La semaine du 3 au 9 juillet a été la semaine plus chaude jamais mesurée au niveau mondial, a annoncé ce lundi 10 juillet l’organisation météorologique de l’ONU, après que plusieurs records de températures journalières ont été battus.

« Le monde vient de connaître la semaine la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires », a indiqué l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un communiqué.

Après un mois de juin déjà record en raison de la combinaison du changement climatique causé par l’activité humaine avec les premiers effets du retour du phénomène maritime El Niño.

La faute au changement climatique

Les émissions de gaz à effet de serre soutenues, la persistance du réchauffement climatique et l’arrivée prévue du courant chaud El Niño devraient avoir un fort impact sur la hausse des températures.

17,23 degrés Celsius. Le 7 juillet, pour la troisième fois en une semaine, le record de chaleur mondiale moyenne a été battu, après avoir atteint le pallier des 17,01 degrés le 10 juillet.

La mesure, effectuée à partir de données provenant des quatre coins du globe rassemblées par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), « se base sur une combinaison d’observations satellite et de milliers d’observations individuelles in situ », a expliqué Samuel Morin, directeur du Centre National de Recherches Météorologiques (Météo-France et CNRS).

Il s’agit donc d’un indicateur à très grande échelle et une donnée fiable. Jamais le palier des 17 degrés n’avait été atteint avant cet été 2023. Cette moyenne pourrait paraître anodine. Mais pour les spécialistes, il s’agit d’un triste record qui pourrait encore être dépassé au cours de l’été.

Un réchauffement climatique persistant

La montée inexorable des température est favorisée par les impacts du réchauffement climatique. Malgré les confinements successifs durant la pandémie de Covid-19, les émissions de gaz à effet de serre sont toujours aussi soutenues.

La quantité de CO₂ dans l’atmosphère était en effet de 418 parties par million de molécules d’air (ppm) en 2022 selon les données de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Cette donnée est en augmentation de 50% par rapport au début des années 1700.

Cependant, le Co₂ n’est pas le seul gaz à effet de serre, il y a entre autre le méthane, protoxyde d’azote, gaz fluorés... ayant entraîné une augmentation de la température moyenne mondiale de 1,1 degré Celsius depuis la fin du XIXe siècle, selon le ministère de la transition écologique qui s’appuie sur le dernier rapport du GIEC.

Ces données expliquent pourquoi le palier des 17 degrés de température moyenne mondiale a été dépassé de nos jours. « Partout dans le monde, on atteint des pics de chaleur beaucoup plus forts », a expliqué Samuel Morin.

« On bat environ dix fois plus de records de chaleur que de froid aujourd’hui. Tout cela est cohérent avec un système climatique qui accumule de plus en plus d’énergie sous l’effet de ces augmentations de teneurs en gaz à effet de serre », a indiqué ce dernier.

Les mois de juin, juillet et août correspondent à l’été boréal et sont les plus chauds dans le monde. La période est donc plus propice à des records absolus de température moyenne planétaire.

Malgré ces records mondiaux, la hausse de la température n’est pas homogène sur toute la planète : « il y a des endroits ou le réchauffement climatique est plus fort que d’autres, notamment sur les continents », a précisé Samuel Morin, car ce sont les lieux où se concentre la grande majorité des activités humaines.

L’arrivée du courant chaud « El Niño »

Un autre paramètre, plus cyclique, explique pourquoi de nombreux records de température mondiale ont été enregistré, et risque d’être encore battus cet été. Il s’agit de l’arrivée du courant chaud El Niño, annoncé par l’OMM le 4 juillet.

« À ce stade, on est plutôt dans les prémices d’un évènement El Niño très probable », selon le directeur du Centre national de recherches météorologiques. Le phénomène se caractérise par une accumulation d’eau chaude en surface dans le centre et l’est de l’Océan Pacifique qui impacte la température de la planète.

Il s’oppose à La Niña, caractérisée par des courants froids, et se produit tous les deux à sept ans, pour une durée généralement entre 9 et 11 mois. En 2016, date des derniers grands records de chaleur avant juin 2023, la planète sortait d’un épisode El Niño. Samuel Morin a estimé qu’« il est très possible que des records de chaleur mondiale seront amenés à se répéter cet été ».