Les plus pauvres paieront le plus lourd tribut au changement climatique

Le besoin urgent d’une stratégie d’adaptation

9 décembre 2005

Ce sont les plus pauvres, dans les pays les plus pauvres, qui paieront le plus lourd tribut au changement climatique. Mais une véritable stratégie pour adapter les sociétés et leurs économies leur fait toujours défaut. C’est ce qu’explique un article paru hier dans le quotidien “L’Orient-Le jour” que nous reproduisons ci-après.

"Qu’il s’agisse d’un cyclone au Bangladesh ou à la Nouvelle-Orléans, ce sont toujours les plus pauvres qui en supportent les plus lourdes conséquences", a rappelé mardi le ministre indien de l’Environnement, Prodipto Ghosh, en marge de la conférence de l’ONU sur le changement climatique à Montréal.
Cette conférence est entrée dans sa phase cruciale hier avec le début de sa session ministérielle qui aura à décider de l’avenir des efforts internationaux pour lutter contre le réchauffement de la planète.
"La vulnérabilité aux impacts du changement climatique varie selon les capacités d’adaptation, ce qui lie étroitement le changement climatique aux problématiques de développement", a souligné Rajenda Pachauri, président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). "Il est donc indispensable de l’anticiper pour accroître la capacité de résilience des populations". Pour l’expert, qui préside également à New Delhi l’Institut de recherche sur la technologie et l’énergie (TERI), ceci suppose une évaluation précise des objectifs et la mise en place de conditions adéquates : prévisions météo efficaces, système d’alerte précoce, surveillance sanitaire, renforcement des infrastructures de transport en cas d’évacuation... "Il faut inventer une gestion intelligente de l’incertitude", a-t-il plaidé.

"On construit n’importe comment"

Au titre de la Convention de l’ONU sur le changement climatique et du protocole de Kyoto qui en renforce les dispositions, 3 outils de financement - 3 Fonds d’adaptation - doivent aider les États les plus pauvres à faire face aux effets négatifs du réchauffement de la planète. "Inutile de rechercher davantage d’argent : les fonds existent et sont constamment alimentés par les donateurs", a renchéri Bonizella Biagini, directrice des programmes d’adaptation au Fonds pour l’environnement mondial (FEM). "Nous sommes seulement en train de passer de l’évaluation des besoins à l’action sur le terrain", a-t-elle justifié, en citant 2 programmes en cours, à Kiribati (1,5 million de dollars) et en Colombie (4 millions de dollars). "Les pertes liées au changement climatique n’ont fait qu’augmenter depuis 40 ans, mais le pire reste à venir et nous ne répondons pas comme il le faudrait. On construit n’importe comment, y compris dans les pays développés", a jugé Ian Burton de l’Université de Toronto, en proposant d’entamer au plus vite un "examen systématique" avec cette perspective en tête.

(Source “L’Orient-Le jour” )


"Le temps presse"

6.000 manifestants écologistes, dont certains avaient revêtu des tenues imitant l’ours blanc, et jouaient du tambour, ont défilé dans les rues de Montréal pour exhorter les États-Unis et les autres pays participant à la conférence de l’ONU sur les changements climatiques à adopter des mesures efficaces contre le réchauffement de la planète.
"Le temps presse !", lisait-on sur certaines banderoles de ce rassemblement, qui avait des allures de carnaval malgré la température glaciale dans le centre de Montréal.
"Nous allons faire avancer le monde. Nous n’attendrons pas George Bush", a déclaré une militante écologiste à la foule.


La Chine pour "une coopération internationale accrue"

La Chine s’est dite ouverte mercredi à Montréal à "une coopération internationale accrue" à l’avenir pour combattre le changement climatique.
"Nous avons besoin d’explorer une coopération internationale accrue à travers des mécanismes" qui tiennent compte de la situation des différents pays du Nord et du Sud, a déclaré M. Wang Jinxiang, vice-président de la Commission chinoise du développement avec rang de ministre.
Peuplée d’1 milliard 300 millions d’habitants, la Chine est le 2ème émetteur mondial de CO2 derrière les États-Unis. Du fait de l’expansion rapide de son économie, ses émissions pourraient augmenter. La Chine est considérée comme un acteur-clé de l’“Après-2012”, qui est au centre des débats à Montréal.


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