Changement climatique
Le changement climatique oblige à des remises en cause à La Réunion
Déficit des ressources en eau avant la période d’étiage
/ 8 août 2020
La Réunion est touchée depuis plusieurs semaines par la sécheresse alors que la période d’étiage n’a pas encore commencé. C’est notamment l’Est de l’île qui est concerné, alors que cette région est traditionnellement la plus arrosée de notre île. La répétition de ce phénomène a un impact sur notre aménagement et donc sur les investissements. Elle rappelle que le changement climatique est déjà là, et que l’Accord de Paris signé en 2015 doit amener tous les États, entreprises et institutions à élaborer une stratégie d’adaptation aux phénomènes extrêmes et de réduction de la pollution responsable des émissions de gaz à effet de serre. Or, La Réunion ne cesse de régresser depuis plusieurs années dans ce domaine.
La Réunion est touchée depuis plusieurs semaines par la sécheresse alors que la période d’étiage n’a pas encore commencé. C’est notamment l’Est de l’île qui est concerné, alors que cette région est traditionnellement la plus arrosée de notre île. La répétition de ce phénomène a un impact sur notre aménagement et donc sur les investissements. Elle rappelle que le changement climatique est déjà là, et que l’Accord de Paris signé en 2015 doit amener tous les États, entreprises et institutions à élaborer une stratégie d’adaptation aux phénomènes extrêmes et de réduction de la pollution responsable des émissions de gaz à effet de serre. Or, La Réunion ne cesse de régresser depuis plusieurs années dans ce domaine.
Depuis déjà plusieurs années, La Réunion connaît des périodes de sécheresse inhabituelles. Durant l’été, la saison des pluies doit recharger les nappes. Mais mise à part 2018 marquée par le passage à proximité de plusieurs tempêtes tropicales, ces dernières années sont marquées par l’absence de passage de cyclones.
Un autre phénomène remarquable est la situation dans l’Est de notre île. C’est traditionnellement la région la plus arrosée, et également la moins peuplée à l’exception des cirques. Sur la base de cette analyse a été lancé au siècle dernier un projet justement surnommé « chantier du siècle » : le basculement de l’eau de l’Est vers l’Ouest. Le but était de pomper dans l’Est de l’eau en excédent pour l’amener dans l’Ouest, la région sèche et fortement peuplée, en passant par des tunnels creusés à travers les montagnes de l’intérieur de La Réunion.
Quel effet sur le basculement des eaux ?
Aujourd’hui en 2020, il s’avère que la sécheresse touche aussi l’Est. Par conséquent, la ressource en eau y diminue. Au siècle dernier, ce phénomène climatique n’a pas été anticipé par les promoteurs du chantier alors que l’existence du changement climatique et ses conséquences avaient déjà été modélisées depuis les années 1970. En conséquence, il semble difficile d’imaginer que l’eau puisée dans l’Est correspondra au volume prévu initialement pour justifier la construction de l’ouvrage. C’est donc un investissement de plus d’un milliard d’euros qui apparaît aujourd’hui comme en décalage avec l’évolution du climat à La Réunion.
Ce changement climatique est la conséquence du développement du capitalisme dans l’hémisphère Nord à partir du 19e siècle, à cause de la dépendance de ce système économique à des sources d’énergie bon marché à cause de l’exploitation des travailleurs, et polluantes parce que le charbon et les dérivés du pétrole dégagent des gaz à effet de serre. Des pays, généralement anciennes colonies, n’ayant que très peu contribué à la pollution de l’atmosphère sont touchés de plein fouet par des phénomènes climatiques extrêmes meurtriers.
10 ans de politique en faveur du tout-automobile
Mais concernant La Réunion, ne peut-on pas dire que l’arroseur se fait arroser ? En effet, depuis plus de 10 ans, date du changement de majorité à la Région Réunion, cette collectivité a tourné le dos à l’autonomie énergétique de La Réunion en privilégiant des intérêts particuliers à court terme. C’est le choix d’utiliser l’argent prévu pour construire un train dans un projet de route en mer, qui va dans le sens des bénéfices de tout un système construit autour des importations de biens fabriqués à des milliers de kilomètres d’ici : importateurs de carburants, exploitants de centrales thermiques, importateurs de véhicules, transporteurs soit toute une catégorie qui voit dans le train un risque de remise en cause de leurs situations.
Par conséquent, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique a baissé à cause de cette politique privilégiant le tout-automobile et les énergies fossiles. Cela augmente donc la contribution de La Réunion à la pollution de l’atmosphère, et donc au changement climatique.
La crise COVID amène à des remises en cause obligatoires. Elle peut accélérer la prise de conscience qu’un changement est nécessaire. La politique des déplacements à La Réunion en fait partie.
M.M.