Les enjeux sécuritaires du climat divise au Conseil de sécurité de l’ONU

26 janvier 2019

Le Conseil de sécurité s’est divisé sur la nécessité ou non de mettre à son agenda les enjeux sécuritaires du changement climatique. Bien que selon l’ONU, les catastrophes naturelles ont provoqué 10.000 morts et affecté plus de 65 millions de personnes en 2018.

Sans évoquer le changement climatique, les Etats-Unis ont défendu l’importance de mieux gérer les catastrophes naturelles et ont appelé les agences de l’ONU à mieux partager leurs informations.

Le président Donald Trump, ouvertement climato-sceptique, a fait part de ces prises de position dans le cadre d’un débat organisé par la présidence du Conseil, assurée en janvier par la République dominicaine, sur l’"Impact des catastrophes climatiques sur la paix".

Plus de 80 intervenants, dont une quinzaine de ministres, étaient prévus. Cette affluence record "est très étonnante", pour l’ambassadeur d’un pays africain. De son côté, la France a estimé que cela traduit "une prise de conscience large" de la question.

La Russie, isolée, a plaidé pour une approche régionale. "Nous estimons superflu et même contre-productif d’examiner la problématique du climat au Conseil de sécurité de l’ONU dont la principale tâche est de réagir rapidement aux menaces à la paix et à la sécurité internationales", a indiqué l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia.

Pour la secrétaire générale adjointe de l’ONU aux Affaires politiques, l’Américaine Rosemary DiCarlo, "s’occuper des implications sécuritaires du changement climatique est un problème collectif réclamant une réponse collective".

"Il est important de développer les coopérations régionales", "le risque climat est à prendre en compte mais pas de manière générique", a renchérit Vassily Nebenzia.
Une très large majorité de participants ont détaillé les conséquences négatives du réchauffement climatique de la Terre sur la paix mondiale (inondations, sécheresse, incendies, migrations...). Nombre d’entre eux a appelé dans le même temps à une action plus tranchante.

Certains participants et dirigeants ont demandé l’adoption de résolutions spécifiques sur le sujet "climat-paix", mais cette perspective est exclue à court terme en raison des positions russe et américaine.

"Dans chacun des débats, il faut intégrer une réflexion, une analyse sur le changement climatique", a affirmé à l’AFP Didier Reynders, chef de la diplomatie belge.

"Nos collègues russes vont devoir s’habituer à ce qu’autour de la table du Conseil de sécurité cet élément soit pris en considération. Si on veut aller plus loin, sur des résolutions portant spécifiquement sur le lien climat et sécurité, il y a encore du travail à faire, c’est plus compliqué à obtenir quand on voit le positionnement russe", a-t-il ajouté, évoquant implicitement le droit de veto dont dispose Moscou au Conseil.


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