COP28 de Dubaï prévue fin novembre.

Le président de la COP28 propose un plan ambitieux contre le réchauffement climatique

3 mai 2023

Le président de la COP28, Sultan Ahmed al-Jaber, a appelé ce 2 mai à "tripler" d’ici 2030 la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables pour contribuer à limiter le réchauffement climatique.

Sultan Ahmed al-Jaber, à la fois dirigeant de la COP28 et patron du géant pétrolier ADNOC, a fixé cet objectif ambitieux, assorti d’un "doublement à nouveau d’ici 2040", devant les représentants de plus de 40 pays réunis à Berlin.

Dans le cadre du Dialogue de Petersberg pour le climat, jusqu’au 3 mai, ils préparent la COP28 de Dubaï prévue fin novembre. "S’il vous plaît, agissez maintenant", a lancé dans un message vidéo le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, pour qui "nous avons trop longtemps détourné le regard".

Il n’y a "pas d’autre choix" que de réduire les émissions, a indiqué Sultan Ahmed al-Jaber. Ce dernier déjà fixé le cap du triplement des renouvelables lors des échanges à huis clos d’une réunion du G7 mi-avril à Sapporo (Japon).

Cet objectif est également mit en avant par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a estimé que les ajouts de capacité d’énergies renouvelables doivent tripler d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2022. Il s’agit de déployer au niveau mondial environ 1.200 GW par an, selon l’analyse de l’AIE dans un récent rapport.

Dans sa déclaration finale, la précédente COP, organisée en 2022 en Egypte, avait appelé à "intensifier rapidement le déploiement de la production d’énergie propre" et à "progressivement éliminer les subventions aux combustibles fossiles inefficaces".

Le président émirati de la COP28 n’a pas mentionné la sortie complète des énergies fossiles, appelant plutôt à la réduction des émissions, notamment via les technologies de capture de carbone.

"Les négociateurs doivent aller plus loin et former une coalition forte et unie en faveur (...) d’une élimination progressive de tous les combustibles fossiles", a souligné l’ONG internationale 350.org.

Sultan Ahmed al-Jaber a dit "attendre des engagements ambitieux, transparents et responsables des pays et entreprises qui façonneront les politiques des parlements et les budgets", lors de la future COP28.

Cependant, l’acteur président de la COP28 est critiqué par des ONG pour sa double casquette de président de la COP et de dirigeant d’un groupe pétrolier, Sultan Ahmed al-Jaber s’est engagé à ce que sous sa présidence, "les négociations permettent à toutes les parties de discuter, de débattre et de se mettre d’accord sur le rôle de toutes les sources d’énergie".

Dans une récente synthèse de ses travaux, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) avait averti que le monde risquait de franchir la limite clé de réchauffement climatique de 1,5 degré Celsius dans environ une décennie.

Ces scientifiques ont appelé à des réductions spectaculaires des émissions de réchauffement, avec une transformation rapide et nécessaire dans le domaine de l’énergie.

Le président de la COP28 a invité les pays développés de débloquer tous les ans les 100 milliards de dollars promis aux pays en développement pour faire face au réchauffement climatique. Il a simplement rappelé aux dirigeants leur promesse qui date de 2009 et devait initialement être tenue dès 2020.

"Cela retarde les progrès. Dans le cadre de mes actions de sensibilisation, je demande aux pays donateurs de fournir une évaluation de la réalisation de cet engagement avant la COP28", a déclaré Sultan Ahmed al-Jaber.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbocks s’est dite optimiste car "nous sommes sur le point d’atteindre cette somme de 100 milliards de dollars cette année". Cependant, la ministre écologiste a prévenu que "les fonds publics seuls ne pourront pas couvrir ces besoins" et permettre de relever "le plus grand défi de notre siècle en matière de sécurité".

Sultan Ahmed al-Jaber a ainsi plaidé pour une réforme de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui devrait permettre de "débloquer beaucoup plus de financements", notamment privés.

De son côté, la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a indiqué "qu’il y ait la plus grande transparence possible sur l’objectif des 100 milliards" et "une transparence sur qui apporte combien à ces financements". L’Allemagne et la France versent chacune environ 6 milliards d’euros par an.

COP28

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