À partir de 2009...

Le changement climatique va se faire sentir

13 août 2007

De quoi couper court aux discours des sceptiques qui réfutent le réchauffement climatique sur la base du refroidissement observé depuis 1998. Des chercheurs britanniques ont annoncé vendredi dans la revue “Science” que le réchauffement climatique se fera sérieusement ressentir dès 2009. C’est le résultat des simulations faites par un programme qu’ils ont eux-mêmes développé.

Ce programme prend en compte les températures et circulations de courants dans les océans, des phénomènes météorologiques comme La Niña ou encore les émissions de gaz à effet de serre. Son efficacité aurait été prouvée en testant les années 1982 à 2001, sur lesquelles ses estimations étaient plus proches de la réalité que les modèles précédents.
Les simulations effectuées sur les années à venir (jusqu’en 2014) leur ont permis de constater que, jusqu’à présent, le réchauffement climatique était compensé par des phénomènes naturels. Or, d’ici à 2009, plus aucun phénomène ne sera selon eux capable de contrer les effets des gaz à effet de serre. Après cette date, au moins la moitié des années seront en moyenne plus chaudes que les records actuels, et 2014 devrait être 0,3 degré plus chaude que 2004.
Les scientifiques britanniques expliquent que, jusqu’à présent, les effets du réchauffement climatique étaient compensés par le refroidissement dans une partie du Pacifique et la résistance au réchauffement de l’océan Arctique.
Le réchauffement se fera le plus sentir après 2009, puisque après cette date, au moins la moitié des années seront plus chaudes que les records annuels de chaleur actuellement enregistrés, expliquent les chercheurs. Les chercheurs du bureau météorologique britannique, peu satisfaits des simulations informatiques du climat existantes, ont intégré dans leur propre programme l’effet des températures à la surface de la mer, des émissions de gaz à effet de serre dues aux humains, des changements dans l’activité solaire et l’effet des éruptions volcaniques passées.

Des records de températures

Ils ont ensuite procédé à une simulation sur une période de 10 ans (2005-2014) et ont conclu qu’à court terme, le refroidissement dans une partie du Pacifique et la résistance au réchauffement de l’océan Arctique compensaient la hausse des températures provoquée par les gaz à effet de serre. Mais cet effet compensateur sera momentané et les météorologistes prévoient que sur la période 2009-2014, les températures éclipseront le record de 1998, jusque-là l’année la plus chaude, avec une moyenne mondiale de 14,54 degrés.
Doug Smith, un chercheur de la météo nationale britannique, et ses collègues ont testé leur nouveau modèle sur les années 1982 à 2001 afin de pouvoir comparer les résultats à la réalité dûment enregistrée par les services météorologiques à travers le monde.

Des prévisions fiables...

Selon Doug Smith, la validité du nouveau modèle a été prouvée parce qu’il a donné des résultats bien plus précis pour les températures que les simulations informatiques précédentes. « Les observations d’un refroidissement relatif dans l’Antarctique et la zone tropicale du Pacifique ces dernières années ont été prédites correctement avec le nouveau système, ce qui nous donne confiance en l’efficacité du modèle », a expliqué Doug Smith. Les chercheurs observent que ces prévisions à plus court terme que les études précédentes devraient aider les entreprises et les responsables politiques dans leurs prises de décision. Ils précisent aussi que ces résultats devraient couper l’herbe sous le pied des sceptiques qui mettent en cause l’idée de réchauffement climatique en apportant pour preuve un refroidissement relatif observé depuis 1998.


Il est urgent de mettre en œuvre le Cadre d’action de Hyogo

La Stratégie internationale pour la réduction des désastres (ISDR, selon son acronyme anglais) exhorte les gouvernements à accélérer la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo signé en 2005 et visant à faire face aux effets des changements climatiques.
« Le problème aujourd’hui est que la vulnérabilité de la planète face aux désastres ne fait que s’accroître, et la situation va empirer avec les changements climatiques », a déclaré Salvano Briceño, le Directeur du secrétariat de l’ISDR, dans un communiqué publié (hier) à Genève.
« Nous devons donc agir maintenant pour réduire les risques de conséquences dévastatrices sur les gens et sur leur mode de vie », a-t-il insisté.
L’ISDR rappelle que les inondations ont été à l’origine de 84% des décès lors de désastres naturels entre 2000 et 2005, et ont représenté 65% de tous les dommages et pertes subis, pour un total de 466 milliards de dollars sur la décennie 1992-2001.
Les seules inondations au Royaume-Uni cette année seraient responsables de 12 milliards de dommages.
Alors que les phénomènes météorologiques extrêmes devraient se répéter, l’ISDR encourage les actions qui permettraient de réduire les pertes en vies humaines et les dommages importants subis par les collectivités et les pays.
Le “Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015 : Pour des nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes” a été adopté et signé par 168 pays lors de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui s’est tenue du 18 au 22 janvier 2005 à Kobe, au Japon, dans la préfecture de Hyogo.
L’adoption d’une législation adéquate est fortement encouragée par l’ISDR afin de promouvoir la construction de bâtiments aux infrastructures solides ainsi que de villes et de villages dans des zones qui ne sont pas sujettes aux inondations.
Dans le rapport de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, les 5 priorités dégagées s’attachent à l’importance qu’il faut donner à la réduction des risques de catastrophe aux niveaux national et local, avec l’adoption d’un cadre institutionnel solide pour mener à bien les activités correspondantes.
Le Cadre d’action inclut également la mise en évidence, l’évaluation et la surveillance des risques de catastrophe et le renforcement des systèmes d’alerte rapide.
Il encourage d’utiliser les connaissances, les innovations et l’éducation pour instaurer une culture de la sécurité et de la résilience à tous les niveaux.
Il recommande de réduire les facteurs de risque sous-jacents, en particulier lors de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, ainsi que dans l’aménagement du territoire.
Enfin, une autre priorité est celle de renforcer la préparation en prévision des catastrophes, afin de pouvoir intervenir efficacement à tous les niveaux lorsqu’elles se produisent. Cela passe en particulier par la mise en place de mécanismes d’échange d’informations, par l’organisation d’exercices de préparation aux situations de catastrophes et par la création de fonds d’urgence.

(Sources ISDR-ONU)


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