Les Agendas 21 : des outils pour lutter contre le changement climatique

2 novembre 2006

En 1992, la France s’engageait, aux côtés de 177 autres pays, à promouvoir le développement durable, en signant la déclaration de Rio et en validant l’Agenda 21, ou programme “Action 21”, programme d’actions pour un développement durable de la planète. À l’échelle des territoires, cela se traduit par des démarches visant à décliner et à mettre en œuvre localement ce programme global. Le changement climatique est une des 5 priorités du développement durable, et La Réunion une des collectivités pionnières à développer des stratégies pour éviter ou réduire ses conséquences.

“La déclaration de Rio sur l’environnement et le développement” est accompagnée d’un document de propositions, non juridiquement contraignante mais faisant autorité, “l’Agenda pour le XXIème siècle”, dit Agenda 21. Ce document fixe un programme d’actions dans des domaines très diversifiés afin d’orienter tous les pays vers un développement durable de la planète, c’est-à-dire un développement qui « réponde aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins ».

Le changement climatique au cœur des 5 préoccupations des Agendas 21

La lutte contre le changement climatique est au même niveau d’importance que les autres 4 finalités mises en avant dans les textes et déclarations internationaux fondateurs de développement durable. Elle est donc placée à côté de la conservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources ; de la cohésion sociale et solidarité entre territoires et entre générations ; de l’épanouissement des tous les êtres humains et de la dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables. Chacune de ces finalités doit se poursuivre de manière transversale aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques, qui sont l’essence même du développement durable.
La lutte contre le changement climatique et la protection de l’atmosphère vise à limiter l’élévation de la température mondiale. La France s’est fixé comme objectif de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (principal responsable du réchauffement de la planète) d’ici 2050. Maîtrise de la demande d’énergie et recours aux énergies renouvelables devront orienter les choix de développement territorial. En parallèle, prévenir les effets inévitables du réchauffement déjà à l’œuvre obligera à prendre des mesures d’adaptation dans différents domaines. C’est ce que la Région Réunion s’est engagée à faire dans le cadre de son Agenda 21 local.

L’Agenda 21 de La Réunion s’engage à des actions concrètes

Le chapitre 28 du programme Action 21, "Initiatives des collectivités locales à l’appui d’Action 21", suggère que les autorités locales préparent des stratégies d’action répondant, à leur échelle, à la préoccupation du développement durable, appelées “Agendas 21 locaux”. Il est souhaité que ces Agendas 21 locaux soient élaborés en y impliquant fortement tous les acteurs locaux et de façon plus générale, les citoyens. C’est dans cet esprit que l’Agenda 21 est née à La Réunion.
En 2001, la Région Réunion est à l’initiative de l’élaboration d’un Agenda 21, en partenariat avec l’Etat, le Département, l’Association des Maires, le Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement, le Conseil Economique et Social de La Réunion, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre d’Agriculture, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat et EDF Réunion.

Des impacts au-delà du changement climatique

Les voitures et le pétrole sont les principales causes des émissions de gaz polluantes à effet serre, responsables en grande partie du changement climatique. L’action la plus significative de l’engagement de lutter contre ce fait est représentée par un projet ambitieux de transport collectif avec le tram-train régional et les réseaux urbains de Transports en Commun en Site Propre (TCSP). À cela s’ajoutent la volonté de développer les énergies renouvelables et de maîtriser les consommations d’énergie des constructions et de leurs équipements. L’objectif, c’est d’arriver à 100% eau chaude solaire dans l’habitat et l’intégration des principes de la HQE (Haute Qualité Environnementale). Et pour assurer l’implication de tous et la pérennité des actions, la Région, à travers l’Agenda 21, travaille dans la promotion, l’éducation et la sensibilisation de la population sur le sujet. Le pilotage et l’accompagnement des projets auprès de différents publics (grand public, scolaires, entreprises, collectivités et association), font partie des actions prioritaires. Toutes ces mesures contribuent aussi aux 4 autres finalités déjà citées des Agenda 21 pour favoriser le développement durable.

Jany Leseur


La France s’engage à diviser par 4 ses émissions à effet de serre avant 2050

Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et la protection de l’atmosphère, la France s’est fixé comme objectif de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (principal responsable du réchauffement de la planète) d’ici 2050. Pourquoi ce chiffre en moins d’un demi-siècle ? Selon un rapport supervisé par l’économiste Christian Boissieu, rendu public il a y 2 semaines, « si l’on veut limiter le réchauffement de la planète à 2°C, il faudra limiter la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) à 450 ppm (parties par million). Pour y parvenir, l’humanité doit plafonner ses émissions annuelles de carbone à 4 milliards de tonnes, soit 0,6 tonne pour chacun des 6 milliards d’humains de la planète ».
Comme les pays les moins riches vont, en se développant, atteindre progressivement ce niveau, les pays industrialisés doivent réduire substantiellement leurs rejets. La France devait ainsi passer de 140 millions de tonnes à 38 millions.
Les experts de cette étude déconseillent d’attendre. « Plus nous agirons tard, écrivent les rapporteurs, plus il sera difficile de revenir à un niveau d’émissions absorbable par la biosphère, plus les concentrations atmosphériques seront élevées et plus les effets perturbateurs seront importants ».
De toutes les solutions envisagées, les experts mettent l’accent sur « la maîtrise de la demande de l’énergie ». C’est là que les actions à mener sont « à la fois très nombreuses, souvent peu onéreuses et disponibles rapidement ». Aussi faut-il agir prioritairement sur le transport et le bâtiment qui sont responsables de plus de la moitié des émissions françaises.

Jany Leseur


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