Doubler les investissements pour la santé de la planète

Le PNUE appelle à une hausse des investissements dans la protection de la nature

3 décembre 2022

"Le doublement des investissements dans la protection de la nature pourrait apporter un remède à long terme à une multitude de crises auxquelles la planète est confrontée, notamment le changement climatique, la perte de biodiversité et la désertification", a estimé le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans un rapport publié le 1er décembre à Nairobi, la capitale kenyane.

Ce 2nd rapport sur l’état des finances de la protection de la nature indique que les investissements dans la conservation des habitats doivent passer de 154 milliards à 384 milliards de dollars par an d’ici 2025, afin d’assurer un avenir vert, résilient et prospère pour l’humanité.

Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, a déclaré lors d’un point presse que "le consensus scientifique était catégorique sur le fait que les pays devaient augmenter ce financement pour préserver la santé du monde naturel, apprivoiser la crise climatique et éviter l’extinction imminente des espèces".

"Nous devons collectivement et de toute urgence rediriger et augmenter le capital consacré à la nature, au climat et aux activités positives de restauration qui nous ramèneront sur la voie d’une planète stable et riche sur le plan de la nature dont nous pourrons tous bénéficier équitablement", a-t-elle suggéré.

Le rapport du PNUE note que "les investissements positifs pour la nature sont restés en deçà de l’objectif, ce qui n’a fait qu’aggraver la pauvreté, le stress hydrique, la faim, les maladies et les urgences climatiques".

Le Programme assure que les investissements nécessaires pour enrayer la perte de biodiversité, la dégradation des terres et protéger les communautés vulnérables de la crise climatique devraient augmenter de 230 milliards de dollars par an d’ici 2025.

Or actuellement, les gouvernements fournissent 83% du financement nécessaire à la protection de la nature, tandis que les investissements privés dans la protection des habitats s’élèvent actuellement à 26 milliards de dollars par an, soit 17% du total.

Le rapport prévoit que la promulgation de cadres réglementaires et politiques favorables à la nature pourrait à elle seule attirer plus de 10.000 milliards de dollars en nouvelle valeur commerciale annuelle et créer 395 millions d’emplois d’ici 2030.

"Si nous doublons rapidement les flux de financement vers des solutions fondées sur la nature, nous pourrons stopper la perte de biodiversité, contribuer de manière significative à la réduction des émissions de carbone et restaurer près d’un milliard d’hectares de terres dégradées", a indiqué le rapport.

Le document exhorte les gouvernements à mobiliser des financements verts auprès du secteur privé, à intégrer la transition bas carbone dans les programmes de développement nationaux, à réformer les chaînes d’approvisionnement et à promouvoir des habitudes de consommation favorables à la nature au sein de la population afin de restaurer la santé du patrimoine naturel.


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