Impacts sociaux du changement climatique

Le plus grand danger : le littoral

24 mai 2011

L’élévation du niveau de la mer est une conséquence du changement climatique. Ce sont donc les populations qui vivent à proximité de la mer qui sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Le rapport de UN-HABITAT prévoit 200 millions d’émigrés au cours des 40 prochaines années. Extrait du Rapport mondial sur les établissements humains.

Le changement climatique n’a pas le même impact sur toutes les catégories de population (minorités marginalisées, hommes/femmes, jeunes/personnes âgées). Concernant la capacité à se préparer et à répondre aux impacts actuels et à venir, les foyers et les communautés qui correspondent à plusieurs catégories de vulnérabilité semblent particulièrement mal lotis. Les impacts du changement climatique accentuent les inégalités entre sexes et entre origines ethniques en frappant généralement plus lourdement les minorités pauvres et les femmes pauvres que les autres catégories de la population. Un cercle vicieux s’instaure alors, selon lequel les groupes marginalisés payent le plus lourd tribut du changement climatique.
Les dégradations environnementales, les sécheresses et l’élévation du niveau des mers provoquées par le changement climatique pourraient entraîner un déplacement de populations permanent et, par conséquent, une intensification des mouvements migratoires nationaux et internationaux. En 2008, environ 20 millions d’individus ont dû migrer suite à des catastrophes naturelles soudaines. En moyenne, les prévisions de déplacements dus aux changements climatiques à venir font état de 200 millions de migrants d’ici à 2050.
Les populations implantées à faible altitude sont particulièrement vulnérables. Et il est possible que des populations entières doivent être déplacées à mesure que le niveau des mers continuera de s’élever et que la subsidence progressera (comme dans le cas de certaines petites îles entièrement situées à trois ou quatre mètres à peine au-dessus du niveau de la mer).
Même si les catastrophes obligent généralement les gens à se déplacer rapidement vers un lieu sûr, les populations pauvres n’ont généralement pas les moyens de fuir, et la perte de leurs biens pendant une catastrophe ne fait que davantage réduire leur capacité à se reloger.
En fonction de l’envergure et de la nature de ces cataclysmes, les mouvements migratoires pourront entraîner des perturbations ou des conflits sociaux, notamment s’ils mettent en contact des populations ayant des antécédents d’antagonismes sociaux ou culturels. Par ailleurs, les nouveaux arrivants sur une zone urbaine donnée pourraient être vus comme des concurrents potentiels sur le plan de l’emploi ou de l’accès aux ressources, ce qui pourrait entraîner une certaine méfiance ou même des conflits avec les populations urbaines déjà établies.


Des migrations sans précédent

D’ici à 2050, 200 millions de personnes pourraient être forcées de se déplacer à cause des changements climatiques. Ce constat est fait dans l’édition 2011 du Rapport mondial sur les établissements humains consacré, cette année, aux villes et aux changements climatiques.
Le rapport, qui a été présenté par le directeur exécutif d’ONU-Habitat au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, fait aussi le constat que plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes, une proportion qui pourrait atteindre les deux tiers dans peu de temps.
De même, les villes côtières d’Afrique du Nord verraient entre 6 à 25 millions de personnes exposées aux inondations du fait de l’élévation du niveau de la mer.


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