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par le Dr Raymond Vergès

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Le financement de l’adaptation au cœur des discussions

40 ministres de l’Environnement préparent Cancún à Genève

lundi 6 septembre 2010


Les ministres de l’Environnement d’une quarantaine de pays sont réunis depuis jeudi à Genève pour tenter de faire avancer les négociations… et permettre aux chefs d’État d’affiner leur réflexion en vue du sommet de Cancun. Ci-après un article de Zegreenweb fait le point sur la situation.


La question du financement est actuellement au coeur des tractations climatiques et la grande majorité des experts en conviennent : l’impossibilité de trouver un terrain d’entente pour juguler comme elle le devrait la hausse des températures s’explique en grande partie par sa complexité.
Tous y souscrivent sur le principe : un gigantesque effort financier doit être consenti pour offrir aux pays du Sud des garanties supplémentaires quant à leur avenir. Reste le plus difficile, à savoir s’accorder sur les mécanismes et sur le montant des sommes versées – deux nécessités par ailleurs compliquées par celle d’agir au plus vite.
L’échec des dernières rencontres de Bonn a rappelé si besoin était l’ampleur des défis que doit relever la communauté internationale, qui vu la faillite de Copenhague a dû repartir de très loin. Aucune des réunions de ces derniers mois n’a d’ailleurs débouché sur des avancées concrètes. Pour l’heure on se cherche, on se teste, on se jauge mais le fait est que tous les noeuds ou presque restent encore à démêler.

Effet domino ?

« Le règlement de la question financière est une question essentielle du succès des négociations à Cancun »,
soutient Moritz Leuenberger, conseiller fédéral suisse à l’Environnement. Un avis partagé par Christiana Figueres, Secrétaire exécutive à la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) depuis mai et dont la méthode passera au révélateur fin novembre au Mexique.
Elle a rejoint son prédécesseur Yvo de Boer sur le fait qu’il ne fallait surtout pas espérer que la conférence de Cancun débouche sur un accord contraignant. « Il n’y a pas de formule magique et quelle que soit la prochaine étape, elle ne sera pas non plus une formule magique », estime sans ambages la diplomate costaricienne, qui plaide pour un « processus graduel » plutôt que pour une « solution “big-bang” » (sic) semblable à celle recherchée en vain dans la capitale danoise.
Décidément pragmatique, Mme Figueres considère aussi – et l’écrasante majorité des observateurs lui donne raison – que le déblocage de la question financière pourrait grandement faciliter les discussions sur d’autres dossiers. En particulier ceux du transfert des technologies “propres” et de la préservation des forêts à l’échelle internationale, thématique propulsée ces derniers mois sur le devant de la scène diplomatique mais qui doit encore faire l’objet de nombreux éclaircissements.

Les pays du Sud invités à tempérer leurs exigences

D’après la nouvelle secrétaire, qui en fait un préalable incontournable au succès futur des négociations, les pays développés doivent être disposés à consacrer dix milliards de dollars (environ sept milliards sept cent soixante-dix millions d’euros) à l’aide climatique cette année (NDLR : Sachant que cent milliards de dollars, c’est-à-dire plus de sept cent soixante-dix milliards d’euros, devraient être mis sur la table d’ici à 2020).
« Il existe des raisons justifiables pour comprendre pourquoi (les nouvelles) allocations ne seront pas nouvelles », a-t-elle aussi déclaré à l’attention des pays du Sud, lesquels ont donc été invités à tenir compte du contexte économique dans leurs revendications.
Aucune décision formelle n’est attendue à Genève, théâtre d’une réunion qui ne figure d’ailleurs pas sur le calendrier de l’ONU. La question de l’enveloppe de trente milliards de dollars – vingt-trois milliards d’euros – entre 2010 et 2012 promise lors du sommet de Copenhague sera toutefois réexaminée, et il s’agit aux dires de Gordon Shepherd, chef de la campagne sur le Climat au WWF, d’« un test décisif »
« Je pense qu’on avance sur les sources de financement, mais le problème reste le même : Comment se mettre d’accord sur des éléments séparés en vue d’un accord global ? », s’interroge pour sa part Brice Lalonde, candidat écologiste à l’élection présidentielle de 1981 et ambassadeur climat de la France. Peut-être faut-il précisément, vu les difficultés passées et actuelles, ne plus rechercher à tout prix la concorde d’ensemble, en tout cas pas tant que le fonctionnement onusien n’aura pas été réformé pour limiter les risques d’impasses. Réclamée par certains dirigeants, la refonte ne pourra néanmoins se faire sans l’agrément de tous et ne semble pas encore à l’ordre du jour.
Les gravissimes inondations au Pakistan et la canicule en Russie « nous ont crié qu’un avenir de désastres climatiques n’est pas l’avenir que nous souhaitons ». « Une chose est sûre, nous ne pouvons pas nous permettre une augmentation de désastres de cette sorte », a martelé Mme Figueres, qui impute ainsi directement la responsabilité des catastrophes naturelles de cet été au dérèglement climatique. Sur ce point là aussi ils sont nombreux à la rejoindre.


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