Le trou dans la couche d’ozone en grande partie causé par les activités humaines,

Le trou dans la couche d’ozone est trois fois plus grand que le Brésil

12 octobre 2023

Depuis le début des relevés d’observations dans les années 1970, le trou présent dans la couche d’ozone n’a jamais été aussi important. Un résultat étonnant, car les dernières prédictions se montraient optimistes.

Le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, en grande partie causé par les activités humaines, est un phénomène atmosphérique qui se produit chaque année au printemps. Le trou commence à se former entre la mi-août et la fin août, lorsque le soleil se lève au-dessus du pôle Sud, et se referme vers la fin novembre.

L’agence spatiale européenne (ESA) a mesuré le 16 septembre dernier la taille du trou présent dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Les mesures ont montré qu’il s’agit de "l’un des [trous les] plus importants jamais enregistrés". En effet, celui-ci atteint 26 millions de km², ce qui équivaut à trois fois la superficie du Brésil, ou encore six fois la superficie de l’Union européenne.

En 1985, des chercheurs découvraient qu’un trou s’agrandissait au fil des ans dans la couche d’ozone. Mais cette couche protectrice, essentielle à notre survie sur Terre grâce à l’absorption des rayons UV du soleil, était "en bonne voie" pour se résorber d’ici quarante ans, estimait les experts de l’ONU.

Cependant, "En 2023, l’évolution a commencé inhabituellement tôt", selon le service européen après que des valeurs minimales d’ozone total parmi les plus basses des quatre dernières décennies pour l’hémisphère sud ont été observées tout au long du mois de juillet. "Pour cette raison, sa superficie totale est actuellement relativement élevée, bien que sa progression ait suivi un modèle de croissance assez typique", a noté le service européen de surveillance de l’atmosphère Copernicus (CAMS).

Les observations du satellite Sentinel 5P montrent que sa taille augmente au-dessus des régions polaires d’août à octobre et atteint son maximum entre la mi-septembre et la mi-octobre. Mais sa taille inhabituellement grande et sa précocité inquiètent les experts. La formation du trou "a débuté particulièrement tôt et s’est développée rapidement depuis la mi-août", a expliqué Antje Inness du Service de surveillance de l’atmosphère du programme Copernicus de l’ESA.

Pour la communauté scientifique, l’éruption du volcan Hunga Tonga en janvier 2022 pourrait être à l’origine de ce phénomène. La force de son explosion était semblable à celle de plus de 100 bombes d’Hiroshima, créant le plus haut panache d’éruption jamais enregistré.

"L’éruption du volcan Hunga Tonga a injecté beaucoup de vapeur d’eau dans la stratosphère qui n’a atteint les régions polaires sud qu’après la fin du trou d’ozone en 2022. La vapeur d’eau aurait pu conduire à la formation accrue de nuages ​​stratosphériques polaires, où les chlorofluorocarbones (CFC) peuvent réagir et accélérer l’appauvrissement de la couche d’ozone", a expliqué Antje Inness.

Néanmoins, les chercheurs se veulent rassurants, car le trou est situé au-dessus d’une zone quasi inhabitée et devrait se résorber d’ici quelques mois.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus