Adaptation au changement climatique

Les annonces de la ministre soulignent le retard pris par La Réunion

7 octobre 2017

Autonomie énergétique pour 2030 inscrite dans la loi, fermeture des centrales à charbon en 2022, s’appuyer sur la biodiversité pour faire face au changement climatique : le discours d’Annick Girardin a montré le retard pris par La Réunion dans la transition écologique. Il est temps de relancer le projet d’autonomie énergétique.

Annick Girardin.

Hier matin au domaine de Montgaillard, Annick Girardin a conclu la conférence internationale sur l’adaptation au changement climatique organisée par la Région. « La transition écologique est le grand défi du 21e siècle », a-t-elle déclaré. Si ce défi n’est pas relevé, « nous courrons à notre perte ». S’appuyant sur les catastrophes causées par le passage de plusieurs cyclones dévastateurs ces dernières semaines aux Antilles, la ministre des Outre-mer a rappelé que le déréglement climatique est déjà là.

« Etant une ilienne, l’adaptation est une valeur précieuse », a-t-elle poursuivi, ayant pu constater à Saint-Martin « les effets dévastateurs d’une mauvaise adaptation au changement climatique ». Elle a également cité plusieurs conséquences inéluctables de ce phénomène dans son archipel de Saint-Pierre et Miquelon : submersion de zones cotières, disparition d’une route permettant le désenclavement d’une île.

Autonomie énergétique en 2025… pour Lifou

« La Réunion peut être porteuse de solutions nouvelles », a-t-elle estimé, rappelant que l’Accord de Paris constitue un « socle » pour mettre en œuvre les politiques nécessaires. La ministre a également salué la déclaration de la Commission de l’océan Indien sur le changement climatique, rendue publique lors de la COP21.

Annick Girardin fait le lien entre adaptation et les 17 Objectifs du développement durable adoptés par l’ONU. Elle pense que « La Réunion est capable d’atteindre les ODD » avant la France.

Annick Girardin cite l’exemple de l’île de Lifou, qui arrivera à l’autonomie énergétique en 2025, de la Martinique qui va expérimenter l’énergie thermique marine, et de la climatisation par l’eau de mer déjà fonctionnelle en Polynésie. « L’Union européenne veut 1.000 îles décarbonées en 2030 », a-t-il poursuivi, invitant Didier Robert à aller chercher des financements auprès de Bruxelles.

La ministre a également rappelé que l’autonomie énergétique des îles comme La Réunion pour 2030 est inscrite dans la loi, et qu’en France, les centrales thermiques fonctionnant au charbon devront fermer leurs portes avant d’ici 2022.

Pour le Parc national et la Réserve marine

Dans le domaine de l’adaptation, la biodiversité des îles est un atout selon la ministre. Ainsi, le corail est « irremplaçable » pour faire face aux risques de submersion marine. L’adaptation peut créer des emplois. Elle impose des infrastructures innovantes et un urbanisme contrôlé.

Au sujet de la biodiversité, la ministre des Outre-mer a apporté publiquement son soutien aux Parcs nationaux et aux Réserves marines.

Au sujet du financement, elle a précisé que l’Agence française de développement « va penser le développement des outre-mer à l’échelle régionale ».

Elle a conclu en affirmant que les outre-mer sont des territoires d’excellence, c’est l’ambition que la ministre compte porter les Assises des Outre-mer.

M.M.

Energies renouvelablesA la Une de l’actuCyclones et ouragansIrmaCOP23-Bonn

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus