Une bonne nouvelle pour le poumon du monde

Le rythme de la déforestation de l’Amazonie à son plus bas niveau

15 novembre

Le rythme de la déforestation de l’Amazonie brésilienne a chuté de 30,6% sur un an entre août 2023 et juillet 2024, une évolution présentée comme un succès pour le président Luiz Inacio Lula da Silva qui a fait de la lutte contre la déforestation, une priorité.

Des défenseurs de l’environnement ont salué cette évolution. Cependant, ils ont rappelé que la déforestation était loin d’être enrayée et que des efforts de reboisement étaient indispensables.

Selon l’Institut national de recherches spatiales (Inpe) du Brésil, 6.288 kilomètres carrés de forêt primaire ont été déboisés dans la région sur ces 12 mois. Il s’agit du "résultat le plus bas des neuf dernières années de surveillance", a relevé le directeur de l’Inpe, Gilvan Oliveira. Selon lui, la politique du gouvernement de Lula en matière de lutte contre la déforestation a permis d’éviter le déboisement de 7.900 km2 de forêt tropicale.

Plus au sud du Brésil, le rythme des atteintes au Cerrado, la savane la plus riche en biodiversité au monde, a également baissé de 25,7%, avec une perte de végétation équivalente à 8.174 km2, selon l’Inpe. Il s’agit là de la plus faible perte de végétation depuis 2019.

La destruction de l’Amazonie et du Cerrado est servit des exploitants agricoles voulant accroître leurs terres pour les cultures et l’élevage. Ces derniers avaient été encouragés par l’ancien président de droite, Jair Bolsonaro.

La ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva, a salué une "baisse significative" du rythme de la déforestation dans ces deux zones, alors que le Brésil accueillera en 2025 la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30) à Belém.

Une bonne nouvelle

Pour Mariana Napolitano, directrice exécutive de WWF-Brésil, la baisse du rythme de la déforestation est une "bonne nouvelle". Mais elle doit être maintenue et accélérée, face aux événements météorologiques extrêmes ayant frappé le Brésil récemment.

"Nous devons reboiser une partie de ce qui a été détruit au cours des dernières décennies, en particulier dans le cas de l’Amazonie, qui s’approche d’un point de non-retour, perdant sa capacité de régénération", a indiqué la directrice exécutive de WWF-Brésil dans un communiqué.

D’autant plus que la plus grande forêt tropicale du monde a une importance capitale pour le climat via l’absorption d’énormes quantités de CO2. Avec la réélection de Donald Trump, qui augure un désengagement des Etats-Unis de la diplomatie climatique, ces "chiffres sont un triomphe pour le (Brésil) et une victoire pour Lula" au moment où "le résultat de l’élection américaine met en échec la gouvernance climatique multilatérale", a souligné, de son côté, le collectif Climate Observatory.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?