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Climat : Un dossier de “Libération”
11 juin 2004
Le quotidien parisien “Libération” a consacré un important dossier au réchauffement climatique, dans son édition d’hier, sous le titre générique : « Le pire est pour demain ». Ce que le journal affirme, preuve scientifique à l’appui, décrit ce réchauffement comme une « arme de destruction massive ». Synthèse.
Le premier article de la série publiée par “Libération” s’intitule "Avis de chaleur au fin fond de l’Antarctique". Le journaliste, Sylvestre Huet, retrace les travaux d’une équipe européenne qui a analysé plus de 3 km de glace du pôle Sud. "Des résultats inquiétants qui confirment la rapidité du réchauffement climatique".
Ce “bout de glace”, congelé depuis des centaines de milliers d’années a été examiné sous toutes les coutures par une équipe animée par le climatologue Jean Jouzel. Conclusion des travaux : "les émissions de gaz à effet de serre se sont de nouveau envolées en 2003, s’éloignant toujours plus des objectifs de la Convention climat de l’ONU. Et promettant de bouleverser le climat".
Ce "signal d’alarme" succède à un autre, tiré en 1987 par le glaciologue grenoblois Claude Lorius. "Pour la première fois les scientifiques disposaient de l’histoire simultanée du climat et de l’effet de serre. Ils pouvaient mesurer que celui-ci et les températures moyennes de la planète évoluent bien de concert. Plus l’effet de serre s’intensifie, plus le thermomètre grimpe... et inversement".
Le journaliste explique : "Nous étions partis pour une longue période chaude et calme, d’encore une dizaine de milliers d’années. À condition de respecter l’une des données du passé : un effet de serre uniforme, comme ce fut le cas au long des 28.000 années de cette ère chaude, la plus proche de la nôtre en termes d’énergie solaire reçue par la Terre".
Ce qui n’a pas été le cas, l’être humain étant passé par là, lui qui "a pris rang parmi les forces géologiques qui sculptent le nouveau visage de la Terre". Pour le journaliste, "la canicule de 2003 deviendrait la norme pour le climat français après 2050. Tandis que le climat planétaire, bouleversé à grande vitesse, soumettrait à rude épreuve économies, sociétés et relations internationales".
Et d’expliquer que les chercheurs européens ont une "pole position" au sein du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat mis en place par l’ONU). Il s’interroge : "cette pole position de l’Europe poussera-t-elle l’Union européenne à prendre la tête d’un mouvement mondial de restriction des émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement en cours ?".
D. B.
Plus 3 à 8 degrés...
Le deuxième article du dossier de “Libération” est consacré à un entretien avec Jean Jouzel, celui qui a dirigé l’opération scientifique d’analyse de la glace antarctique. Le constat du climatologue est dramatique : "Nous avons explosé le compteur des gaz à effet de serre" explique-t-il au journaliste. "La teneur en gaz carbonique est déjà passée de 280 à 370 ppm (parties par million) depuis la révolution industrielle. Et le méthane a grimpé de 650 à 1.750 ppb. Plus grave : si nous persistons à augmenter nos émissions - par l’usage massif du charbon, du gaz et du pétrole comme par la déforestation - nous pourrions atteindre près 1.000 ppm de CO2 en 2100. À la stabilité promise par la nature, nous substituons, ce faisant, le risque d’une excursion brutale, instantanée à l’échelle géologique, dans un climat inconnu sur Terre depuis des millions d’années".
Le scientifique est clair : "S’y nous n’y prenons pas garde, nous provoquerons un réchauffement d’environ 3°C à l’horizon 2100 (...). Cette moyenne masque des variations bien plus brutales. De 4 à 5°C sur l’Europe, mais de 8°C à 10°C sur les hautes latitudes nord, les océans se réchauffant moins vite. L’Europe du Nord serait affectée de pluies surabondantes l’hiver, tandis que le pourtour méditerranéen subirait des sécheresses accrues l’été. Inondations pour les villes du Nord, pénurie d’eau, source de conflits géopolitiques, au sud. Une hausse de 50 cm des océans concernerait par ailleurs directement 200 millions de personnes."
"Une hausse pratiquement irréversible et qui se poursuivra plusieurs siècles au même rythme. La fonte accélérée des glaciers continentaux modifiera le régime des fleuves. La biodiversité souffrira en raison de la rapidité des changements. Nous pouvons donc, en un demi siècle, enclencher un bouleversement climatique majeur, irréversible, dont les conséquences pèseront sur nos petits-enfants", déclare le climatologue.
Le journaliste lui demande où se situent les principales incertitudes des scientifiques : "L’amplitude et le rythme du réchauffement demeurent dans une fourchette de deux ou trois degrés pour un même scénario d’émission de gaz à effet de serre. Et il reste très délicat d’explorer les dimensions régionales du changement. La variabilité climatique, donc la fréquence des événements extrêmes, semble devoir augmenter, mais nous avons du mal à la quantifier. De même pour la fréquence des cyclones. Les précipitations, comme les régimes de mousson, résistent à la simulation, alors qu’il s’agit de paramètres décisifs pour l’agriculture et la sécurité alimentaire. Les modes climatiques - El Niño, l’oscillation Nord-Atlantique - sont encore mal compris. Or, ils affectent l’économie, l’agriculture, les pêches (...). Mais il ne faut pas attendre pour agir, en raison de l’inertie du système climatique. Dans cinquante ans, il sera trop tard".
Il y a donc urgence, des efforts doivent être faits à "commencer dès maintenant dans les pays riches - principaux pollueurs historiques - si l’on veut y rallier dans l’avenir des pays en voie de développement qui ont un besoin crucial d’énergie pour sortir des milliards de gens de la pauvreté".
D. B.
"Une arme de destruction massive"
Un article expliquant les conditions dans lesquelles l’étude a eu lieu complète ce dossier de “Libération”. Et il se termine par un éditorial signé Patrick Sabatier, intitulé “Titanic”, dans lequel le chroniqueur explique que "le changement climatique est bien une arme de destruction massive. Ses effets sont lents, mais se font déjà sentir sur la planète. Ils peuvent être aussi dévastateurs pour les générations futures que le sida pour la nôtre. Le rythme du réchauffement, et de l’accumulation des gaz à effet de serre qui y contribuent, est plus rapide qu’on ne l’imaginait".
"Notre capacité à en atténuer les effets (il est déjà trop tard pour l’éviter) diminue" rajoute Patrick Sabatier. "La question n’est plus de savoir comment l’activité humaine change le climat de la planète, mais pourquoi le déni de réalité continue de tenir lieu de politique. L’étude dont nous rendons compte conforte le consensus scientifique sur la réalité et les mécanismes de l’impact d’Homo sapiens sur le climat en raison de son utilisation massive d’énergies fossiles. Incitera-t-elle l’humanité à donner un coup de barre pour éviter que son Titanic planétaire ne frappe l’iceberg apparu sur son radar, mais vers lequel elle continue de foncer à toute vapeur ?".
Quelques chiffres
Entre 1860 et 2000, la température moyenne de la Terre a augmenté de 0,8°C. L’une des causes en est un effet de serre accru par les émissions humaines de gaz carbonique, méthane, protoxyde d’azote par l’industrie, la production énergétique, les transports, la construction, l’habitat, l’agriculture...
Le pire des scénarios : Les chiffres de l’énergie mondiale en 2003 montrent une hausse de 2,2 %, une vive croissance du charbon, du pétrole et du gaz. D’où un emballement des émissions de gaz à effet de serre, en ligne avec la pire des prévisions étudiée par les climatologues : entre 3,7°C et 8,7°C de plus en un siècle.
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