussi petite

26 septembre 2023

En février, en plein été austral, la banquise antarctique avait atteint son niveau le plus bas. Par la suite, la banquise s’est refondée à un rythme inhabituellement lent. Cette tendance est observée depuis 2016 et apparaît « liée au réchauffement de la couche supérieure de l’océan », selon un observatoire américain.

La banquise de l’Antarctique a atteint sa surface maximale pour l’année. Or celle-ci n’a jamais été aussi petite depuis le début des relevés scientifiques, a annoncé le 25 septembre l’observatoire américain de référence.

Généralement, la banquise de l’Antarctique fond en été, et se reconstitue en hiver. cependant, le 10 septembre, « la banquise de l’Antarctique a atteint une étendue maximale annuelle de 16,96 millions de km² », a écrit le National Snow and Ice Data Center (NSIDC).

« Il s’agit du plus bas maximum pour la banquise dans les relevés allant de 1979 à 2023, et de loin », selon les scientifiques. L’étendue maximum atteinte cette année est de 1,03 million de km² inférieure au précédent record, soit près de deux fois la superficie de la France.

En février, en plein été austral, la banquise antarctique avait atteint un plus bas, avec une étendue minimum de 1,79 million de kilomètres carrés - un record de fonte - selon le NSIDC. Par la suite, la banquise s’est reformée à un rythme inhabituellement lent, malgré l’arrivée de l’hiver.

Dans l’Arctique, où l’été se termine, la banquise a atteint son étendue la plus basse pour l’année, à 4,23 millions de km², a annoncé le NSIDC. Il s’agit du sixième plus bas en 45 ans de données.

Durant plusieurs décennies, la banquise de l’Antarctique était restée stable, voire s’étendait légèrement. Mais « depuis août 2016, la tendance concernant l’étendue de la banquise de l’Antarctique a pris un virage brutal à la baisse, durant quasiment tous les mois » de l’année, a expliqué le NSIDC.

Les causes de cette situation sont énormément débattues chez les scientifiques, qui ne veulent pas établir un lien formel avec le réchauffement planétaire, car les modèles climatiques ont peiné par le passé à prévoir les évolutions de la banquise antarctique.

Mais cette tendance s’observe depuis 2016 apparaît désormais « liée au réchauffement de la couche supérieure de l’océan », a écrit l’observatoire américain. « Il existe une inquiétude selon laquelle il pourrait s’agir du début d’une tendance de long terme de déclin de la banquise antarctique, sachant que les océans se réchauffent mondialement. »

La fonte de la banquise n’a pas d’impact immédiat sur le niveau de la mer, car elle se forme par congélation de l’eau salée déjà présente dans l’océan. Mais la banquise blanche réfléchit davantage les rayons du Soleil rendant l’océan plus sombre.

La perte de la banquise expose aussi les côtes de l’Antarctique aux vagues, ce qui pourrait déstabiliser la calotte glaciaire, constituée d’eau douce. Sa fonte provoquerait une montée du niveau des océans catastrophique.


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